Avec le retour du beau temps, le nombre de migrants clandestins, qui tentent leur chance, a augmenté considérablement. Le nombre de victimes englouties par la Méditerranée aussi. Face à l’ampleur de ce drame humain, la responsabilité des pays développés, de la rive nord de la Méditerranée, est entièrement engagée.
Plus de 11 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, en l’espace de six jours, ont indiqué les gardes-côtes italiens, dont le pays n’arrive plus à faire face, seul, à ce drame, résultat de l’instabilité chronique en Libye et dans le Sahel. Il y a une semaine, le naufrage d’une embarcation de fortune a coûté la vie à 400 migrants africains qui ont disparu en mer, ont appris, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’ONG Save The Children, des survivants repêchés par les gardes-côtes italiens.
Ces derniers qui ont porté secours à 42 bateaux chargés au total de plus de 6 500 migrants dimanche et lundi, avaient annoncé avoir sauvé 144 personnes et récupéré neuf corps après le naufrage de l’une de ces embarcations, a rapporté l’AFP. Outre l’aide réclamée aux pays membres de l’Union européenne, l’Italie a estimé, par la voix de son chef de la diplomatie, Paolo Gentilloni, que “la solution du problème de l’immigration clandestine dépend de la stabilité de la situation en Libye”, a repris l’agence de presse libyenne, Lana.
“Le décaissement de trois millions de dollars US par mois, à cet égard, en forme d’urgence du Trésor de l’UE est insuffisante et nécessite une augmentation acceptable afin de réduire le degré de danger”, a ajouté le ministre des Affaires étrangères, lors de son passage à Radio24. Pour Paolo Gentilloni, au drame de la guerre qui fait fuir ces migrants s’ajoute celui des réseaux de trafic d’êtres humains. Réunis hier à Rome, quatre pays de l’Union européenne ont signé une déclaration commune exigeant une réponse “forte et résolue” à ce phénomène, comme l’a exigé le chef de la diplomatie italienne, depuis des mois.

“Les tragiques événements récents en Méditerranée, avec la disparition de centaines de personnes sur des bateaux de migrants, réclament une réaction commune et forte de l’Europe”, ont indiqué les ministres des Affaires européennes de ces quatre pays, dans une déclaration commune publiée à l’issue d’une réunion à Cesena (nord-est). L’Allemagne, la France, l’Italie et la Slovaquie ont estimé, en effet, la nécessité d’adopter une “politique européenne commune et cohérente sur l’immigration”, ce qui n’est actuellement pas le cas.
Il s’agirait, selon ce quatuor, d’observer un “engagement fort contre les réseaux criminels qui tirent profit du désespoir de ceux qui cherchent à gagner l’Europe”, a ajouté le communiqué, précisant que “cette tragédie concerne toute l’Europe et réclame une réponse européenne résolue”.
L. M