En début d’après-midi de ce mardi 28 mars, deux hommes sont montés en haut d’une grue installée sur un chantier de réalisation d’une haute bâtisse au centre-ville de Constantine, et ont menacé de se jeter dans le vide. L’un des deux suicidaires avancera au bout de la flèche, restant quelques instants entre le ciel et la terre, avant de revenir près de la cabine de commande de la grue.
En bas, les éléments de la Protection civile étaient en alerte, ainsi que des éléments des services de sécurité de la sûreté urbaine située à proximité du cimetière central. Cela a également donné du spectacle aux passants sur plusieurs axes de la ville, car le haut de la grue est visible à partir de nombreux points. Une foule de curieux s’est rassemblée près du chantier pour suivre les développements de cette tentative de suicide spectaculaire. D’après des voisins, les deux suicidaires ont déjà fait le même coup il y a quelques jours, et les éléments de la Protection civile ont réussi à les convaincre de descendre de la grue.
Ils ont été par la suite entendus par les services de sécurité, notamment au sujet de la cause qui les a poussés à recourir à ce geste de désespoir. Des témoins nous ont affirmé qu’il s’agit de demandeurs de logements, qui veulent « un toit ou un cercueil ». Ils sont revenus une deuxième fois à leur tentative de suicide, parce qu’ils n’ont pas été satisfaits dans leur revendication, surtout parce qu’ « on s’est moqué d’eux la dernière fois », selon leurs dires. « On n’a fait qu’écouter nos déclarations mais rien n’a été fait pour nous venir en aide réellement », disaient-ils, selon les affirmations de témoignages des voisins qui ont entendus les deux suicidaires répéter ces mots avant de s’introduire dans la bâtisse en chantier, atteindre le dernier étage, et passer par une mince passerelle en bois accrochée sur le mur de la bâtisse et conduisant directement dans la grue, à un palier du poste de pilotage.
Chose qui met en relief l’absence de sécurité au niveau de ce chantier, installé dans endroit sensible, la flèche de la grue porte jusque sur la cour de la prison Coudiat, un cimetière tout proche, un CEM, et deux sièges de services de sécurité. A l’heure où nous mettons sous presse, malgré les efforts des éléments de la Protection civile et des agents des services de sécurité, qui sont montés en haut de la bâtisse, se rapprochant des deux suicidaires pour se faire entendre et tenter de les faire revenir à de meilleurs sentiments, ces derniers n’ont rien voulu entendre, restant suspendus en haut de la grue. Deux points minuscules vus d’en bas.