«Le dépassement des obstacles au développement des relations politiques et économiques à tous les niveaux constitue la priorité des priorités», a souligné le MAE marocain
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et son homologue marocain, M. Saâd Eddine El Othmani, ont organisé hier une conférence de presse au cours de laquelle diverses questions liées à la coopération bilatérale furent abordées. Une volonté affirmée s’est dégagée de la part des deux ministres qui ont insisté sur la nécessité de promouvoir les liens de coopération bilatérale et d’examiner les voies et moyens à même de relancer l’Union du Maghreb arabe.
Dans une brève allocution, M. Mourad Medelci a nettement mis l’accent sur l’importance de la visite qu’effectue son homologue marocain dans notre pays. Un nouvel élan bilatéral sera donné à cette coopération qui s’engage dans un esprit positif. Le ministre algérien indique que cette visite du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération intervient après la tenue d’élections au Royaume du Maroc, l’émergence d’un nouveau gouvernement. L’Algérie, a déclaré M. Mourad Medelci, est prête à impulser une dynamique à la coopération entre l’Algérie et le Royaume du Maroc. 2011, a-t-il dit, a été une année positive en termes d’accords entre les deux pays dans divers domaines économiques. Il s’agit d’élargir le spectre de cette coopération, car la porte est désormais ouverte pour ce faire.
L’Algérie est disposée aussi à agir avec le Maroc pour redynamiser l’Union du Maghreb arabe.
Une réunion entre les deux ministres des Affaires étrangères est prévue le 17 février prochain pour impulser cette volonté.
Pour sa part, M. Saâd El Othmani a fait par de sa conviction à œuvrer dans le sens d’un affermissement des liens de coopération entre les deux pays, qui est l’émanation de la volonté des plus hautes autorités, à dépasser tous les obstacles. Il s’agit d’être à la hauteur de la responsabilité historique pour permettre aux deux peuples de jouer un rôle essentiel, à la fois sur les plans régional, arabe, islamique et international. Pour concrétiser cette volonté, le ministre marocain des AE a parlé d’un programme de travail qui sera porté à la connaissance de l’opinion publique aujourd’hui.
Bien évidemment, la question du Sahara occidental a été soulevée par les journalistes. A cette question, M. Mourad Medelci a déclaré qu’aucune discussion n’a été menée à ce sujet. Mais, a-t-il ajouté, il n’y a aucun problème sans solution. La question de l’ouverture des frontières fut également posée par les représentants des médias. Le ministre marocain a répondu en disant que la volonté du Royaume du Maroc est d’œuvrer pour améliorer les choses. Il a fait part d’une volonté de mettre en place des canaux transparents.
En définitive, les deux ministres ont clairement fait comprendre qu’une volonté d’élargir le domaine de la coopération s’est dégagée à l’issue de leurs entretiens.
A ce titre, le ministre marocain a proposé à son homologue algérien, la mise en place de mécanismes de coopération avec des rencontres régulières une fois tous les 6 mois, une redynamisation de la commission mixte algéro-marocaine qui ne fonctionne plus depuis 1994.
M. Mourad Medelci a tenu à préciser qu’en fait, la coopération entre nos deux pays n’a jamais cessé, affirmant qu’elle est parfaitement apte à être élargie davantage.
M. Bouraïb
Le ministre marocain des AE :
«Ma visite à Alger est le début d’un processus de consultations et de coopération»
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc, M. Saâd-Eddine El Othmani, a indiqué que la visite qu’il a entamée hier à Alger constituait le début d’une série de consultations et d’un processus de coopération entre les deux pays. Dans une déclaration à la presse à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene, M. El Othmani a souligné «la nécessité de redynamiser cette coopération bilatérale par des programmes de travail sur le terrain». Le chef de la diplomatie marocaine a également indiqué que sa visite s’inscrivait dans le cadre d’«une volonté commune» des deux pays de tirer avantage de la conjoncture régionale et internationale pour «insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales et les approfondir davantage». «Cette visite constitue pour nous, en tant que nouveau gouvernement du Maroc, et pour moi, en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères, l’amorce d’une nouvelle dynamique» pour les relations bilatérales et «reflète la volonté des deux pays d’aller de l’avant». «Nous ne pourrons pas tout trancher lors de cette visite ni discuter de tous les programmes», a-t-il dit, ajoutant qu’il s’agit «du début d’un processus de consultations».
Le ministre marocain a également plaidé en faveur d’un élargissement des relations algéro-marocaines à «de nouveaux secteurs», soulignant l’importance de la concertation dans la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et de ses institutions. «Nous sommes aujourd’hui conscients que des mutations sont survenues dans certains pays de l’UMA, des changements à même de nous offrir une meilleure opportunité d’aplanir les entraves à la complémentarité et à l’intégration maghrébine». Concernant l’évolution de la situation en Syrie, M. El Othmani a fait part d’une «coordination» entre les pays de l’UMA, rappelant qu’une première rencontre de concertation s’est tenue entre ces pays à la veille de la rencontre des ministres arabes des Affaires étrangères qui a eu lieu dimanche au Caire. «Nous amorçons actuellement un contexte d’entente globale au sein de la Ligue arabe», a souligné M. El Othmani, rappelant l’existence d’une «stratégie con-vergente entre l’Algérie et le Maroc pour soutenir l’initiative arabe et en assurer le succès afin d’empêcher l’internationalisation de la question et toute intervention militaire étrangère» en Syrie. Les deux pays s’emploieront à mener à bien l’initiative arabe qui constitue le seul moyen permettant de «prémunir la Syrie contre une guerre civile et de protéger le peuple syrien» contre l’escalade de la violence. Cette visite de deux jours de M. El Othmani intervient à l’invitation de son homologue algérien, M. Mourad Medelci, dans le cadre du raffermissement des relations de fraternité et de coopération entre les deux peuples frères.
