Constat alarmant de la gendarmerie, Plus de 2 000 décharges sauvages à éliminer

Constat alarmant de la gendarmerie, Plus de 2 000 décharges sauvages à éliminer

Dans un communiqué datant d’hier, la Cellule de Communication de la Gendarmerie nationale a rendu public le nombre des décharges sauvages qui existent à travers le pays, cela au moment où l’Etat a pris le taureau par les cornes pour venir à bout de ce phénomène en affichant sa volonté d’éradiquer, une bonne fois pour toutes, les décharges sauvages et redonner le blouson blanc aux villes algériennes. Selon le communiqué, 2 263 décharges «non autorisées» et 819 autorisées ont été recensées, au cours du 1er semestre de l’année en cours, par la Cellule de Protection de l’Environnement, relevant de la Gendarmerie nationale.

La Gendarmerie nationale tire la sonnette d’alarme. La raison : le nombre des décharges sauvages est en augmentation. En face, les autorités du pays ont pris la décision, dans un nouveau pas, d’éradiquer le phénomène après avoir passé au crible les marchés parallèles. Cette fois c’est la bonne, la volonté est là, elle est manifestée par l’Etat. Le gouvernement Sellal veut en finir avec les points noirs ayant affecté l’image du pays et qui ont fait de l’Algérie un pays parmi les plus sales au monde. Les décharges sauvages ayant existé depuis la nuit des temps dans les villes algériennes, surtout dans la capitale, là où le plus grand nombre de la population existe, seront anéanties. Une décision prise par l’Etat, mais il faut beaucoup de volonté et de coopération de la part des citoyens qui, eux aussi, sont concernés par cette importante mesure. Et pour accompagner cette «campagne» anti-saleté lancée en grande pompe par les décideurs du pays, la Gendarmerie nationale vient d’établir une «feuille de route» permettant, encore mieux, de localiser les points noirs du pays. C’est grâce au travail fourni par la Cellule de Protection de l’Environnement (CPE), dans le cadre de la lutte contre les décharges publiques qui enlaidissent l’esthétique urbaine des villes algériennes que cette «feuille de route» a été confectionnéee. En six mois (de janvier à juin 2012), 2 263 décharges sauvages (non autorisées) ont été recensées par la Cellule de Protection de l’Environnement, contre 819 autorisées. Enorme. Aussi, la ville de Tizi Ouzou est la plus touchée par le phénomène. Ici, 1 361 décharges non-autorisées sont signalées contre seulement 39  autorisées par les services de la wilaya. Durant le 1er semestre 2012, les Cellules de Protection de l’Environnement ont constaté 564 infractions liées aux atteintes à l’environnement à travers le territoire national, en plus des autres activités dans le cadre des missions qui leur sont dévolues. L’examen des statistiques fait ressortir que la Cellule de la Protection de l’Environnement du 1er CR/GN implantée à travers le territoire de compétence du Groupement Territorial d’Alger, a enregistré le nombre le plus élevé en matière de constatation des infractions (444 infractions relevées) avec un taux de 78% du nombre global des infractions constatées par les trois autres Cellules de Protection de l’Environnement. Ce constat peut être expliqué par la forte présence d’une activité industrielle et économique n’obéissant pas aux normes, induisant une nuisance à l’environnement et au cadre de vie du citoyen, causée en général par une surpopulation implantée anarchiquement dans les périphéries des grandes villes (création de bidonvilles, présence de décharges non réglementaires, propagation des écoulements des eaux usées, etc.). Les gendarmes de la Cellule de Protection de l’Environnement ont constaté, également, faut-il le rappeler encore une fois, à partir des patrouilles mobiles, 2 263 décharges publiques (non-autorisées), dont la grande partie est signalée du côté de la ville de Tizi Ouzou où 1 361 décharges sauvages sont signalées par la Cellule de Protection de l’Environnement. Face à cette situation affectant l’environnement public, la Cellule de Protection de l’Environnement s’est mobilisée pour venir à bout de ces décharges. En matière de répression, beaucoup a été fait par les gendarmes, mais le phénomène, lui, avait persisté en gagnant, malheureusement, d’autres villes du pays.

