Le durcissement ou plutôt les refus de demandes de visa pour la France prennent une autre tournure, si l’on se réfère à la froideur, pour ne pas dire la crise des relations algéro-françaises, ces derniers temps, après avoir porté l’Algérie sur la liste des pays «dangereux» dont les voyageurs seront soumis au contrôle par le scanner du déshonneur.
C’est actuellement la discussion qui fait son chemin parmi les citoyens oranais et autres habitants de wilayas voisines sur des dossiers réglementaires déposés auprès du consulat de France à Oran pour l’obtention du fameux visa d’entrée, «des documents accompagnant la demande, répondant à toutes les conditions exigées par les autorités françaises», disent-ils, en plus du payement de tous les gros frais ordonnés, pour finalement recevoir, pour nombre de personnes, un rejet renvoyé sans aucune explication en dépit, encore une fois, de toutes les démarches faites «à la règle», ajoutent-ils encore.
Des explications sur les motifs du rejet ou refus de la demande de visa sont sciemment mises dans le noir, non indiquées par les services français chargés du traitement des dossiers.
Tout le dossier de la demande était réglementaire et justifié, sauf… le refus de visa
De nombreux cas nous sont cités. Cependant, nous étalerons un exemple, qui semble résumer le sujet en question et les interrogations, qui en découlent. Il s’agit du cas de Monsieur BM, cadre dans une entreprise d’envergure internationale, «une injustice», comme dit l’intéressé, en se référant à son dossier, dont une copie nous a été remise.
En effet, ce dernier, en compagnie de son épouse et de ses deux enfants, programma de rendre visite, pendant les prochaines vacances d’été, à son frère installé en France et de surcroît de nationalité française de même que son épouse et ses enfants, un couple salarié vivant dans un appartement spacieux en plein centre-ville d’une des plus grandes villes de France.
Le demandeur de visa joindra, au certificat d’hébergement adressé par son frère (dûment établi par les autorités françaises et ce, conformément aux dernières mesures drastiques prises par le gouvernement français), tous les justificatifs professionnels, administratifs, familiaux et financiers (plus de 2.000 euros retirés de son compte bancaire) ainsi que l’assurance voyage, les droits de visa et les enveloppes (4 enveloppes à 900,00 DA l’une !). Le 31 mars dernier, il fut invité par téléphone à se présenter au service concerné pour retirer ses enveloppes.
Près de 40.000 DA de frais de dossier partent en fumée
Content puisque sûr d’avoir son visa, il avait même projeté de se rendre vers l’agence de voyage pour réserver les dates de voyage vers la France. Malheureusement pour lui, en ouvrant l’enveloppe, ce fut la grosse déception, le visa est refusé et c’est tout ! Aucune explication, aucune indication, aucune raison…
En effet, tout semblait en règle au dépôt du dossier pour ce jeune cadre, qui aspirait à passer en famille pendant les vacances, deux ou trois semaines chez son frère. Tout paraissait normal pour ce demandeur de visa, qui n’a demandé pourtant qu’un accord de court séjour, lui qui n’oserait nullement «errer» en France pour changer sa vie menée paisiblement et bien à l’aise en Algérie de part son poste de travail stable et bien rémunéré, dans un logement standing flambant neuf et véhiculé, dit-il.
D’autres exemples de ce genre nous ont été communiqués. Mais, ce cas reste opaque, quant à son traitement. Aucune explication n’a été avancée, aucune raison ne pourrait faire valoir ce qui s’apparente à l’arbitraire. A moins que… et là nous revenons à des décisions politiques qu’on croyait révolues, des rumeurs ou des supputations, me diriez-vous.
Mais, c’est l’avis de la plupart des Algériens concernés, jusqu’au jour peut-être, où les services consulaires daigneraient à donner les motifs des refus de visa.
En jetant un coup d’œil sur le site du ministère français de l’Intérieur, dans le chapitre des conditions pour l’obtention de visa, il est mentionné : «Tous les ressortissants étrangers, qui souhaitent venir en France, doivent être en mesure de présenter les justificatifs réglementaires relatifs à l’objet du séjour, aux moyens de subsistance et aux conditions d’hébergement.
Le passeport doit avoir une validité suffisamment étendue pour couvrir le séjour. Les frais de dossier sont encaissés, dès le dépôt de la demande ; en cas de refus, ils ne sont pas remboursables.» Ainsi toutes ces conditions sont-elles réunies au moins dans le dossier de Monsieur BM, mais en vain…
Espérons surtout que les associations et la ligue des droits de l’Homme ainsi que les autorités compétentes puissent s’intéresser à ces préoccupations, en demandant le pourquoi de la chose afin de lever le voile sur la question.
HMB