A. Zerzouri

Au centre-ville, ces jours-ci, de nombreux visiteurs, de passage dans la ville des ponts à l’occasion des vacances scolaires d’hiver, se sont retrouvés dans des situations très gênantes avec des envies très fortes de se soulager sans trouver adresse où le faire. Les toilettes publiques situées sur la place Dounia Taraef, très pratiques à cause de la foule impressionnante qui transite par cet endroit, ont fermé leurs portes depuis quelques semaines, à cause du manque d’eau. Sans eau, impossible de travailler, particulièrement quand il s’agit de lieux qu’il faut constamment laver pour leur garder une propreté respectable. Selon des commerçants installés non loin de cette place qui enregistre une grande densité humaine, l’eau arrive dans les robinets durant deux heures, seulement, chose qui ne permet pas de garder les lieux en activité.
Pour les hommes, aussi, il y a les cafés et les restaurants où ils peuvent se soulager, même s’il faut passer par le comptoir et payer une consommation. Ne parlons pas de la nouvelle ville Ali Mendjeli, ou encore le très grand pôle urbain Massinissa, où les toilettes publiques sont inexistantes, si l’on excepte les cafés-restaurants et les centres commerciaux. Dans ce décor, les responsables au niveau des communes ne semblent pas mesurer la gravité de la situation ressentie par quelqu’un qui veut passer aux toilettes publiques en urgence et n’en trouve aucune.
Cela conduit forcément à une sale solution de rechange, la contrainte de se soulager dans des petits coins discrets qui existent au centre-ville même, notamment les détours des escaliers, il y en a ceux qui ne se gênent guère d’y recourir, et transformer la ville en un urinoir à ciel ouvert. Rappelons dans ce contexte que l’APC de Constantine s’apprêtait en 2014, à la veille de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe, 2015», à engager un marché de 3,6 milliards de centimes, avec une société privée nippone pour la livraison et l’installation de 6 toilettes publiques en préfabriqué, mais le marché est tombé à l’eau et plus personne n’en parle du tout. La municipalité, qui a laissé faire lorsque des toilettes publiques ont été transformées en locaux commerciaux (Casbah et face au marché Bettou), et laissé faire un gérant de toilettes publiques situées dans le jardin Bennacer de garder ses portes closes depuis des années, devrait se racheter, au minima des égards envers les citoyens, en installant des toilettes publiques, payantes, dans des lieux adéquats.