Une stratégie pour la relance de la greffe d’organes a été conçue par le ministère de la Santé, selon les propos du responsable de ce département ministériel, Abdelmalek Boudiaf, qui a mis en exergue notamment la greffe du rein.
Dans une allocution prononcée lors de la journée d’étude sur la greffe rénale, organisée dimanche dernier à l’Institut national de santé publique (Insp), le ministre, qui a considéré que le dossier de la greffe d’organes constitue l’un des grands chantiers engagés pour l’année 2015, d’autres suivront comme ceux de la cardiologie, prévu pour mars prochain, et de l’hospitalisation à domicile, a affirmé qu’«il s’agit de relancer l’Agence nationale de la greffe d’organes, de tissus et des cellules, qui se fera dans les tout prochains jours, de la mise en place de registres nationaux des insuffisants rénaux, et la réorganisation ainsi que la réhabilitation des centres de référence».
Il s’agira également, selon M. Boudiaf, de «la concrétisation du projet de la banque d’organes et (de) l’élaboration des programmes de formation au profit des praticiens des greffes» dans le cadre de la stratégie en question, alors que la corporation est invitée à faire la distinction entre «les chirurgiens et les transplanteurs». Le premier responsable du secteur a plaidé pour la mise en place d’une feuille de route élaborée par l’ensemble des acteurs, afin d’arriver à un objectif d’un nombre optimal de greffés dans les prochaines années, et estime non satisfaisante la situation de la greffe d’organes, dont celle du rein, en dépit des moyens dont dispose notre pays.
Selon M. Boudiaf, il existe près de 26 600 dialysés à travers le territoire national et 166 greffes ont été réalisées pour l’année 2014, soit 10 de plus qu’en 2013, chose que les spécialistes ont qualifiée de progression lente alors que tous «les moyens nécessaires existent». La sensibilisation et la formation des donneurs a été mise en avant par le ministre, qui a insisté sur le fait de devoir introduire ces deux aspects dans le plan d’action, tout en rappelant sa proposition de passer au stade des prélèvements d’organes sur les cadavres, donnant l’exemple des prélèvements sur les victimes des accidents de la route.
M. Boudiaf a plaidé dans ce sens pour «l’organisation et la coordination entre les différents secteurs et les spécialistes dans ce domaine», exprimant son optimisme pour l’avenir de ces opérations durant l’année en cours puisque la «volonté et les moyens existent». Il faut souligner que cette journée d’études s’inscrit dans le prolongement de la rencontre d’évaluation annuelle tenue la semaine dernière à Zeralda, une journée qui vise à concrétiser le programme établi et à arrêter ensemble une feuille de route à même de redonner un nouveau souffle à la greffe d’organes.
C’est dans cette optique que les cliniques privées d’hémodialyse sont mises devant l’obligation de préparer à une greffe au moins deux dialysées par an, selon le responsable de la cellule de conventionnement de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), Mustapha Ghalmi, qui a fait une déclaration à l’APS. Cela devra se faire à la lumière de l’introduction de deux clauses dans la convention conclue avec les cliniques privées d’hémodialyse, celles-ci (les clauses) faisant obligation à ces établissements de préparer deux malades dialysés par an pour une transplantation rénale.
R. N./APS