Par Hamid Bellagha
Après les travaux de réhabilitation de la gare routière « Est » qui se sont achevés il y a deux ans et le projet livré aux usagers dans un état pratiquement similaire à celui d’avant les travaux, faut-il le souligner, c’est au tour de la gare routière « Ouest» de faire peau neuve. Une décision très attendue, aussi bien par les routiers que par les usagers.
Depuis deux jours, la gare routière affiche portes closes pour réhabilitation. Mais ce projet tant attendu ne fait plus l’unanimité. Car dans leurs plans, les pouvoirs publics n’ont pas tenu compte des commerçants qui exercent au sein de ladite gare. « Nous sommes contre une décision qui va nous mettre sur la paille. La décision de réhabilitation et celle de la fermeture ont été prises sans que l’on y soit associés. Nous avons appris la nouvelle par le biais de la presse. Les bus ont été transférés à la gare Palma, le temps de la réhabilitation, et nous on reste en rade. Nos commerces, notre seule source de revenus, se retrouve en jachère, et on n’a plus que les yeux pour pleurer. Nous demandons juste notre droit d’être écoutés par les moniteurs de ce projet. Nous interpellons les autorités locales afin qu’elles prennent en charge nos doléances », nous confieront deux restaurateurs de la gare « Ouest ».
Nous avons voulu nous enquérir sur le sort immédiat des commerçants, mais à notre grande surprise, ces derniers ne sont pas mentionnés sur le projet. Oui, leurs magasins seront aussi réhabilités, mais entre-temps, c’est le chômage technique. Ce ne sont pas moins de 20 familles, qui se retrouvent du jour au lendemain sans revenu. Pour ce qui est des bus et des usagers de cette gare routière, ils ont été transférés vers la gare routière de la zone industrielle Palma, et d’autres problèmes ont surgi.
La première journée de l’opération de transfert des transporteurs de la gare routière Ouest a été caractérisée par une anarchie indescriptible. La plupart des lignes manquaient à l’appel, suite à la grève des conducteurs de bus transférés, qui se sont opposés à l’interdiction de vendre directement les tickets aux voyageurs. Une pratique courante, qui leur permettait de soustraire quelques tickets au fisc.
Les conducteurs disent « penser aux clients qui devront payer plus cher leurs tickets » si la vente des billets se fait aux guichets de la société Sogral qui gère le pôle d’échange, et non à la criée comme cela se faisait auparavant, sous le motif que cela va influer négativement sur leur travail et aussi cela constitue un surcoût que le citoyen doit payer, en contrepartie de la réservation au niveau des guichets.
Les commerçants de la gare routière Ouest étaient aussi présents sur les lieux, pour se plaindre de leur situation, et essayaient, de leur côté de paralyser l’activité routière de la station, pour « se faire entendre ». Les bus n’étaient pas en reste puisqu’ils paralysent depuis trois jours toutes les activités routières de la station Palma.
Bref, une situation chaotique qui a provoqué une pagaille et un encombrement hallucinant de la circulation au niveau de l’entrée de la zone industrielle éponyme.