par Yazid Alilat

Pour cet architecte, ’chacun doit revoir les cahiers des charges pour la production de l’habitat, de l’urbanisme. Et, il y a lieu de faire une feuille de route pour revoir l’urbanisme en Algérie et le modèle urbanistique propre au modèle culturel algérien ». Il estime que les collectivités locales, mairies et wilaya, doivent participer pleinement à la production de mobiliers urbains, mais selon des cahiers des charges stricts, en collaboration avec les architectes et bureaux d’études. Il faut également, précise-t-il, que ces ensembles urbains soient conformes aux recommandations contenues dans le décret 07-94 qui stipule que l’identité nationale soit prise en considération dans la production d’ensembles urbains, et en fonction des caractéristiques urbanistiques de chaque région du pays.
Djamel Chorfi estime ainsi qu’il faut revenir ’aux matériaux locaux et le modèle de production locale pour réaliser un logement algérien à 100% », ajoutant que ’si on a maîtrisé cela avant, il faut y revenir maintenant en rénovant le modèle du cadre bâti ancien ». Sur les nombreux aspects négatifs dans la construction des logements, avec des malfaçons dénoncées par les locataires, qui doivent refaire leur logement, il a souligné qu »’il n’y a pas de suivi des projets. L’objectif de la lutte contre la crise du logement a fait qu’on a raté le défi de la qualité. On a raté le virage de la qualité des logements, avec le manque d’inspecteurs et de bureaux d’études soucieux de la qualité des travaux ».
Il estime ainsi que lors de la mise en place des programmes d’habitat, la principale partie concernée dans ces projets, les architectes à travers les bureaux d’études, n’est pas sollicitée à temps pour le suivi des projets, lancés dans l’urgence par les maîtres d’œuvres ou de projet.
Plus globalement, cet architecte, qui a dénoncé dans la presse les nombreux défauts de la future grande mosquée d’Alger, relève qu’il faut revoir beaucoup de lois liées à l’urbanisme, en particulier celles relatives aux constructions antisismiques dans certaines régions du pays. ’Il faut adapter les lois d’urbanisme avec les nouvelles réalités sociales, comme les villes intelligentes », estime Djamel Chorfi.
Pour l’année 2018, il y a globalement près de 120.000 logements de type AADL qui doivent être réalisés, le stock global prévu tous programmes confondus étant de 1,6 million de logements.