M. Medelci :
“L’Algérie et le Maroc aspirent à « amorcer » une nouvelle étape d’action intermaghrébine
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci a indiqué que l’Algérie et le Maroc aspiraient à « amorcer » une nouvelle étape d’action intermaghrébine.
« Nous aspirons à amorcer une nouvelle étape d’action intermaghrébine compte tenu de l’accroissement des regroupements régionaux et internationaux », a déclaré M. Medelci lors d’une séance de travail tenue avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération du royaume du Maroc, M. Saâd-Eddine El Othmani.
« Nous souhaitons la poursuite de la coordination autour des questions d’intérêt commun dans notre espace maghrébin, arabe et méditerranéen pour cristalliser les positions qui font de l’Union du Maghreb arabe (UMA) un partenaire régional actif », a souligné M. Medelci lors de cette séance qui a été élargie aux membres des délégations des deux pays. Il a également exprimé le souhait des deux pays de voir l’Union maghrébine devenir « l’interlocuteur des autres regroupements régionaux particulièrement l’Union européenne (UE) » aiunsi que dans les questions relatives à l’avenir des relations entre les deux rives de la Méditerranée.
Le chef de la diplomatie algérienne a précisé que la place qu’ambitionne d’occuper l’UMA est de plus en plus importante au vu « des développements accélérés en cours dans le monde ».
Le ministre marocain des Affaires étrangères est arrivé lundi à Alger pour une visite de deux jours à l’invitation de M. Mourad Medelci dans le cadre du raffermissement des relations de fraternité et de coopération entre les deux peuples frères.
Terre des hommes
Avec presque 6 millions de km2, la superficie de l’UMA dépasse largement celle de l’Union européenne… Un peu moins de 100 millions d’habitants vivent dans ces espaces qui ont relativement résisté à cette crise financière qui frappe sévèrement les pays du Nord, même si ses difficultés réelles, lourdes, handicapantes sont loin d’être négligeables.
Actuellement, partout à travers le monde, les pays partent à l’assaut du marché mondial, protégés dans des constructions régionales et soutenus par une union profitable avec un risque réduit. L’Asie, l’Europe, les Amériques et même en Afrique les configurations régionales soutiennent à l’intérieur de leur « frontière » les processus de développement et de maintien de l’efficacité économique …
L’UMA a cette destinée, une destinée d’autant plus «naturelle» que des éléments exceptionnels militent pour sa concrétisation. La jeunesse et la vitalité de sa population, une homogénéité culturelle et linguistique; l’existence d’une élite et d’une classe moyenne dynamiques; des finances qui l’éloignent du schéma peu enviable des pays en crise; un potentiel énergétique, industriel et agricole que la divine providence a étalé sur ces terres, donnant de fait à chacun des pays des avantages comparatifs et surtout complémentaires l’un par rapport à l’autre, la proximité de l’énorme marché européen, etc.
Chaque pays du Maghreb exporte «individuellement» vers l’Europe autant qu’il importe. On imagine la force de frappe commerciale si les efforts s’unissaient pour se tourner vers le marché intérieur représenté par les 100 millions de Maghrébins et le marché de proximité européen fort de ses 500 millions d’acheteurs.
Mais, ce qui est valable à l’échelle de l’individu, l’est aussi pour une entité plus large, plus grande et, a fortiori, plus complexe. Quand l’insécurité est là, diffuse, latente ou manifeste dans ses aspects les plus abjects, quelle dimension ou viabilité donner à une projection sur l’avenir si ce n’est lui accoler le vocable d’incertain ?
On ne comprend que mieux alors l’introduction par l’Algérie d’une demande pour que les questions sécuritaires soient inscrites à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA prévue le 17 février prochain à Rabat. Dans le cœur des hommes qui vivent dans ces vastes espaces délimités au nord par la Méditerranée et au sud par le Sahara, le Maghreb est une dimension émotionnelle, culturelle qui plonge ses racines loin, très loin dans la mémoire collective. Cependant, il faut le souligner, le Maghreb ne se réduit pas à une émotion.
Il est surtout une construction dont les normes «architecturales» doivent respecter les règles de base de la cohérence politique, économique et commerciale sous peine d’affaissement et d’obsolescence. «La terre nous en apprend plus long sur nous que les livres. Parce qu’elle nous résiste. L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle. Mais, pour l’atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot, ou une charrue. Le paysan, dans son labour, arrache peu à peu quelques secrets à la nature, et la vérité qu’il dégage est universelle», a écrit un jour un humaniste. Le rabot, la charrue, l’UMA…
M. Koursi