Les responsables du nouveau bureau de l’union locale centre UGTA de Constantine ont animé une conférence de presse à laquelle a assisté, en marge, le porte-parole d’une commission d’enquête ad-hoc désignée au cours de l’année écoulée afin de déterminer l’ampleur d’un préjudice financier commis au détriment de l’organisation.
Une enquête dont les conclusions confirmant l’hypothèse précédemment évoquée sont d’ailleurs à l’origine de l’éviction de l’ancien bureau.
La confusion dans cette affaire est venue d’une note datée du 1er juillet 2009 émanant de la Centrale syndicale et toutefois signée par deux membres d’une autre commission d’enquête…
Celle-ci, déléguée par le bureau national, exige en ce qui la concerne la réhabilitation sans aucune forme de procès de l’ancien bureau.

Or, si tant est que cette «exigence» pourrait être acceptée dans le fond suivant l’argumentaire des uns et des autres, elle ne pourrait l’être dans la forme sachant que les membres déchus du précédent bureau l’ont été dans un cadre organisé, à savoir la tenue d’une assemblée extraordinaire sur la demande des deux tiers des membres de la commission exécutive de wilaya et entérinée au cours d’une autre rencontre compte tenu de l’absence de quorum au cours de celle initiale.
Le préjudice financier a été arrêté à la somme de près d’un million de dinars et les procédures internes prévues appliquées, les suites judiciaires ne relevant pas de l’union locale mais de l’instance (union) de wilaya.
En tout état de cause, le dossier se trouverait, semble-t-il, d’ores et déjà entre les mains de qui de droit (15 SU).
Toutefois, l’invitation faite à la presse et le sujet proposé parce que visant évidemment à travers un préjudice financier, et à tort ou à raison, à diaboliser l’ancien bureau et entamerait son crédit tout en les légitimant à travers un préjudice financier, donne l’impression de n’être que le paravent habillant un plus grand et profond malaise au centre duquel se trouveraient impliqués en leur qualité de parfaits manœuvriers des cadres locaux, véritables fossiles de la maison des syndicats et qui servent eux-mêmes de relais à d’autres cadres autant fossiles que manœuvriers à hauteur de la Centrale syndicale, dont l’objectif est de faire vaciller l’establishment. Plus grossièrement, assurer leur stabilité par… l’instabilité parce que se proposant comme seul recours.
Autrement dit, jouer les pyromanes et les pompiers simultanément.
Il est de notoriété publique que l’ambiance n’est pas au meilleur au sein de l’UGTA mère et les rapports très loin d’être cordiaux entre le premier secrétaire et certains de ses lieutenants.
Il y a lieu de se rappeler qu’assez récemment ces rapports tendus se sont répercutés sur le fonctionnement au sein d’une union locale du centre de la capitale, il n’est pas exclu que ce qui se passe à Constantine (comme il n’est pas à exclure qu’une autre fois ce sera à l’ouest ou au sud) ne soit que la réplique de bisbilles analogues qui ne pourraient en réalité ne trouver de solution définitive et durable que si sont tenus les pré-congrès et congrès nationaux que d’aucuns ne se précipitent à en exiger la tenue immédiate et surtout en respect des statuts de l’UGTA.
Cela équivaudrait, vraisemblablement, à engager alors une révolution et tirer une croix sur des carrières à têtes multiples ô combien avantageuses.
Les animateurs de la conférence de presse d’hier confirment toutes ces supputations mais ne se hasardent à aucun moment de le faire explicitement et de pointer du doigt les origines du malaise, jugeant sans doute moins pénalisant de «gagner» leur bras de fer par presse interposée (ils appellent même les confrères à faire en sorte que leur appel parvienne à Sidi Saïd), sachant que de leur côté les membres de l’ancien… par ailleurs plus activistes et prompts à faire dans la surenchère n’arrêtent pas de s’épancher à travers les titres de presse sur le… pronunciamiento dont ils auraient été victimes.
La conférence de presse sus-évoquée n’est venue en conclusion que provoquer des bulles dans l’eau, sans plus, les acteurs du «puissant» syndicat national sont trop habitués à guerroyer et manient superbement la langue de bois pour se marcher sur les pieds et mettre en péril la maison.
Il ne s’agirait ni plus ni moins que de turbulences visant à réinstaller des habitudes quelque peu contrariées. Car il est impossible de faire du neuf avec du vieux.