Consommer local, réhabiliter l’industrie, limiter les importations, Ce que défendra l’ugta

Consommer local, réhabiliter l’industrie, limiter les importations, Ce que défendra l’ugta
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Ces dossiers ont été hier au centre de la rencontre entre le patron de l’UGTA et le responsable des fédérations dans le cadre d’un ultime réglage de soupapes avant la prochaine tripartite.

Les dernières spéculations sur d’éventuelles velléités du clan présidentiel d’écarter prochainement Abdelmadjid Sidi-Saïd de l’Ugta, dans le sillage des grands changements opérés par Bouteflika, ne laissent pas de marbre le patron de la Centrale syndicale. Profitant de sa sortie, hier, à l’occasion de la réunion préparatoire de la tripartite, prévue la semaine prochaine, il a tenu à préciser que “toutes les spéculations sont nulles et rejetées par l’Ugta”.

Pour se défendre, il n’a pas tari d’éloges sur le président de la République, Bouteflika.

Avant de lui renouveler son soutien indéfectible et s’exprimant au nom de l’ensemble du staff dirigeant de l’Ugta qu’il a réuni à cette occasion, il dira : “Bouteflika a bénéficié, bénéficie et bénéficiera toujours de notre soutien ; nous avons des engagements de fidélité et de loyauté avec Boutefika.” Il appuie davantage ses dires, dans le sens du poil. “Oui, l’Ugta a toujours réaffirmé son soutien, hier, aujourd’hui et demain. À l’Ugta, le vent ne nous a jamais emportés, c’est nous qui emportons le vent !” s’est-il exclamé, sa colère à peine dissimulée, pour répondre à sa diatribe l’annonçant comme finissant en cette veille du grand rendez-vous de la présidentielle.

LG Algérie

Autrement dit, cette halte importante de la vie politique du pays où l’Ugta a toujours pesé de tout son poids. À ceux qui tentent de jouer la carte de la santé du SG de l’UGTA, relayés par certains médias, Sidi-Saïd s’est contenté de répondre qu’il ne souhaite de maladie à personne. “Je ne souhaite surtout à personne d’être malade”, a-t-il martelé. Aléas du calendrier, Sidi-Saïd rappelons-le, avait été admis dans un hôpital en France au moment où le président Bouteflika était hospitalisé au Val-de-Grâce. Sidi-Saïd, lui, veut plutôt rappeler “le respect, la fidélité et surtout les engagements” qui lient son organisation et le président de la République. “Les engagements que nous avons pris avec le Président sont toujours d’actualité (…)”, a-t-il renchéri, rappelant quelques revendications importantes de l’Ugta satisfaites par Bouteflika. Il citera, entre autres, la création du fonds pour les retraités, signé en 2004 par le chef de l’État. Rien que pour cela, Sidi-Saïd fait, désormais, de son soutien à Bouteflika une religion. “Notre soutien à Bouteflika est notre sunna !” s’est-il exclamé, arrachant le sourire du cheikh Djeloul, imam de la mosquée de Télemly, présent à la rencontre de l’Ugta. Revenant à l’ordre du jour, à savoir la préparation de la tripartite, le patron de la Centrale syndicale a longuement insisté sur l’importance d’œuvrer à réhabiliter le tissu industriel national et la promotion de la production locale.

Selon lui, cet énième rendez-vous entre le gouvernement, le patronat et l’Ugta sera dédié exclusivement à la question économique. À cette occasion, l’Ugta veut axer son travail sur notamment “la définition d’une stratégie devant permettre la réhabilitation du tissu industriel et la relance de la production nationale”. L’autre revendication que Sidi-Saïd compte soumettre au gouvernement est liée à la réintroduction de l’autorisation d’importation.

La relance de cette mesure qui a déjà existé par le passé, à l’ère de Chadli Bendjedid, n’est pas du goût du patronat, dont le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE)la rejette d’ores et déjà. Et Sidi-Saïd de tenter de convaincre ce dernier à quelques jours de la tripartite : “Notre revendication n’a pas pour objectif d’interdire l’importation, mais de la limiter à des domaines et secteurs nécessaires. C’est une manière de protéger et promouvoir la production locale.” Regrettant au passage que les importations en matière agroalimentaire ont atteint “6 milliards de dollars” rien que durant le 1er semestre de l’année en cours.

F A