Sur un autre plan, cette fois en matière de prévention

La Cellule de Protection de l’Environnement a du mobilisé l’ensemble de ses troupes afin de tenter de sensibiliser les citoyens et les chefs d’entreprise des dangers des décharges publiques qui affectent notre environnement. Entre rencontres, journées d’étude, réunions, opérations de sensibilisation et sorties avec des commissions de wilayas, les gendarmes ont réalisé 231 opérations. Des efforts considérables consentis par la Cellule de Protection de l’Environnement cela pour redonner une blancheur aux villes algériennes. Une blancheur qui a disparu au  fil de ces dix dernières années et, malheureusement, qui continue à s’enfoncer, malgré la volonté de l’Etat de combattre les décharges. En tout, 1 749 opérations pour protéger l’environnement ont été faites par les gendarmes dans le but de préserver les espaces fréquentés par les citoyens et surtout pour protéger l’environnement et lutter contre les décharges sauvages.

Alger et Tizi Ouzou inondées par les ordures ménagères

Dans le cadre de la protection de l’environnement et la préservation de la santé publique et dans le cadre de l’application de la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003, relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable et la loi n° 01-19 du 12 décembre 2001, relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets, les unités de la Gendarmerie nationale, ont au cours de leur activité liée à l’exercice des Polices Spéciales, recensé deux principales villes ayant été inondées par les décharges sauvages. Il s’agit d’Alger et Tizi Ouzou. Pourquoi ces deux wilayas ? Tout simplement parce qu’il s’agit de grandes villes abritant plusieurs entreprises en plus de la forte présence de la population. Alger tout comme Tizi Ouzou, deux principales villes du centre du pays, ont connu durant ces vingt dernières années un «boom» sans précédent et une croissance économique et humaine. Des centaines d’entreprises sont implantées, des dizaines de milliers de nouveaux habitants ont débarqué dans ces deux villes et des constructions anarchiques sont bâties, cela devant le laisser-aller des responsables des deux wilayas. Ces derniers, faut-il le signaler, n’ont rien fait pour tenter d’éradiquer les décharges sauvages, mis à part quelques petites tentatives timides qu’on appellerait «bricolage». A signaler que les unités du Groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Tizi-Ouzou ont recensé le plus grand nombre de décharges illicites à travers les zones hors agglomérations, soit un taux de 60% du nombre global existant à travers le territoire national. Ce phénomène de prolifération de décharges illicites et de jets d’immondices influe sur la santé de la population et augmente les risques de propagation de ma-ladies. Par ailleurs, les unités de la Gendarmerie nationale ont également constaté 170 infractions liées à la police de gestion de déchets à travers 24 wilayas du pays où  quatorze personnes ont été arrêtées, et 26 moyens de transport mis en fourrière.

Les wilayas les plus touchées par la prolifération de ces décharges illicites, sont  Adrar, Oum El Bouaghi, Béjaïa, Biskra, Bouira, Tlemcen, Tizi Ouzou, Djelfa, Sidi Bel-Abbès, M’sila, El Bayadh et Souk-Ahras, totalisant un taux de 86% du nombre global des décharges illicites à travers le territoire national, tandis que les wilayas de Saïda, Annaba, Illizi, Tindouf et Ghardaïa n’ont enregistré l’existence d’aucune  décharge illicite. Ces décharges qui sont situées à proximité des agglomérations, des oueds, dans les forêts où longeant les voies de communication, attirent les animaux errants et les insectes, sources de pollution et de ma-ladies contagieuses, pour les citoyens habitant à proximité en dehors du fait qu’elles endommagent et dénaturent l’image de l’environnement et du paysage.

Par Sofiane Abi