L’accès aux hautes fonctions de l’Etat est désormais réservé aux cadres algériens résidents sur le sol national. La constitution dans sa version modifiée impose la nationalité algérienne exclusive, ce qui n’a pas été du goût de ceux qui ont une attache ailleurs.
Là, où le bât blesse c’est quand c’est la classe politique qui dénigrait auparavant les binationaux en charge de hautes fonctions, considérant que le pays était géré par des coopérants techniques s’insurge, aujourd’hui contre l’article 51, sous argument d’exclusion à moins que l’intérêt ne réside ailleurs.
L’on se souvient du raz de marée des prétendants à El Mouradia en 2014, plus d’une centaine de noms ont exprimé et retiré les formulaires de participation à l’élection présidentielle. Du jamais vu surtout que dans le lot se trouvaient des noms qui ne connaissent de l’Algérie que le nom, affiliation oblige. Il en est ainsi particulièrement du cas de trois français d’origine et un suisse qui se sont présentés à cette élection convaincus qu’ils étaient présidentiables.
Si, Ali Benouari, ex ministre du trésor détenteur de la nationalité suisse et non résident en Algérie a pu faire dépôt officiellement de son dossier, les trois autres candidats de nationalité française n’ont même franchi le seuil du Conseil Constitutionnel. Ceci, si l’on exclut l’agitation clownesque de Rachid Nekkaz.
Il faut reconnaitre à la disposition constitutionnelle 51 et celle relative aux conditions de poste de président de la république le mérite de combler les failles par lesquelles, s’est introduite la situation qui a prévalu en 2014 et même quand les postes de ministres étaient accordés aux binationaux.
Outre le parti des Travailleurs qui a fait de cette question un cheval de bataille, au demeurant satisfait d’avoir obtenu gain de cause sur la question, les partis à qui l’article n’a pas plu se sont contentés de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une « exclusion » à l’égard des algériens établis à l’étranger, ou ayant la double nationalité. Sur ce chapitre, le FLN et le MPA se rejoignent. Le secrétaire Général, Amara Benyounes, a qualifié cette disposition « d’injuste ». Il demande aussi qu’elle soit revue eu égard à la communauté algérienne établie en France et jouissant de la double nationalité qui, selon son optique va se trouver lésée.
Quant au FLN, en tête des mécontents, il décide de faire appel. Amar Saadani, a demandé « l’amendement » de cet article pour ne pas « priver » les membres de la communauté algérienne établie à l’étranger de participer à la vie politique nationale.
Quant aux autres formations politiques, surtout celles qui ont rejeté le texte de révision de la loi fondamentale dans le fond et dans la forme, elles ont tu cette disposition qui, répond au demeurant à certaines de leurs revendications maintes fois exprimées, dénonçant le lobby de « Hisb França » et, comme celui qui ne dit mot consent, ils rejoignent dans les faits le FLN et le MPA même au détriment des grands principes nationalistes défendus en cours de route.