Conséquence de la chute des prix du pétrole , Sellal veut rassurer

Conséquence de la chute des prix du pétrole , Sellal veut rassurer
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Dans une interview accordée à l’APS, le Premier ministre se montre confiant et affirme que son staff travaille d’arrache-pied sur les différents “scénarios budgétaires permettant la poursuite du développement économique du pays et le maintien de l’effort de l’État dans les secteurs importants”.

Même s’il n’apporte aucune précision sur les décisions concrètes prises pour faire face à la chute des cours du pétrole, le Premier ministre fait, quand même, un pas en arrière, quant à sa décision de geler les recrutements dans la Fonction publique. “Je rassure, également, que la décision de différer les recrutements de la Fonction publique dans certains domaines non prioritaires ne concernera pas des secteurs socioéconomiques importants comme l’éducation, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et la santé, où il est prévu, au contraire, un renforcement de l’encadrement. La dernière instruction adressée aux membres du gouvernement et aux walis traitait justement de cette question.” Les dispositifs d’emplois (Ansej, Cnac et Angem) seront donc maintenus, même s’il l’on murmure, çà et là, que l’État serait plus regardant sur les projets à financer.



Le Premier ministre restera dans les généralités en annonçant le maintien du plan quinquennal d’investissements, la rationalisation de la dépense publique, la maîtrise du commerce extérieur et des flux des capitaux, ainsi que la dynamisation et le développement des secteurs de l’industrie, de la pétrochimie, de l’agriculture, du tourisme et des nouvelles technologies de l’information et de la communication. M. Sellal a tenu à préciser que “les chantiers de diversification de l’économie nationale, de modernisation des services publics et d’amélioration d’exécution de la dépense publique ont été engagés bien avant les replis du marché mondial des hydrocarbures”, mais les résultats se font toujours attendre. Les exportations en hydrocarbures assurent toujours 97% des recettes en devises, alors que les autres secteurs peinent à émerger. Le Premier ministre a précisé, en outre, que les directives du président de la République “étaient très claires s’agissant de l’impératif de maintien de l’effort de l’État en matière d’action sociale et de poursuite des programmes dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation, des services de l’eau et de l’énergie et de tout ce qui concourt au bien-être des citoyennes et des citoyens”. Pour résumer la démarche préconisée par le gouvernement, M. Sellal dira que le rythme du développement socioéconomique ne sera pas ralenti, mais une “démarche préventive et prudentielle” sera suivie, en vue d’éviter tout recours à l’endettement extérieur.

Estimant que le pays dispose d’une marge de manœuvre économique “appréciable” grâce à la consolidation de ses indicateurs macroéconomiques, le Premier ministre a promis l’accélération, en 2015, de “la transformation et la diversification de notre économie” en s’appuyant sur le quinquennal 2015-2019 en lancement, considéré comme outil de planification.

“Notre objectif est d’opérer la mue de notre économie vers la production et la création de richesse pour réaliser une croissance annuelle de 7% et maintenir la baisse du taux de chômage passé de 29,8% en l’an 2000 à 9,8% en 2014.” M. Sellal ne dira pas comment il compte s’y prendre, ni comment réussir en temps de crise, ce qui n’a pu être réalisé en temps d’aisance financière.

Il se contentera d’énoncer de vieilles promesses à l’endroit des entrepreneurs nationaux, publics et privés, en annonçant le soutien de l’État “par les mesures de facilitation de l’acte d’investissement, d’incitation fiscale, d’amélioration de l’offre foncière et de financement des projets où nous travaillerons à la promotion du marché national des capitaux et à l’encouragement des crédits à l’économie qui ont progressé significativement en 2014, notamment en faveur du secteur privé”.

Au-delà de l’effet d’annonce, le Premier ministre n’apporte rien de nouveau, si ce n’est cet appel à “se départir du pessimisme ambiant”. Pour lui, le pays a les moyens de réaliser une croissance durable, mais doit valoriser ses atouts en opérant les réformes nécessaires. Là encore, M. Sellal ne précisera pas de quelles réformes il s’agit. Le Premier ministre s’en remet à “la solidarité et à la fraternité” du peuple algérien pour relever les défis qui s’imposent présentement, mais reste très évasif quant aux mesures concrètes prises, ou devant l’être, en vue de faire face à la chute des cours du pétrole.

A. B