Les journalistes chargés de couvrir la visite effectuée mardi dernier à Constantine par le ministre des Transports, Amar Tou se souviendront longtemps de la persécution morale qu’ils avaient subie durant l’inspection du tramway.
Bousculés et parfois même insultés par des agents de sécurité zélés, les journalistes ont été empêchés d’une manière irrévérencieuse de faire leur travail. Malgré le fait qu’ils soient mandatés, accrédités, connus et reconnus au niveau local, ils ont été contraints de subir une humiliante épreuve du scanner et de fouille de sacs et cartables, comme s’ils étaient de vulgaires «individus» indignes de confiance. Exaspérés par cette attitude méprisante, certains journalistes ont carrément refusé de se soumettre aux «règles» avilissantes imposées par l’entreprise chargée de la sécurité du tramway, considérant légitimement cette façon d’agir de la part de la société Setram.
Devant cet état de fait lamentable, les journalistes ont le droit de s’interroger sur les véritables motivations d’une telle mascarade sécuritaire. Qui a décidé d’infliger aux journalistes un tel «exercice» révolu et inadapté sur tous les plans? Les autorités locales s’en lavent les mains et affirment qu’elles n’y sont pour rien. Comment se fait-il qu’une simple société de «gardiennage», mixte soit-elle, s’arroge le droit d’humilier des journalistes algériens dans l’exercice de leurs fonctions chez eux? Les journalistes suscitent-ils à ce point les soupçons? Pourtant, l’expérience nous a montré et de façon édifiante que le dernier des journalistes algériens est en mesure d’administrer des leçons de civisme et de patriotisme à n’importe quel responsable, quel que soit son grade.
Amar Tou ne doit certainement pas ignorer que les journalistes n’ont nullement apprécié le «cirque» Amar que la société Setram a installé à l’intention de la presse à Constantine.
