A. Zerzouri
Les gérants de trente deux microentreprises, créées dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac, passent par une situation dramatique sur le plan financier et ses effets sur leur état social et moral, des suites du non-paiement des 13 mois de labeur dans l’enlèvement des ordures ménagères et des déchets à travers plus d’une trentaine de sites de la commune de Constantine.
Les chefs de ces microentreprises d’assainissement, qui ont débrayé, hier, en signe de protestation contre cette « hogra » caractérisée qui les détruit à petit feu, en stationnant leurs camions d’enlèvement des ordures devant le marché de gros de la zone Palma, disent qu’ils sont au bout du rouleau, et qu’on ne leur laisse pas d’autres choix que la voie de la contestation pour récupérer leur dû. Ils ont tenté, avant-hier, de trouver une solution à leur problème auprès des autorités locales, en essayant vainement de sensibiliser le wali, le chef de daïra et le P/APC, qui, à chaque fois qu’on veut voir pour ces questions, il nous renvoie au directeur de l’entreprise de propreté de la ville PROP-CO. C’est comme se frapper la tête contre les murs, personne ne semble avoir en main la clé qui nous délivrerait de cet enfer, clame un gérant de microentreprise.
Pourtant, ajoute-t-il, nous avons accompli notre part du marché, en assurant l’enlèvement des ordures ménagères et des déchets durant plus d’une année à travers la commune de Constantine. Le tout dans des difficultés énormes, sans argent pour payer les travailleurs et les charges élémentaires de gestion, comme le mazout et les pièces mécaniques tombées en panne. Les concernés rappellent qu’ils sont également lésés en matière d’évaluation financières de leur travail, qui a connu des chutes successives, passant de 35 millions/mois du temps où l’actuel ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, était wali à Constantine, jusqu’à maintenant où l’on se retrouve rétribué à quelque 21 millions/mois. C’est insignifiant comme honoraires pour le travail pénible et sale qu’on accomplit, qu’il fasse beau ou mauvais temps. Et on se fait très lourd à la détente pour passer au paiement, ironise-t-on. Pour beaucoup de gérants de ces micro-entreprises, ce retard n’a aucune explication plausible, et c’est sur ce point précis qu’ils veulent justement en appeler à l’intervention de la plus haute autorité administrative locale pour trouver solution à cette énigme ! Un appel de détresse est lancé dans ce sens au wali.
Franchement, soupirent les concernés, nous ne pouvons pas continuer à travailler sans le sou, car nous avons un besoin impérieux de régulariser notre position auprès de la Cnas, de la Casnos et aussi du fisc, qui exigeront d’être réglés avec des pénalités de retard. Et de souligner, dans ce sillage et à titre de simple exemple, que pour les seuls services du fisc ces pénalités de retard se montent à pas moins de 20%, sans parler évidemment des caisses de sécurités sociales, dont les montants exigés ne se situent pas loin. Ajoutant dans ce sillage que les gérants de micro-entreprises et les travailleurs (3 à 4 salariés par micro-entreprise) ont tous des familles, avec femmes et enfants à nourrir.