Constantine : Le marché envahi par le Made in China

Constantine : Le marché envahi par le Made in China

Ils seraient selon certaines estimations 30.000 Chinois activant en Algérie.

Un chiffre qui fait presque peur puisque certains, qualifient la situation d’«invasion». Le mot semble exagéré.



Il y a quelques années, personne n’aurait cru que l’Algérie allait intéresser des étrangers prétendant au travail dans un pays ayant vécu 15 ans de terrorisme.

Ils sont venus en Algérie dans le cadre d’un partenariat spécifique. Mais au fil des années, ces travailleurs chinois se sont adaptés au rythme de vie des Algériens, tout en gardant leurs habitudes de circuler en groupe.

Sur leurs lieux de travail, ils sont très rentables, puisqu’ils travaillent 12 heures.

Très disponibles aussi de jour comme de nuit, ces ressortissants sont satisfaisants et disciplinés, selon les propos des chefs de chantier, à la recherche de main-d’oeuvre qualifiée.

Ils touchent en moyenne 400 euros par mois, soit quatre fois plus que ce qu’ils peuvent percevoir dans leur pays.

Une somme, cependant, qu’ils dépensent ailleurs et certainement pas en Algérie. Il n’en demeure pas moins que dans notre pays trois jeunes sur quatre souffrent de chômage.

Beaucoup d’entre eux évitent les dépenses inutiles et préparent eux-mêmes leurs repas en groupe dans les bases-vie.

Certains cultivent leurs légumes dans des potagers juste à côté de leurs loges. Ils vivent en plein chantier 24h/24 et refusent de se frotter à la société.

L’on apprend, entre autres, que des intermédiaires louent à des particuliers la main-d’oeuvre chinoise.

Une pratique illégale en raison d’absence de couverture sociale. Certains Chinois semblent trouver leur compte. Si certains exercent dans des chantiers munis d’un permis de séjour et de travail, d’autres moins nombreux, visiblement, ont préféré investir dans le commerce.

Ces derniers louent des magasins à des prix exorbitants au centre-ville pour proposer des articles pratiquement «futiles». Certes moins chers que les prix pratiqués par les nationaux, mais dont la qualité fait souvent défaut.

D’ailleurs, de plus en plus de citoyens se méfient car on croit savoir que les produits «Made in China» seraient cancérogènes.

Ceci dit, ces commerçants venus de l’Asie exercent en toute légalité avec un registre du commerce en bonne et due forme sur une durée allant jusqu’à trois années.

Mais le hic, est que les produits chinois, même contestés, sont proposés aux consommateurs par des commerçants algériens.

En apparence, leurs articles ne sont pas rentables, mais questionné dans ce sens, un locataire de magasin au quartier Belouizdad (ex-Saint-Jean) affiche sa satisfaction même s’il admet que son commerce est de moins en moins fréquenté.

On ne se plaint pas pour autant. C’est à se demander en quoi cette mévente est-elle rentable ?

Ikram GHIOUA