Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou a lancé, jeudi, les travaux de réalisation d’un projet de construction et de réparation navales au port d’Azeffoun, à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Tizi-Ouzou.
Le projet, implanté dans l’enceinte portuaire sur une emprise de 6000 m2, est, selon sa fiche technique, d’un coût jumelé de 150 millions de DA, dont 100 millions de DA pour la partie construction de bateaux de pêche et 50 millions de DA pour l’entretien et les réparations navales.
L’exploitation de ce projet sera assurée par la société de droit algérien -Koréa Marine Service (SAKOMAS)-.
La réalisation du projet de construction navale est dévolue à une entreprise spécialisée d’Akbou (Bejaia), dans un délai contractuel de 06 mois courant à partir de janvier.
Dans ses recommandations, le ministre a souligné « l’opportunité de s’assurer de la rentabilité économique du projet, en adaptant son activité aux besoins réels du marché ». Sur ce point, le représentant de SAKOMAS a indiqué que « l’activité majeure de notre unité se focalisera, tel que déterminé par une étude du marché, sur la construction de bateaux d’aquaculture et de bateaux anti- pollution marine ».
« C’est dire que l’entreprise a intérêt, selon le ministre, « à se positionner, dès à présent, dans la perspective de la concrétisation du programme national du développement de l’aquaculture, perçue comme un moyen de combler le déficit en ressources halieutiques ».
S’agissant du second lot de ce projet relatif à l’entretien et à la réparation navale, sur une assiette de 5000 m2, située dans le prolongement immédiat du premier projet, sa mise en service devrait intervenir, selon le maître d’ouvrage, « en juin prochain, dès la réception des équipements nécessaires à son fonctionnement, dont notamment un relève bateaux d’une capacité de 250 tonnes ».
S’exprimant sur la gestion des espaces portuaires dévolue à l’Entreprise de gestion portuaire de Bejaïa (EGPB), M. Khanafou, qui a signifié que le moindre mètre carré a été difficilement enlevé à la mer, a insisté sur « l’impérative optimisation de l’utilisation de ces aires, en les affectant uniquement pour les activités vitales, et en délocalisant vers d’autres sites les activités secondaires et commerciales, y compris celles en rapport direct avec la pêche, car pouvant trouver aisément d’autres espaces ailleurs ». Dans ce contexte de rationalisation de l’exploitation des espaces, et se basant sur l’expérience nationale en la matière, caractérisée par « un engorgement » des ports, le ministre a estimé qu’il « est plus qu’opportun de séparer l’activité de pêche de celle du commerce », en préconisant de « renoncer au statut de +mixité + du port d’Azeffoun en le destinant exclusivement à la vocation pêche ».
« Si un besoin économique se fait réellement sentir, alors il faudra inscrire la réalisation d’un port commercial à l’indicatif de la wilaya », a-t-il ajouté.
En visitant, par ailleurs, les différentes infrastructures du port d’Azeffoun, M. Khanafou s’est particulièrement intéressé au projet d’une halle à marée, destinée à la régulation du commerce de gros du poisson.
La mise en exploitation de ce projet est, selon sa gérante par concession, « tributaire de la réception d’équipements électroniques et informatiques nécessités par sa gestion moderne, pour supplanter les aléas de la vente à la criée du poisson, caractérisée par un manque de transparence et ne laissant aucune traçabilité des transactions des fruits de la mer ».