Les journées nationales sur l’hygiène et la sécurité industrielle se sont ouvertes dimanche à l’université Mentouri de Constantine et ce en présence d’experts dans le domaine industriel, d’étudiants, d’universitaires et des chefs d’entreprises.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du rapprochement entre l’université et les entreprises, et permet aux participants de débattre sur la sécurité au sein des entreprises, celle des travailleurs notamment. Lors de son allocution, le Dr Chaib de l’université Mentouri, s’est étalé sur les accidents de travail en Algérie. Selon lui, la prise de conscience ne sera rendue possible que par la volonté des entreprises (privées en particulier) de traiter ce problème comme il se doit, par l’adoption de nouveaux règlements de sécurité intérieure et d’hygiène qui permettront de limiter les dégâts.
Une politique qui a été introduite dans les pays industrialisés depuis des décennies et qui investissent beaucoup d’argent dans la sécurité de leurs employés, alors que chez nous la question ne semble toujours pas être une priorité pour les industriels même si les textes existent et sont même très stricts. M Chaib a, dans la foulée, donné le chiffre effrayant de 50.000 accidents qui se produisent chaque année dans les chantiers de notre pays, dont 800 se concluent par un décès, soit une moyenne de 3 par jour.
Pour leur part, des étudiants de l’Université ont présenté un travail qu’ils avaient préparé sur les accidents de travail. Leurs conclusions sont étonnantes puisque, selon eux, il n’y a quasiment pas de contrôle de plus, les rares sorties des équipes de la direction du travail n’aboutissent à rien, si ce n’est de verbaliser les chefs de chantiers ou d’ateliers.
Les étudiants ont découvert également que les équipements de sécurité tels que la tenue réglementaire, les casques, les gants ou les chaussures sont défaillants ou bien tout simplement inexistants. L’autre constat alarmant concerne la sécurité sociale. Le phénomène du travail au noir a été soulevé par un expert qui a affirmé que cette pratique n’est un secret pour personne, même de grands patrons font en sorte que leurs travailleurs ne soit pas déclarés afin d’éviter de verser de l’argent (cotisations à la sécurité sociale). Enfin, un responsable au niveau d’une grande unité industrielle de la région a fait savoir que «le risque zéro n’existe pas, même dans les usines ultramodernes les accidents sont pratiquement inévitables», a-t-il déclaré.
Il citera également le cas du nonrespect des mesures de sécurité par les employés, constaté surtout chez les travailleurs les plus anciens, «beaucoup, révèle-t-il, ont pris les habitudes des années 1970 et 1980 et refusent de se soumettre aux nouvelles dispositions de sécurité».