L’Algérie importe de tout…
En somme, ce sont quelque 15 000 produits alimentaires importés annuellement dont la qualité reste à désirer. «L’Algérie est une véritable passoire», a dénoncé le président de la Forem. A partir du moment où il a changé son régime alimentaire et s’est mis à manger «n’importe quoi», l’Algérien est en train de «consommer du poison», a-t-il averti. Les conséquences se traduisent, aussi, par 5 000 cas d’intoxication alimentaire admis dans les hôpitaux.
Ces quelques chiffres, à travers lesquels il entend alerter l’opinion, ont été communiqués, ce matin, par le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM.
Parmi la quantité de produits alimentaires importée pour être consommée dans le pays, «et qu’aucune structure, n’est à même de contrôler», Mustapha Khiati qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, a affirmé que quelque 50.000 tonnes sont périmées. «L’Algérie, est une véritable passoire où n’importe qui y importe n’importe quoi», a-t-il dénoncé. Pour M. Khiati, à partir du moment où il a changé son régime alimentaire et s’est mis à manger «n’importe quoi», l’Algérien est en train de «consommer du poison». Il s’est insurgé, par exemple, contre la consommation effrénée de boissons énergisantes «démoniaques » et autres «pizza frites». Le président de la Forem, a dans ce sillage, noté, qu’une enquête a révélée que sur 1000 enfants, 45% parmi eux recevaient de l’argent de leurs parents pour aller acheter leur repas à l’extérieur. Mustapha Khiati a observé que le pays figure parmi les premiers pays importateurs dans le monde de céréales, de lait, mais également de grosses quantités de sucre dont l’importante consommation sous diverses formes, dont le soda (53 litres/an par personne), est à l’origine d’une forte augmentation des diabétiques dont le nombre au niveau national se situe actuellement à trois millions de cas. En même temps que le sucre, l’intervenant sur les ondes de la chaîne III, a aussi pointé du doigt les édulcorants entrant dans la composition de plusieurs produits de consommation courante, en partie responsables, «des quelques 45 000 cas de cancer diagnostiqués chaque année, de la prolifération de l’obésité parmi les jeunes et de la multiplication des caries dentaires». Les conséquences, «se traduisent, aussi, par 5000 cas d’intoxications alimentaires admis dans les hôpitaux», a-t-il fait remarquer. Un chiffre, selon lui, «bien en deçà de la réalité». M. Khiati a en outre fait, état de 384 produits alimentaires importés, dont des produits pour chiens et chats (3 millions de dollars), des oranges (17 millions de dollars), des abats, possibles vecteurs de maladies, mais également des pains pour sandwichs (300 000 dollars), alors que les ménages jettent l’équivalent de 40 millions de dollars/an de pain à la poubelle.
R. N.
Tout est importé… même du porc
TSA a eu accès au fichier du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) répertoriant, dans le détail, les importations de l’Algérie pour l’année 2014. Elles se chiffrent à plus de 58,3 milliards de dollars. En consultant le fichier du Cnis, de prime abord, pas de surprises : l’on se rend compte que l’Algérie importe de tout… Des pansements adhésifs pour les «petits bobos» jusqu’aux machines de forage, en passant par les sièges des toilettes, les boutons, les tamis et cribles, les pastèques, etc. Mais le pays importe aussi «n’importe quoi». Du pain à l’eau minérale en passant par le porc. Le plus étonnant, a-t-on souligné, est sans doute le porc : jambon d’Italie ou de Corée, viande de porcins du Brésil ou d’Inde, foie de porcin de Nouvelle-Zélande et même des soies (poils) de porc de Chine. Les quantités importées se chiffrent à environ 800 000 dollars en 2014 selon le Cnis, mais que fait-on de ce porc en Algérie ? Les soies de porc sont souvent utilisées pour la fabrication de pinceaux de peinture ou de rasage… Pour la viande, le mystère demeure entier.