Constitution : Le niet de l’opposition

Constitution : Le niet de l’opposition

C’est un véritable réquisitoire contre le pouvoir et surtout contre son projet, remis au goût du jour, de révision de la Constitution.

La conférence régionale organisée par le parti Fajr el Jadid de Benbaïbèche à Oran est devenue le prétexte pour tous les invités, notamment les principaux leaders de la Coordination nationale des libertés et pour la transition démocratique (CNLTD) et du Pôle du changement conduit par le candidat malheureux des dernières présidentielles, Ali Benflis, de critiquer violemment le pouvoir et sa gestion du pays.

Selon les intervenants, le projet de révision de la Loi fondamentale n’est qu’un alibi pour détourner les vrais débats qui agitent la société et le pays. Benflis ira plus loin en déclarant qu’il s’agissait d’un « écran de fumée et un moyen de diversion pour contourner la pression populaire qui réclame le changement et l’alternance », ajoutant que le pouvoir “cherche à gagner du temps ».

Dans sa plaidoirie, Benflis a estimé que « le projet de révision dure depuis trois ans, les annonces sont faites depuis longtemps sans que la Constitution ne soit révisée », affirmant que « pour des desseins inavoués, le pouvoir veut confectionner une nouvelle Constitution à sa mesure ». Il a dénoncé également « la tentative du pouvoir de faire durer le système basé sur la personnalisation », en ajoutant que « ce pouvoir est clanique, héréditaire et clientéliste ».

L’ancien chef de gouvernement n’a pas hésita à parler crûment en disant qu’il s’agit d’une « confiscation de la souveraineté du peuple par la famille du pouvoir », en rappelant que ce gouvernement crée des entraves face à ses démarches de demande d’agrément du parti politique qu’il veut créer. Quant à Ahmed Benbitour, une autre personnalité membre de la CNLTD, il a fustigé l’action du pouvoir et sa gestion politique des réformes promises.

Il a critiqué les « fausses réformes » qualifiées de tentatives de tourner en rond dont le seul but est d’empêcher l’alternance pacifique”. Il n’a pas manqué l’occasion de lancer un appel aux forces démocratiques pour renforcer l’alliance qui milite pour une transition démocratique. Même rengaine pour l’ancien patron du RND, tahar Benbaibèche, qui a dénoncé, pour sa part, « l’assassinat de la Constitution depuis la partielle révision de 2008 réalisée par un Parlement illégitime » et le pays se retrouve aujourd’hui face à « une vacance du pouvoir ».

Il s’agit, avec ces interventions, des premières réactions publiques des leaders de l’opposition sur les intentions révélées par le président Bouteflika quant à la poursuite du processus de révision de la Constitution, dont le chantier s’éternise depuis des années, en dépit des consultations politiques multilatérales et des commissions spécialisées.

Rappelons que la ville d’Oran a abrité également une rencontre régionale des élus du parti FLN. Le meeting a été animé par le SG Amar Saâdani, qui a durement critiqué le discours de l’opposition, la qualifiant de tous les maux. A cette occasion, le patron du FLN a lancé un appel pour une campagne de soutien au programme de Bouteflika, notamment ses principaux chantiers de 2015, comme la révision de la Constitution. Signalons que Saâdani compte dans les prochains jours tenir un autre meeting dans la capitale.