Consensus national : le FFS acceptera t-il les nouvelles les conditions de Saâdani ?

Consensus national : le FFS acceptera t-il les nouvelles les conditions de Saâdani ?

C’est un rejet qui ne dit pas son nom qu’Amar Saâdani a exprimé jeudi à l’égard de la conférence du consensus national du FFS, en marge d’une rencontre de concertation avec les responsables de l’ANR. Posant d’emblée un problème de préséance, le chef du FLN prévient que le « parti refuse d’être présidé dans le cadre de l’initiative du consensus national » car il s’agit, a-t-il dit, du « parti de la majorité ».

En faisant valoir la qualité de parti majoritaire du FLN, Saâdani cherche t-il à prendre la présidence de la conférence ? Le FFS qui en est, jusqu’à preuve du contraire l’initiateur, acceptera t-il de passer du rang de maitre d’ouvrage à celui de maitre d’œuvre ? Saâdani revient encore sur une autre condition qu’il avait déjà posée, à savoir la remise en cause de « la légitimité des institutions en place partant de la Présidence de la République aux Institutions élues. Pour lui, « il s’agit d’une ligne rouge à ne pas franchir ».

Pour cette condition, la cause paraissait pourtant entendue pour le FFS, qui ne cesse de multiplier des signaux positifs à l’égard du pouvoir, le considérant comme un acteur incontournable dans l’équation politique. Mais là où Saidani pousse le bouchon, c’est quand il exige que les rencontres du parti se déroulent avec les autres formations politiques et « non pas avec des personnes ou associations représentant la société civile » ajoutant « si l’initiative est nationale, les préparatifs devraient être de même en s’accordant préalablement sur la liste des participants ».

En voulant ainsi avoir un œil sur la liste des participants, le FLN entend écarter les personnalités proches du FFS comme Mouloud Hamrouche et des associations comme RAJ, la LADDH dont les postions critiques vis à vis du FLN sont de notoriété publique. Toutes ces questions d’ordre protocolaire n’ont pas encore atteint la phase de maturité, insiste Saâdani qui dit néanmoins encourager « toute initiative en faveur du consensus national et du resserrement des rangs ».

En posant des conditions aussi insupportables, voir même humiliantes pour le FFS, le chef du FLN cherche en fait un alibi pour un rétropédalage, après avoir apporté dernièrement un soutien enthousiaste à l’initiative du FFS, en laissant même entendre qu’il avait le feu vert du président Bouteflika. Que s’est-il donc passé entre en cours de semaine pour que Saâdani change de braquet ?

En tous cas, on voit mal la direction du FFS accepter de telles conditions humiliantes. Mais si le FLN manque à la conférence du 24 février, le FFS risque de se retrouver à ce rendez-vous uniquement avec ses partenaires habituels, comme Mouloud Hamrouche, des représentans de l’ex FIS et des acteurs de la société civile proches des thèses du parti.