Au cours d’un contact que nous avons eu hier avec les commerçants du marché de gros des fruits et légumes (Magrofel) du Polygone, en présence de leurs représentants syndicaux, nous avons constaté que le malaise provoqué par la décision de l’APC de céder ce marché à un investisseur privé persiste toujours. « Le maire de Constantine, disent-ils, persiste dans sa décision de vouloir céder la gestion du marché, par la procédure de gré à gré, à un investisseur privé en abaissant le prix de la location de 8 à 5 milliards de centimes et en rejetant l’offre d’achat par le collectif des commerçants que nous avons faite dernièrement au wali.
Aussi, devant la volonté affichée clairement par le président de l’APC d’aller vers le bradage du marché, nous avons décidé de nous y opposer clairement. Et, à partir de là, nous sommes en train de nous concerter pour engager un mouvement de protestation qui sera mené d’une façon radicale car nous avons décidé de fermer carrément le marché à partir de mardi prochain », ont menacé nos interlocuteurs. Une menace qui était en l’air bien avant le ramadan et qui a été reportée à cause justement du mois sacré.
Ce durcissement de position des commerçants qui sont encadrés par le syndicat indépendant conduit par M. Bouhlais Amar, était attendu donc, notamment après le rejet par le maire des propositions qu’ils ont faites dernièrement au wali via le bureau de wilaya de l’autre syndicat, l’Union générale des commerçants et artisans d’Algérie (UGCAA). Ces propositions, pour rappel, consistent à passer outre toute procédure de mise aux enchères ou de cession du marché par la procédure de gré à gré, et augmenter la location du marché à 5 milliards de centimes par an pour le céder aux commerçants eux-mêmes qui ont proclamé leur volonté de le prendre en gérance avec, au bout, la préservation des 38 postes d’emploi qu’ils font fonctionner actuellement pour faire vivre leurs nombreuses familles. « Mais, nous ont-ils déclaré sans ambages, il semble que l’APC ne se soucie guère de notre situation et de l’avenir de nos familles. Aussi, nous refusons fermement d’être les victimes de l’œuvre de bradage du marché vers lequel s’achemine la procédure initiée par la Commune et nous comptons arracher nos droits fondamentaux auprès de la mairie qui cherche à nous chasser d’une façon claire et précise ».
Leur représentant syndical, M. Bouhlais, que nous avons interrogé, hier, nous a déclaré que « la majorité écrasante des commerçants de gros de Magrofel sont résolus à appliquer l’ultime recours, soit l’entame d’une grève qui paralysera le marché de gros des fruits et légumes, car leur colère est grande envers les responsables de la mairie qui, dans le cas d’espèce, font l’impasse sur les instructions hostiles aux privatisations émanant des autorités supérieures du pays et sur la volonté des autorités locales qui avaient répondu positivement à leurs propositions, constructives et sages, de prendre la gestion du marché aux mêmes conditions de location que celles proposées au secteur privé».
