Consultation sur les réformes politiques,Les omissions de Sidi Saïd

Consultation sur les réformes politiques,Les omissions de Sidi Saïd

Le patron de l’UGTA a fait l’impasse sur les revendications salariales des travailleurs algériens qui – censés être représentés par ce syndicat – n’ont de cesse de monter au créneau pour exprimer leur malaise socioprofessionnel.

Les consultations sur les réformes politiques, entamées depuis une semaine, se sont poursuivies hier, à l’ancien siège du ministère des Affaires étrangères, où a été reçu Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). L’Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu une délégation de l’UGTA conduite par son secrétaire général.



L’hôte de l’Instance de Bensalah, Sidi Saïd présent à cette rencontre en tant que patron de la Centrale syndicale, a plaidé pour la promotion de la société civile à tous les niveaux. Dans ce contexte, le secrétaire général a insisté sur l’urgence de réviser la loi de 1990 régissant les associations d’autant plus que ces réformes concernent justement la société civile. Sidi Saïd a affirmé, à l’issue de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, que l’Union a mis sur la table de la commission ses préoccupations sur les plans économique, social et surtout la promotion de la société civile.

«La société civile a un rôle important à jouer à tous les niveaux, en tant que relais fondamental entre le citoyen et les autorités publiques», a-t-il estimé. Dans la même perspective, Sidi Saïd a plaidé pour la révision de la loi de 1990 relative aux associations, pour que ces dernières, qui doivent concerner toutes les franges de la société, deviennent un outil efficace de proximité. «Nous avons aussi demandé à préciser les secteurs stratégiques à consacrer dans la Constitution, comme la consécration de la gratuité de l’enseignement et de l’accès à la santé», a-t-il indiqué. Non sans négliger la presse, Sidi Saïd a dit que cette corporation a, elle aussi, un rôle essentiel à jouer dans la promotion de la République. D’après lui, le rôle de la presse doit aller toujours dans le sens de la préservation des acquis de l’Algérie, à savoir la démocratie et la République. La Centrale syndicale, ajoute-t-il, a toujours mis l’accent sur la stabilité et la paix en tant que constante pour le développement et le progrès, tout comme elle doit observer une ligne républicaine, une ligne ouvrière et une ligne allant dans le sens de la continuité et de la stabilité de l’Algérie qui sont des principes indiscutables et immuables qui ne peuvent être matière à négociation.

S’il y a une lecture à faire sur la rencontre de Sidi Saïd, c’est que le patron de l’UGTA n’a soufflé mot à propos des revendications et préoccupations des travailleurs, tous secteurs confondus. A commencer par les médecins, les pharmaciens, les enseignants contractuels, communaux, cheminots… le SG de l’Union générale des travailleurs algériens semble ne pas être inquiété, à tout le moins concerné. Non plus un mot sur tous ces mouvements, sit-in et grèves cycliques qui ont fait tâche d’huile dans plusieurs secteurs.

Sidi Saïd en a fait l’impasse, préférant ainsi se perdre en conjectures en se limitant à des propositions superflues qui ne rassurent certainement pas les travailleurs algériens qui ne demandent rien que l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et des salaires décents. Pour ainsi dire, la couche ouvrière ne serait certainement pas satisfaite des propositions de Sidi Saïd qui n’intéressent vraiment pas les travailleurs d’autant plus que ces suggestions ont cette connotation «sociopolitique».

Par Yazid Madi