L’Algérie a ouvert un large chantier de débat durant le premier semestre de l’année en cours. Le vent des révoltes arabes a soufflé favorablement sur le pays, insufflant une dynamique de changement sans précédent. Une dynamique marquée par l’amorce de plusieurs chantiers de dialogue et de concertation, susceptibles de garantir l’éclosion d’une démocratie réelle, dans la sérénité, et avec le concours de toutes les composantes de la société.
Si les consultations sur les réformes politiques, initiées par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, ont été confiées à l’Instance présidée par Abdelkader Bensalah, les autres secteurs ne sont pas restés en marge de cette dynamique de changement.
Il s’agit de la succession des Assises nationales, à commencer par les états généraux de la société civile qui se sont déroulés récemment au Palais des Nations à Alger, sous la présidence du Conseil national économique et social (Cnes). Les premières Assises nationales de l’urbanisme ont également pris fin hier, et celles du commerce se dérouleront les 25 et 26 de ce mois toujours dans la capitale.
Des rencontres d’une grande importance et destinées à diagnostiquer la réalité des différents secteurs dans la perspective de remédier aux dysfonctionnements. Le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels a entamé, à partir d’hier dans la wilaya de Sétif, la 3e Conférence nationale des stagiaires. D’autres secteurs suivront certainement durant cet été, afin d’élargir le dialogue et la concertation à toutes les franges de la société, notamment là où les jeunes sont largement représentés.
C’est dire que les pouvoirs publics ont ouvert grands les canaux de la communication avec la société, conscients de l’importance capitale d’être constamment au contact des citoyens en leur permettant de participer au débat. La rencontre des walis, réunis au début du mois de juin par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, s’inscrit également dans cette même dynamique. De fermes instructions ont été données par Dahou Ould Kablia afin d’impliquer les citoyens dans la gestion des assemblées locales et d’améliorer la relation entre l’administration et les administrés, justement dans le souci de rétablir une confiance bafouée entre la société et les pouvoirs publics. En dépit des réserves émises par certaines parties, notamment les partis de l’opposition et quelques organisations de la société civile, le débat semble emballer la société dans ses différentes composantes, en témoignent les innombrables personnalités nationales et autres formations politiques et associations qui se sont succédé chez l’Instance de Bensalah pour exprimer leur vision des réformes. Un dialogue élargi qui vient s’ajouter aux autres mesures d’apaisement décidées au début de l’année et destinées à répondre favorablement aux aspirations des citoyens, et calmer un front social qui présentait les prémices d’une ébullition.
Par : Mokrane Chebbine