Constantine – Les métiers de l’Aïd emplissent les rues

Constantine – Les métiers de l’Aïd emplissent les rues

Par A.Zerzouri

Constantine – Les métiers de l’Aïd emplissent les rues

  Depuis quelques jours déjà, les trottoirs et les espaces publiques des quartiers populeux sont squattés par les jeunes et les moins jeunes qui trouvent occupation avec ces métiers indissociables de l’ambiance qui imprime la vie sociale durant pratiquement toute la semaine qui précède l’Aïd El Adha. C’est le moment de gagner un peu d’argent, en ces moments marqués par les grandes dépenses, en exerçant un quelconque petit métier de l’Aïd, notamment celui de vendeur occasionnel. Toute une panoplie d’objets, indispensables pour célébrer l’Aïd comme il se doit, sont étalés sur les trottoirs.

Cela va du charbon et le foin, au petits barbecues et les tiges pour les brochettes en passant par les pompes pour gonfler le mouton une fois sacrifié, les morceaux de tronc d’arbre utilisés comme plaque sur laquelle on découpe la tête de mouton et la viande et jusqu’aux couteaux de toutes tailles et qualités.

Installés tout à côté, les nombreux aiguiseurs de couteaux, ou les rémouleurs, installés devant une table où tournent à l’électricité de petits disques, ont fort à faire durant ces jours. Pratiquement tout le monde passe par là pour préparer leurs couteaux au rituel du sacrifice du mouton, car des couteaux bien aiguisés est une condition impérative pour ne pas faire souffrir la bête d’une part, et d’autre part pour couper aisément la viande.

D’où l’importance de ce petit métier qui assure de bonnes rentrées d’argent, puisque les prix ne sont pas du tout donnés, comme partout où l’on passe. Les prix varient selon les catégories et la taille des couteaux à aiguiser, allant de 50 jusqu’à 200 dinars. Bien sûr, ce n’est pas toujours garanti d’avoir des couteaux aiguisés comme il se doit, car ce travail est très difficile et ceux qui l’assurent occasionnellement n’ont pas les qualités professionnelles pour le faire, juste un petit métier qu’on laissera tomber le lendemain de l’Aïd. Le métier de rémouleur n’existe plus, même si des jeunots tenteront de le faire revivre l’espace d’une petite semaine.

Enfin, il existe également d’autres petits métiers qui apparaissent durant les deux jours de l’Aïd, en l’occurrence les égorgeurs de mouton qui ont un carnet de commandes surchargé pour la matinée de l’Aïd. Avec un prix entre 1.000 et 1.500 dinars le mouton, ces égorgeurs peuvent accomplir jusqu’à 12 fois la tâche.

Aussi, il y a la découpe de la carcasse du mouton qui attend, et là, les bouchers professionnels et occasionnels (ceux qui s’installent dans la rue avec le matériel nécessaire devant une tranche d’arbre) viennent à la besogne dès l’après-midi. Le prix n’est pas donné, puisque le découpage d’une carcasse varie entre 1.500 et 2.000 dinars. Ce sacré mouton exigera encore des dépenses même après le rituel du sacrifice, railleront des citoyens.