Constantine : ces cosmétiques qui nous viennent de nulle part

Constantine : ces cosmétiques qui nous viennent de nulle part

Du rouge à lèvres à 10 DA, des produits parapharmaceutiques, notamment des crèmes pour la peau de toutes sortes, à 40 ou 50 DA, où encore  des déodorants à 60 DA. Ce sont en fait  des produits d’imitation ne portant généralement pas de notice quant à la provenance et la composante ni le nom du fabriquant ou de l’importateur, qui sont ainsi écoulés à une clientèle toujours plus, nombreuse. Le pire est de constater que certains produits portent la marque de grandes maisons de parfums et de produits cosmétiques.

Du coup, l’absence de tout indice identifiant la provenance de ces produits n’est pas faite pour faciliter la tâche à d’éventuelles victimes qui voudraient déposer plainte en cas de désagréments. Pour bon nombre de revendeurs que nous avons approchés, la majeure partie de ces produits est importée de Chine, à l’instar des dizaines d’autres produits qui inondent le marché algérien. Ces produits, disponibles en grandes quantités, ne coûtent pas cher et s’écoulent facilement, indique un revendeur qui affirme qu’il s’agit là d’un créneau porteur.  De plus en plus de revendeurs ont opté pour ces produits très prisés par la clientèle et faciles à transporter en cas d’opération policière, souligne notre interlocuteur.

De leur côté, les commençants spécialisés dans les cosmétiques ne cessent d’interpeller les services concernés sur ce phénomène qui prend de l’ampleur, puisque d’une part il s’agit de produits dangereux qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé de leurs utilisateurs, d’autre part  cela s’apparente  aussi  une concurrence illégale qui  se répercute négativement sur leurs chiffres d’affaires, toujours en baisse.  Il  est devenu presque impossible, aujourd’hui, de vendre un produit de qualité lorsque, en face, le même produit imité et cédé à des prix dérisoires,  d’autant plus que ces  produits demeurent  incontrôlés car personne ne connaît les composants, ni l’usine où ils ont été fabriqués.

Même  si des opérations de contrôle du marché du cosmétique  ont été  lancées par les éléments de la direction du commerce, en coordination avec les services de la Sûreté  nationale et qui ont ciblé par le passé les grossistes, les détaillants et les importateurs, a permis aux représentants de la brigade mixte de saisir divers  produits tels que les  déodorants, savons, shampoings, parfums, et autres) pour défaut de facture, cela reste insuffisant.

Mais pour être efficaces ces actions doivent s’opérer à la source, lors du débarquement de ces marchandises, c’est-à-dire au niveau des ports et qui porteront   sur le contrôle de toutes les pratiques commerciales, notamment le respect de l’étiquette mentionnant la raison sociale et l’identité de l’opérateur, en plus de la durée de vie du produit et sa conformité.

Il est utile de signaler l’importance de ces  opérations de  contrôle  et leur  impact sur la protection du consommateur, mais à une condition qu’elles soient régulières, afin d’obliger tous les opérateurs exerçant dans ce créneau de se conformer à la loi.

En tout état de cause, les produits cosmétiques ont fait une entrée fracassante,  ces dernières années, dans les habitudes de consommation des  algériens, puisqu’il   s’agit de produits ayant un rapport direct avec la santé et l’hygiène corporelle ; mais malheureusement ces produits contrefaits qui inondent le marché constituent tout de même un danger  pour la santé des utilisateurs. Alors, il est grand temps d’y remédier car il y a péril sur  nos marchés…