constructions vétustes, issues de secours condamnées, inexistence d’abris 400 000 personnes en danger de mort en cas de fort séisme en algérie

constructions vétustes, issues de secours condamnées, inexistence d’abris  400 000 personnes en danger de mort en cas de fort séisme en algérie
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Les normes universelles d’urbanisme veulent que dans chaque agglomération ou centre urbain, quatre mètres carrés d’espaces verts soient réservés pour chaque habitant. Ces normes exigent que des espaces verts et des aires libres soient réservés dans chaque cité pour servir d’abris aux habitants en cas de séisme ou autre catastrophe.

Normes loin d’être respectées dans nos villes, en particulier à Alger, où la vie de centaines de milliers de personnes est en danger. Les normes d’urbanisme devant être prises en considération dans chaque étude urbanistique et technique pour la réalisation de cités et autres agglomérations stipulent que 4 m² d’espaces verts ou d’aires libres soient réservés pour chaque habitant.

Une norme nécessaire pour s’assurer que les habitants de cités et autres lieux d’habitations disposent d’aires libres et non constructibles pour les accueillir en cas de séisme ou autre catastrophe. Il s’agit d’une mesure qui est loin d’être respectée dans notre pays où tout espace est convoité et presque toute précaution antisismique est ignorée. D’autres normes universelles d’urbanisme sont toutes ignorées dans les réalisations de cités en Algérie puisque la norme stipulant que pour chaque logement 10 m² de voirie soient aussi réservés.

Dans nos villes, les voiries rétrécissent à vue d’œil, au bénéfice de constructions en dur qui privent les passants de toute possibilité de manœuvre, en particulier pendant un tremblement de terre ou autre catastrophe, naturelle ou industrielle. A cette situation vient s’ajouter le caractère vétuste de cités entières. «La vétusté de nombre de bâtisses menace, aujourd’hui, au niveau national, 400 000 personnes en cas de séisme», nous diront des spécialistes en urbanisme.

Il s’agit, expliquent-ils, de bâtisses qui menacent de s’effondrer sur leurs habitants en cas de séisme ou suite à des conditions climatiques défavorables, d’où, ajoutent-ils, la nécessité de recenser ces bâtisses dans les meilleurs délais et procéder au relogement de leurs habitants le plus rapidement possible. «Souvent, nous sollicitons la Protection civile pour des évacuations lorsque les murs sont fissurés suite à un séisme ou à de fortes pluies.

EIle établit des rapports mettant en exergue le caractère vétuste de la construction, nécessitant automatiquement le relogement», diront de nombreuses familles dont les habitations menacent de s’effondrer. Une source proche de la direction générale de la Protection civile précise que «la Protection civile accomplit son travail en intervenant pour sauver les habitants et en établissant des rapports sur le caractère dangereux de continuer à habiter ces lieux mais ces rapports sont souvent ignorés par les autorités locales».

«Elle intervient pour évacuer les gens et établit des rapports mais elle n’a pas les prérogatives de distribuer des logements», précise cette source. Cependant, des familles nécessiteuses et dans le désarroi tentent, souvent sans réussir, à faire valoir ces rapports auprès de certaines collectivités locales pour bénéficier d’un logement.

Les 7000 logements de La Casbah et les issues de secours condamnés

En termes de relogement, une source proche de la wilaya d’Alger exprime son «étonnement» quant à la persistance du problème de logement dans certains lieux malgré le nombre distribué. «Je cite l’exemple de La Casbah,

7000 logements ont été réservés, depuis l’indépendance à ses habitants. Ce qui aurait suffi à reloger toutes les familles nécessiteuses de ce quartier relevant du patrimoine universel, mais, et là je ne comprends pas, le problème de logement persiste toujours à La Casbah», nous dira cette source. Ces logements ont-ils tous été distribués de manière équitable ?

D’autre part, des spécialistes en urbanisme tirent la sonnette d’alarme quant à ce qu’ils qualifient de «danger réel» représenté, selon eux, par «les constructions non achevées et souvent érigées sans permis de construire et en infraction totale avec les normes d’urbanisme». EIles seraient 1 million de constructions inachevées au niveau national et qui menacent de s’effondrer en cas de séisme ou autres catastrophes, selon eux. Ils attirent l’attention sur les issues de secours de salles de spectacles condamnées, ce qui empêcherait les spectateurs de sortir en cas de séisme ou d’incendie, expliquent-ils.

Mounir Abi