L’été, comme à chaque fois, apporte avec lui, en dehors de la canicule, une cohorte de phénomènes adjacents qui, paradoxalement, allègent mais en même temps compliquent le quotidien des citoyens.Le seul fait que la ville de Constantine ne dispose d’aucun moyen d’évasion, elle autorise ceux qui mettent à profit l’opportunité, et d’une manière invraisemblable, le recours à des exécutoires de toutes sortes peu importe alors le cortège de désagréments supplémentaires emmené dans la foulée.
Les étals de commerce de pastèque, melons, parfois d’eau fraiche et autres fruits désaltérants durant la période estivale, en plus de bivouaquer dans les populeuses cités urbaines et suburbaines, se redéployent à qui mieux-mieux sur les routes nationales à grande circulation, notamment celles menant vers Sétif, Skikda et Batna en leur qualité de destinations touristiques et de pôles commercial et/ou industriel.
Des paillotes, précaires, escamotables, que les interventions spectaculaires des services concernés n’arrivent plus à démanteler dans la mesure où moins de vingt-quatre heures après cette gesticulation officielle la situation revient à son état originel.
C’est-à-dire une totale anarchie : des automobilistes et leurs véhicules sont garés à la hâte dans les positions les plus farfelues et surtout dangereuses.
Cela étant, dans les cités, c’est surtout la multiplication des parkings, œuvres de jeunes oisifs résidant sur les lieux, qui est à souligner, voire à dénoncer, en ce sens que les gens n’ont plus affaire à une prestation de services mais à un véritable racket, du fait que même en demeurant à l’intérieur de son véhicule, le conducteur est «prié» de cracher dans le bassinet.
Son interlocuteur, disposant de moyens persuasifs : une canne, un gourdin, une barre de fer. Nous avons saisi le maire d’El Khroub sur une situation particulière à cette commune en soulignant que lesdits gardiens de parking délivrent même des tickets au nom de l’APC.
Au téléphone, Yahiaoui Hamdani, le P/APC nous répondra clairement qu’«en aucun cas les services communaux n’ont lancé une telle opération, encore moins donné une autorisation à quiconque» ajoutant qu’«en tout état de cause, je vais en informer la police pour des mesures à prendre».
L’intention y était sans doute mais l’action sur le terrain n’a jamais eu lieu. Les «gérants de parking» maintiennent leur activité. Mais faut-il pour autant s’étonner de tels comportements lorsque, en face, les agents de police affectés à la circulation font également dans la démesure. Plusieurs automobilistes se plaignent d’être verbalisés à tort, notamment dès qu’il s’agit du «fameux radar».
L’un d’eux, en l’occurrence Z. H., ne s’est pas laissé «conter fleurette» par les motocyclistes officiels qui ont voulu le verbaliser pour un excès de vitesse à hauteur du périphérique (stade Hamlaoui).
Or, à l’heure où il a été verbalisé (9 heures du matin), il est de notoriété publique que la plus pointe de vitesse ne peut dépasser 30km/h en raison de la très grande circulation à la sortie du faubourg de Sidi-Mabrouk vers la cité du 20 Août.
Ce dernier, exigeant d’obtenir «l’instantané» prouvant l’infraction qui lui est reprochée, décontenancera les policiers qui l’orienteront vers le service concerné à hauteur de la sûreté de wilaya où on ne lui produira pas «l’instantané» mais prendront pour lui rendez-vous avec la commission de retrait de permis de conduire… laquelle ne fera qu’absoudre le «contrevenant» en l’absence d’argument palpable.
Nous saurons par la suite de quelques agents qui ont bien voulu en parler qu’ils ont été «mis dans l’obligation de faire du chiffre», sans doute histoire de laisser croire que la lutte contre la «criminalité de l’asphalte» est implacable.