Les études, confiées aux Allemands de Krebs und Kiefer et KSP Engel und Zimmermann, sont fin prêtes et bientôt, affirme une source proche du dossier, soit au plus tard en janvier, les appels d’offres devront être lancés pour sa réalisation.
Lyas Hallas Alger – (Le Soir) – «Pratiquement, nous avons commencé à travailler en septembre 2008. Et à quelques détails près, les études sont maintenant fin prêtes», a indiqué notre source.
«Une salle de prière d’une capacité de 36 000 fidèles (presque quatre fois la capacité de la mosquée Emir-Abdelkader de Constantine, Ndlr), une bibliothèque de la même envergure que la Bibliothèque nationale d’El-Hamma, un campus de 300 places pédagogiques et un internat de 300 lits, un centre de congrès, dont une salle de conférences de 2 000 places, un musée et autres salles de cinéma — pour ne citer que les plus importants équipements —», composeront, en effet, cette Grande Mosquée d’Alger, ou «Mosquée d’Algérie», selon l’appellation officielle.
Un projet dit structurant qui s’étendra, précise notre source, sur une surface globale de quatorze hectares et imposera tout un réaménagement de la Baie d’Alger. Cerise sur le gâteau, le minaret de la mosquée, d’une hauteur de 270 mètres, sera «le plus haut au monde». Cet édifice, souligne notre source, comme les autres composantes d’ailleurs, sera construit suivant les techniques antisismiques les plus pointues.
«C’est faisable et il n’y a aucune raison de s’inquiéter de ce côté-ci. C’est un projet qui revêt, il est vrai, un cachet politique et pourrait faire l’objet de toutes les critiques, mais pas techniquement. Nous avons prévu des fondations profondes de 45 mètres et elles devront être posées par la technique des barrettes, une technique dont ont été posées les fondations de gratte-ciel dans plusieurs pays asiatiques qui sont plutôt des zones à forte activité sismique», explique encore notre source. Pour de plus amples détails, notre source nous a renvoyé au site web du groupe, Krebs und Kiefer en l’occurrence, où une fiche technique du projet est désormais disponible à travers le portail «Références».
Ainsi, peut-on lire sur ladite fiche technique, le contrat pour la «planification générale et la surveillance des travaux pour la Grande Mosquée d’Alger», décroché conjointement par Krebs und Kiefer et KSP Engel und Zimmermann, fut paraphé en juillet 2008 par l’Agence nationale de réalisation et de gestion de la Mosquée d’Algérie (Anargema), maître d’ouvrage, et ce, en présence de la chancelière allemande Angela Merkel. L’Anargema avait alors exigé que le résultat soit une «planification intégrée sur tous les métiers garantissant une construction sans anicroche du projet».
Des mesures appropriées et des installations destinées à contrecarrer d’éventuels actes terroristes, indique le même document, doivent également être intégrées dans la planification du projet, conformément à l’accord avec le maître d’ouvrage. Sur un autre plan, le projet épousera une autre dimension dans la construction : «Il est un aspect sans pareil que cet ensemble de mosquées relie des institutions religieuses et profanes.
La construction est conçue pour la réception, chaque jour, de 120 000 visiteurs.» «Une barre d’édifices, accueillant un centre de cinéma et des magasins, forme à l’ouest du terrain le début de la partie nord de l’ensemble. Cette barre donne sur l’esplanade, une vaste place entourée en U par plusieurs édifices et qui permet l’accès au minaret.
Au-dessous de l’esplanade, se trouve un parking couvert sur trois étages pour 6 000 véhicules. Le minaret avec sa hauteur de 270 m sera le plus haut du monde.
Il se divise en divers secteurs fonctionnels qui peuvent être atteints par des ascenseurs panoramiques. Dans la zone pied du minaret, il y a une spacieuse aire d’entrée avec foyer qui s’étend jusque dans la barre d’édifices qui suit…» Bref, de quoi faire pâlir, en termes de modernité, la Mosquée de Médine. Un faste qui nécessitera aussi l’ouverture d’une grosse ligne de crédit et surtout du temps pour le réaliser.
L. H.