Conséquences de la baisse du prix du pétrole, L’Algérie appelée à renoncer à certains projets onéreux

Conséquences de la baisse du prix du pétrole, L’Algérie appelée à renoncer à certains projets onéreux
consequences-de-la-baisse-du-prix-du-petrole-lalgerie-appelee-a-renoncer-a-certains-projets-onereux.jpg

Avec la dégringolade du prix du pétrole, l’Algérie peut-elle encore se permettre le luxe de poursuivre sa politique dépensière, dont les enveloppes importantes destinées à la réalisation d’infrastructures de base ? Ne sera-t-elle pas dans l’obligation de renoncer à certains projets futurs inscrits dans divers programmes sectoriels ? Ces questions se posent aujourd’hui.

Pour les plus avertis, c’était même une “grosse erreur” que d’opter pour ces réalisations onéreuses, alors qu’il fallait commencer par développer et diversifier l’économie nationale, jusque-là basée essentiellement sur la rente des hydrocarbures. “C’était une erreur d’amateur”, fulmine, en effet, l’économiste Abdelhak Lamiri qui appelle, désormais, les décideurs à revoir à la baisse d’au moins 50% les budgets de l’État destinés à la réalisation des infrastructures.

L’économiste, contacté par Liberté, suggère à l’État de “rationaliser ses dépenses” en procédant à l’étude objective des coûts de certains projets inscrits dans les futurs programmes, et, “si nécessaire, renoncer carrément à la réalisation de certains dont l’apport à l’économie n’est pas une nécessité”. Il citera, entre autres, le projet de l’autoroute des Hauts-Plateaux, ou encore celui de la réalisation de 2 millions de logements, prévus par l’État. “Si on doit réaliser cette nouvelle autoroute avec 4 ou 5 fois plus que le prix réel, comme c’était le cas pour nombre de projets réalisés ces dernières années, il vaut mieux s’abstenir. Idem pour ce qui est des logements. Aujourd’hui, il faut non seulement réduire le nombre de logements à 1 million au lieu des 2 millions annoncés, mais aussi penser à réduire le coût d’un logement”, recommande l’économiste.

LG Algérie

Pour l’immédiat, M. Lamiri suggère aux décideurs de définir les budgets par rapport à un prix du baril de pétrole ne dépassant pas les 50 ou 60 dollars. Par ailleurs, l’auteur de La décennie de la dernière chance juge qu’il est plus que jamais temps de “changer de priorités” en termes d’investissements à même d’épargner notre pays d’un naufrage économique à venir. Selon lui, il était plus judicieux de commencer par investir dans les 4 “piliers” primordiaux et indispensables pour bâtir une économie solide.

Il s’agit, explique-t-il, du “développement humain”, de “la modernisation managériale”, “la décentralisation”, ainsi que le “financement de la diversité économique productive”. Investir dans les cerveaux, insiste M. Lamiri, constitue même l’essence du développement économique d’un pays. D’où sa conclusion que mettre en place une infrastructure de base avant de former des compétences et de diversifier son économie est tout simplement synonyme de mettre la charrue avant les bœufs.

F A