Constantine: Waciny Laredj plaide pour une critique médiatique constructive au service de la littérature

Constantine: Waciny Laredj plaide pour une critique médiatique constructive au service de la littérature
CONSTANTINE – L’écrivain et romancier Waciny Laredj a plaidé, lors d’une rencontre littéraire, tenue mardi soir au Palais de la culture de Mohamed Laid Al-Khalifa de Constantine, en faveur d’une « critique médiatique constructive au service de la littérature algérienne », et ce à travers la formation de journalistes spécialisés dans ce domaine.

Invité du café littéraire constantinois « Majaz », organisé à l’occasion de la célébration de « Youm El Ilm », M. Laredj a affirmé que « la critique médiatique constructive de toute oeuvre littéraire permet de mettre en avant cette production, d’en souligner l’importance et de susciter l’intérêt autour de l’oeuuvre ».

Devant un parterre d’initiés à la chose culturelle, le romancier a soutenu que « les journaux devraient réserver des rubriques à la critique des nouvelles publications, afin que le journaliste ne se limite pas à citer le titre du livre et à reprendre des extraits du résumé de l’ouvrage ou la présentation de l’auteur à la quatrième de couverture (la dernière page du livre) sans en lire le contenu et l’évaluer ».

A ce propos, Waciny Laredj a évoqué la nécessité de « soumettre ces journalistes à une formation dans ce domaine, et ce pour le bénéfice de la littérature et la culture en Algérie ».

Le romancier a également profité de sa présence dans la ville du Vieux Rocher pour décrire les circonstances dans lesquelles a été élaboré son dernier roman « Les Nuits d’Isis Copia », à travers lequel il invoque l’esprit de la regrettée écrivaine palestinienne May Ziadah, avouant « avoir cherché, à sa manière, à rendre justice à May qui a commencé sa carrière littéraire sereine et méconnue et quitté ce monde solitaire et malheureuse ».

Waciny Laredj, qui a remporté le prix Katara du roman arabe en 2015, consacrant son ouvrage « Le Royaume du papillon », a fait savoir que « Isis Copia » est le pseudonyme que May Ziadah utilisait à ses débuts pour signer ses premiers ouvrages, précisant que « ce roman qui a nécessité le recours à des manuscrits et des documents pour l’écrire, interpelle les coeurs en premier lieu et incitera le lecteur à aimer May davantage ».

Il a renchéri, par ailleurs, en disant : « Je me suis souvent interrogé sur ce personnage, ce qui m’a poussé à chercher et à creuser plus profondément en allant jusqu’au Liban, en Palestine et en Egypte, à travers un périple touristique et culturel pour découvrir les raisons de son séjour dans un, hôpital psychiatrique à Beyrouth, à l’instigation de cousin Joseph, dont il était autrefois épris, mais qui l’a accusé de folie par la suite pour s’emparer de ses biens ».

Au terme de son intervention, l’assistance a été conviée à un débat pour discuter, entre autres, de la « relation de la liberté d’écrire avec l’éthique » et « les moyens de transformer les romans algériens en oeuvres cinématographiques ou dramaturgiques ».

La rencontre littéraire, organisée par la direction de la culture, en coordination avec la maison d’édition « Dar Numidia », a été clôturée par une séance de vente-dédicace des ouvrages de Waciny Laredj.