Constantine : La population reste à l’écart

Constantine : La population reste à l’écart

Trois leaders en vue, sont passés par Constantine, Ménasra, Moussa Touati et Ahmed Ouyahia.

Il ne reste qu’une douzaine de jours pour convaincre les électeurs d’aller voter le 23 novembre en prévision des élections locales. La population de Constantine reste pour le moment à l’écart et observe sans prêter une grande importance au rendez-vous en question. Cette indifférence est expliquée par beaucoup par le fait que les partis politiques en lice demeurent concentrés uniquement sur les problèmes, sans proposer de réelles solutions.

Les discours se ressemblent dans le fond. Néanmoins pour certains, le RND pourrait l’emporter avec une majorité dans la mesure où c’est le seul parti qui a su captiver l’attention suite aux nombreuses déclarations de Ahmed Ouyahia, secrétaire général de cette formation, notamment la dernière par laquelle il avait parlé des guerres déclenchées contre la Syrie, le Yémen et la Libye, confirmant que les pays arabes ont investi des sommes importantes pour détruire ces pays, mais aussi que l’Algérie était une cible dans ce complot du printemps arabe présumé. Toutes les personnes, que nous avons approchées au sujet de ces élections restent sceptiques par contre vis-à-vis des autres partis.

Pour elles le FLN est trop vieux dans son discours, le programme n’apporte pas de réels défis, mais juste des solutions provisoires et puis, selon Mohamed «on aimerait voir des partis plus engagés sur le terrain, connaître leurs positions vis-à-vis des questions de l’heure et surtout obtenir d’eux un discours vide de manipulation». Pour cette étudiante «je connais beaucoup de choses en politique, mais je sais que les prochains élus doivent être à l’écoute des citoyens et répondre à leurs attentes, on revient à chaque élection avec le même lexique d’aller voter, mais qui n’ont pas les moyens de convaincre, je pense que ce manque de culture politique est le vrai problème qui fait que les électeurs ne se sentent plus concernés, on ne fait pas de la politique pour la politique». Les trois importants leaders qui sont passés par Constantine, Ménasra, Moussa Touati et Ahmed Ouyahia, à part ce dernier qui a réussi à motiver une importante assistance à la salle du centre culturel Al Khalifa, Ménasra et Touati se sont exprimés plutôt devant un public timide. Pour les Constantinois cette campagne reste pour le moins que l’on puisse dire stérile. Ils estiment que les partis ne discutent pas de leur programme mais des personnes.

Les discours pleins de promesses n’attirent plus les électeurs. Comment convaincre les électeurs? Une tâche qui s’avère difficile du fait que le scrutin est notamment conjugué à une conjoncture particulière, marquée par une crise économique. La population n’y croit plus. Cela fait des années qu’on pratique cette démocratie de vote, mais rien n’a changé, les partis politiques toutes tendances confondues n’ont pas encore saisi les attentes de la population, encore moins ses besoins, c’est une cassure, voire une perte de confiance et «c’est justement cette confiance qu’il faut rétablir», souligne un autre interlocuteur.

Nadia pense que «ces élections locales ne seront pas différentes des élections législatives et peut-être pire, il n’y a plus aucun espoir ce sont toujours les mêmes acteurs qui jouent le plus important rôle, la chance n’a jamais été donnée aux plus jeunes. On a besoin d’une nouvelle dynamique, d’idées fraîches et d’un vrai engagement de militants, mais pas d’amateurs qui s’arrangent à être sur les listes et nient ensuite leurs promesses». En un mot, on ne peut pas obtenir un résultat différent avec les mêmes personnes.