Conséquence du scandale de la corruption à Sonatrach: Sonelgaz sous haute surveillance

Conséquence du scandale de la corruption à Sonatrach: Sonelgaz sous haute surveillance

Dans le sillage de l’opération mains propres menée actuellement, des mesures viennent d’être décidées pour empêcher les attributions irrégulières de marchés.

Un effet du scandale Sonatrach qui a décapité le top management de la compagnie pétrolière nationale et conduit à la mise en cause de son P-DG, Mohamed Meziane, et l’incarcération à la prison de Serkadji de ses deux fils ainsi que deux vice-présidents du groupe, Belkacem Boumediène et Benamar Zenasni, Sonelgaz vient d’arrêter des mesures de sauvegarde, dans la foulée de l’opération mains propres menée actuellement par les services de sécurité et de l’état, pour prévenir de nouvelles affaires de corruption via la passation irrégulière de marchés.

En effet, Sonelgaz vient de réviser la réglementation interne en matière de passation de marchés. La mesure la plus importante se résume à éliminer, dans la sélection des sociétés, les entreprises contractantes (sous-traitants ou sociétés bénéficiaires de marchés) dont les responsables ont des liens de parenté avec des dirigeants de Sonelgaz. Une décision dictée par les enseignements de l’affaire Sonatrach. En guise de rétroviseur, il ne faut pas oublier que le contrat de services attribué à une entreprise étrangère dont le responsable était le fils du P-DG de Sonatrach constitue une pièce essentielle du dossier.

La réglementation amendée à Sonelgaz insiste sur le respect des principes de transparence, d’égalité de traitement des soumissionnaires et de l’attribution séance tenante des contrats. Autre mesure importante, l’arsenal institutionnel clarifiant les conditions de passation du gré à gré, en distinguant notamment entre la procédure de gré à gré avec consultation et le gré à gré simple. Cette décision vise à réduire les attributions de contrats au gré à gré. Dans l’affaire Brc, caractérisée par d’énormes surfacturations, et dans le scandale Sonatrach, on a enregistré l’abus ou la multiplication de contrats de gré à gré ayant facilité la dilapidation de deniers publics. La nouvelle réglementation fait également obligation aux sociétés de distribution, filiales de Sonelgaz, d’ouvrir leurs marchés aux nouvelles entreprises.

Sonelgaz a également dynamisé les activités de l’inspection générale créée en 2009 et de ses structures d’audit avec la multiplication des missions de contrôle et d’audit.

En matière de mobilité du personnel, Sonelgaz ferme ses marchés pendant trois ans aux entreprises étrangères ayant recruté des agents de la compagnie nationale afin de les engager dans des projets de Sonelgaz. Une façon de réduire la fuite des cadres et surtout d’empêcher le délit d’initié. Outre la gestion du fonds des œuvres sociales de la compagnie, ces mesures mettent, en clair, la pression sur les dirigeants du groupe et les responsables des filiales de Sonelgaz.

C’est ce qui ressort de la réponse du P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, à une question sur les changements dans la réglementation en matière de passation de marché.

“Des coupures d’électricité ne sont pas exclues cet été”

Le premier responsable du holding n’a pas exclu les délestages ou coupures d’électricité pendant l’été. Non par faute de moyens de production. “Nous avons une réserve

de 1 500 MW (un excédent de production de plus de 10% par rapport à la demande) pour répondre aux périodes de pointe, aux hausses de la demande au cours de l’été”, rassure le P-DG de Sonelgaz.

Mais des perturbations dans l’alimentation en électricité ne sont pas exclues, en raison de l’état des réseaux de transport de l’énergie. “Nous avons deux ans et demi de retard dans le renforcement des réseaux de transport (à cause des contraintes du foncier)”, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Noureddine Bouterfa, a laissé entendre que les prix de l’électricité ne seront pas augmentés pendant quatre ou cinq ans.

“Pas d’augmentation des prix de l’électricité pendant 4 à 5 ans”

Bonne nouvelle pour les ménages. Et, cela en dépit de la grave situation financière de Sonelgaz : 14,5 milliards de dinars de déficit en 2009.

En effet, l’état a décidé de ne pas réviser la tarification mais plutôt de lui accorder des subventions indirectes : l’assainissement des comptes de la compagnie et des crédits sur 20 ans avec des taux d’intérêt bonifiés pour financer son colossal plan d’investissement.

Plus de 3 576 milliards de dinars d’investissements, soit l’équivalent de 35 milliards d’euros sont prévus, en effet, sur la période 2010-2020. Actuellement dans le rouge, le groupe Sonelgaz ainsi que les filiales qui lui sont rattachées devront faire toute une gymnastique pour assurer, tenez-vous bien, et la qualité de service à la clientèle et la réussite du plan quinquennal 2010-2014 dans son volet électrification et gazéification : 3 millions de clients nouveaux en gaz et 300 000 nouveaux abonnés dans le cadre de l’électrification rurale, attendus, à l’issue du programme.