Quatre organisations syndicales du secteur de la santé ont été reçues hier par l’instance de consultations sur les réformes politiques.
Messaoud Belamri, secrétaire général du syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) est convaincu que chaque réforme doit passer par la révision des textes régissant l’activité syndicale en général.
A commencer par les dossiers concernant l’exploitation et l’industrialisation des produits pharmaceutiques, dans un objectif d’encourager la commercialisation du générique et d’instaurer une culture sanitaire à la hauteur des attentes citoyennes, indique-t-il avant d’appeler à l’amendement du statut particulier ayant trait à la profession des pharmaciens privés. Messaoud Belamri a préconisé l’instauration d’une «politique pharmaceutique nationale», en mettant l’accent sur «l’activation de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques».
Saleh Laaouar, secrétaire général du syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMGSP) a estimé que la prochaine Constitution doit affirmer une séparation totale entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il a en outre plaidé pour une représentation la plus large possible de la femme au sein des assemblées élues.
M. Laaouar suggère aussi l’ouverture du champ audiovisuel. Garantir à toutes les couches de la société l’accès aux soins et à la sécurité social, assurer le libre droit à l’exercice syndical et associer toutes les parties dans l’élaboration de la nouvelle loi sur la santé sont autant de propositions de ce syndicat.
Le docteur Mohamed Yousfi, secrétaire général des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) n’a pas été très loquace puisqu’il a renvoyé les journalistes à une conférence de presse qu’il devra animer aujourd’hui en son siège. Il a appelé à consacrer la démocratie en Algérie.
Aussi, a-t-il mis l’accent sur le « renforcement et l’implication » du mouvement associatif, la séparation «effective» des pouvoirs, l’ouverture du champ médiatique, une plus grande représentativité de la femme, et la «priorité» aux compétences pour accéder aux postes de responsabilité.
Le Dr Lyès Merabet, SG du syndicat praticien de la santé public (SNPSP) a, lui, mis l’accent sur le «respect» des conventions internationales ratifiées par l’Algérie concernant les droits civiques et le pluralisme syndical, réclamant de ce fait l’association de l’ensemble des syndicats aux réunions de la tripartite.
Le SNPSP a également appelé à la nécessité de consacrer un pluralisme syndical «représentatif» et «indépendant de toutes formes de contrôle administratif et financier», insistant sur «la levée des pressions que subissent les délégués des syndicats autonomes et la réintégration de l’ensemble des syndicalistes dans leurs postes de travail».
M. Merabet a en outre proposé la création d’un Conseil national supérieur chargé de la réforme du système sanitaire en Algérie, l’objectif «final» étant de parvenir à assurer une couverture sanitaire de qualité, a-t-il dit en soulignant que «les consultations se présentent aujourd’hui comme un impératif pour le pays».
Karima Alloun