Très à l’aise et avec un vocabulaire précis, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, séduit l’assistance.
Hier, la ministre a animé le Forum Annasr à Constantine en présence du ministre des Travaux publics et le wali. Elle s’étalera longtemps sur la manifestation de «Constantine, capitale de la culture arabe» abordant tous les sujets qui intéressent la presse sans aucun tabou. La ministre a été très ouverte, acceptant toutes les interventions en fournissant des réponses claires. C’est pour la première fois que l’hôte de Constantine qui a effectué une visite de deux jours à la future «capitale de la culture arabe» s’exprime avec beaucoup de discernement. Insistant sur l’importance de cet évènement, la ministre a tenu à saluer les acteurs qui travaillent de jour comme de nuit pour assurer le succès de cette fête. «Constantine a été élue» capitale de la culture arabe cette désignation ne déloge aucunement son identité amazighe», a-t-elle répondu à une question d’une journaliste, soulignant que «l’histoire de Constantine est riche au même titre que toutes les wilayas du pays». Ainsi pour mettre un terme à la polémique que certains voulaient inscrire pour des enjeux identitaires. La ministre qui s’est entretenue la veille avec les 48 directeurs de la culture dans le pays rendra compte des propositions initiées par ses invités dont le souhait d’associer deux wilayas durant les semaines culturelles à Constantine, en jumelant à titre d’exemple «Tlemcen à Ghardaïa, Tizi Ouzou à Annaba», une proposition saluée par la ministre qui souhaite construire un pont entre toutes les villes du pays. Sur la gestion du budget alloué à la manifestation, la ministre tient à préciser que le gaspillage est exclu, assurant que «sa gestion sera contrôlée par les instances concernées». Elle insiste dans ce contexte «qu’on n’est pas là pour dilapider l’argent de l’Etat». Dans ce même contexte, la ministre indique qu’une évaluation des dépenses n’a pas encore été faite, mais que celle-ci se fera dans les règles et dans le cadre de la loi. Par ailleurs, elle insiste sur le fait que chaque investissement doit être associé à une rentabilité. Mais «il faut surtout respecter l’enveloppe consacrée à l’évènement». Pour la ministre, il est important de tirer des enseignements des expériences du même échelon ayant eu lieu avant pour mieux se cadrer. De même qu’il est indispensable de rester vigilant. Dans son intervention, la ministre rappelle l’importance de cette manifestation qui constitue une aubaine pour Constantine d’avancer vers le meilleur. Une manifestation qui laissera certainement un fort héritage en infrastructures culturelles, même si certains projets n’ont pas encore abouti. C’est au cours de ce même forum que la ministre annonce que des colloques communs entre le ministère des Travaux publics et la ministre de la Culture sur les ponts de Constantine, une initiative qui invite aussi les concepteurs de ces ponts à y participer. Mais pas seulement, la ministre annonce également une activité d’équitation avec la participation de toutes les wilayas, qualifiant cet exercice de patrimoine. Sur ce sujet justement, la ministre accorde une très grande importance, elle qui a eu à inspecter les opérations de réhabilitation de Souika et la vieille ville, qu’elle considère comme une richesse à préserver. Outre les 22 pays arabes qui vont participer à la manifestation, la ministre informe que d’autres pays étrangers, comme l’Espagne, l’Autriche, l’Inde, la Chine et d’autres ont exprimé le désir de faire partie de cette manifestation. Concernant l’activité diplomatique, la ministre a souligné que les invitations ont été effectuées par le biais du ministère des Affaires étrangères, notant à ce même propos que Azzeddine Mihoubi a été chargé des procédures protocolaires et des contacts avec les pays participants. La ministre a invité la presse à s’engager davantage dans ce grand projet et de s’investir plus. Pour elle, la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe» est celle de toutes et tous les Algériens car Constantine appartient à tous les Algériens.