Construction de véhicules en Algérie : quelles sont les conditions ?

Construction de véhicules en Algérie : quelles sont les conditions ?

En Algérie, depuis les décisions du Conseil des ministres concernant le secteur de l’automobile, un seul sujet monopolise le débat, celui de l’importation des véhicules des moins de trois ans. Or, cette mesure ne constitue pas l’unique nouveauté que porte la déclaration du gouvernement.

Lors de la même réunion, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a également donné des directives pour autoriser les constructeurs automobiles à importer des véhicules pour les revendre en Algérie tout en mettant l’accent sur la nécessité d’un « suivi méticuleux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie, dans les plus brefs délais ».

C’est dans ce cadre qu’est intervenue, le 13 octobre dernier, la signature d’une convention entre le ministère de l’Industrie et le groupe italien FIAT qui prévoit le lancement, dans la wilaya d’Oran, d’un projet de construction automobile pour la production de véhicules touristiques et utilitaires légers.

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Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, présent lors de la cérémonie de signature, a saisi l’occasion pour rappeler les conditions que doivent accepter les constructeurs automobiles qui souhaitent exercer en Algérie.

Quelles conditions pour les constructeurs automobiles qui veulent investir en Algérie ?

Expliquant la stratégie globale en matière de construction automobile, A. Zeghdar a souligné que son département « veillera à jeter des bases solides pour le développement de l’industrie automobile avec des partenaires “qualifiés” qui contribueront, lors des cinq prochaines années, à augmenter la participation de la filière dans le Revenu national brut (RNB) ». Ainsi, le ministère de l’Industrie compte concrétiser les projets de manière à permettre une entrée rapide en production.

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C’est là une feuille de route qui devrait, d’une part, donner aux citoyens et aux entreprises l’occasion d’acquérir des véhicules aux normes internationales ; d’autre part, de produire de la valeur ajoutée pour l’économie du pays.

Par la suite, le ministre a rappelé que l’exercice de l’activité de construction automobile en Algérie exige, en premier chef, la création de richesse. Un objectif qui repose sur « l’intégration d’éléments produits localement dans les véhicules pour atteindre, à court terme, des taux correspondant aux investissements que l’État a engagés afin d’assurer au constructeur un climat idoine. » « Ne seront approuvés dans la filière que les projets industriels répondant à cette condition sine qua non », a insisté A. Zaghdar.

Zeghdar : le simple montage, c’est terminé !

À cette condition nécessaire, mais non suffisante, se joint celle du « développement des activités industrielles, des services après-vente et des pièces détachées ».

Par ailleurs, le ministre a informé que la convention-cadre entre son département et le constructeur italien, FIAT, sera suivie dans un proche avenir par « le lancement d’autres projets qui répondent aux mêmes exigences d’intégration et de valeur ajoutée », stipulant qu’« aucun investissement reposant sur le simple montage ne sera approuvé ».

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Ahmed Zeghdar a conclu sa déclaration en affirmant que l’Algérie possédait tous les atouts qui lui permettent de constituer un pôle incontournable dans l’industrie automobile. Au nombre de ces atouts, il a cité l’existence d’un marché rentable, la situation géographique du pays, ainsi que la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et de l’énergie à des prix compétitifs.

Enfin, le ministre a exprimé le souhaité que la signature de cette convention marque « le début d’une nouvelle ère pour l’Algérie dans l’industrie automobile ».