L’absence d’initiatives, de sérieux, l’abandon des élus font qu’elle recule de plus en plus.
Ville touristique par excellence, Constantine demeure le trône de l’histoire du pays. La plus ancienne dans le Bassin méditerranéen mais surtout un berceau de la civilisation. Elle est la perle de l’Algérie, majestueuse et rebelle autant que ses anciens héros tels que Massinissa.
Elle reste mystérieuse pour la plupart et pour beaucoup c’est la ville dont on tombe amoureux et qu’on n’a plus envie de quitter. Néanmoins, à contempler cette cité antique aujourd’hui, l’on est aussitôt déçu. Une grande richesse touristique carrément abandonnée. On aurait aimé la voir comme elle le mérite, radieuse et épanouie comme une fierté sur laquelle on repose sans s’inquiéter. L’été, la ville se vide. Aucune activité, aucun mouvement.
La ville est en hibernation depuis déjà quelques semaines. Ses habitants la quittent pour aller ailleurs, surtout en Tunisie ou en Turquie, question de vivre une ambiance plus conviviale où l’on respire la joie de vivre. Que les moins chanceux demeurent cloués par faute de moyens. Pourquoi ce désintéressement? Le recul de la ville qui était jadis un lieu de pèlerinage, notamment pour les touristes étrangers, n’est pas dû uniquement à la décennie rouge où le terrorisme battait son plein, poussant les habitants à se retirer complètement de la vie culturelle qui a fini par tuer le tourisme, c’est dû aussi à la démission presque totale de ses élus. Ces derniers, outre l’activité politique, n’accordent aucune importance au tourisme et à la culture, caractères forts de Constantine.

Depuis des années l’on constate très peu d’efforts et l’initiative vient souvent des associations. Aucun projet touristique ou apport dans ce sens n’est programmé afin de redresser la situation et remettre la ville au rang qu’elle mérite, comme capitale. Elle englobe pourtant des sites, des monuments et des plans touristiques mondialement connus. Comptant plus de 448.000 habitants, cette métropole est la troisième ville d’Algérie en population. Malgré sa marginalisation, elle reste une capitale régionale, en dépit de la concurrence de Sétif, Batna et notamment Annaba.
De par sa situation géographique centrale dans la région et en sa qualité de cité charnière entre le Tell et les hautes plaines, Constantine est considérée comme la plus grande métropole à l’intérieur du pays. Elle n’est pas seulement l’épanouissement de la culture, du savoir et du tourisme, mais également de l’industrie. C’est dire que la ville possède des atouts qui peuvent la rendre destination touristique et même économique. Néanmoins, l’absence d’initiatives, de sérieux, l’abandon des élus font qu’elle recule de plus en plus.
Son élection comme capitale de la culture arabe en 2015 devait être un élan et une locomotive pour pousser la ville vers l’expansion de son tourisme, mais hélas l’exploitation de cette manifestation à des fins outre que celles tracées l’ont gravement fait régresser. En fait, cette manifestation a eu l’effet contraire de ce qu’on pouvait espérer. Mis à part quelques acquis tels que la grande salle des spectacles le Zénith, une petite merveille qui tente d’apporter un plus, et quelques hôtels, Constantine stagne sur tous les plans. Le projet de ville touristique semble avoir été abandonné aussi et pourtant Constantine, anciennement Cirta ville numide n’aura pas mérité ce mépris.