Le Royaume-Uni et l’Algérie ont une expérience commune jalonnée de collaboration dans les questions de lutte contre le terrorisme
Cette visite intervient au moment où l’Algérie subit des tirs croisés de la part du CNT libyen aidé par des lobbys à Washington.
Le général Robin Searby, le conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel, est depuis hier à Alger pour une visite de travail de deux jours.
C’est ce qu’a rapporté un communiqué du service de communication de l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger. Durant ce séjour, le responsable britannique va s’entretenir avec de hauts responsables algériens. Cette visite intervient au moment où l’Algérie subit des tirs croisés de la part du Conseil national de transition libyen (CNT) aidé par des lobbys à Washington l’accusant de complaisance envers le régime d’El Gueddafi.
Il y a quelques jours, un responsable américain a annoncé avoir lancé une enquête sur le cas d’un bateau chargé d’armes, qui seraient destinées aux partisans d’El Gueddafi et qui aurait été autorisé à amarrer au port de Djen Djen à Jijel (est de l’Algérie). «Nous avons entendu qu’un bateau transportant des armes pour le régime de Kadhafi avait récemment été autorisé à amarrer en Algérie et que ces armes sont actuellement transportées par voie terrestre vers la Libye», a déclaré ce responsable dont les propos ont été rapportés par l’agence Reuters. «L’administration américaine est en train de travailler à vérifier ces affirmations, qui viennent juste de nous parvenir. Si elles étaient vraies, cela constituerait une violation des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il ajouté. Evidemment, l’information a été catégoriquement démentie par le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci. Mais avec de pareilles assertions, on est réellement dans le schéma de la communication style Goebbels, ministre de la Propagande du régime nazi et selon lequel «plus le mensonge est gros, et plus les gens y croient». On voit mal en effet, par quelle audace et quelle folie l’Algérie va-t-elle prendre ce risque d’envoyer des armes au régime libyen alors que toute la région est sous les feux de l’actualité internationale et des bombardiers de l’Otan. Etant un visiteur régulier de l’Algérie, le général Searby abordera certainement cette question avec les responsables algériens. De l’avis de tous les spécialistes des questions sécuritaires, la collaboration sécuritaire, «notamment dans le domaine du renseignement est très solide entre Alger et Londres». D’ailleurs, le général Searby «se réjouit de réaffirmer la relation importante du Royaume-Uni avec l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité plus larges», a souligné le communiqué de l’ambassade de grande-Bretagne à Alger. La menace du terrorisme dans le Sahel est réelle et en expansion surtout depuis le début de la crise en Libye et l’Algérie a déjà attiré l’attention de la communauté internationale sur ce danger. «L’Algérie a un rôle pivot dans la lutte antiterroriste et la coopération en matière de sécurité dans la région en ces temps d’instabilité régionale accrue et de menaces pour la sécurité, notamment en développant la coopération régionale à travers le Cemoc et d’autres forums régionaux et internationaux» a encore noté le même communiqué
Le Royaume-Uni et l’Algérie ont une expérience commune jalonnée de collaboration dans les questions de lutte contre le terrorisme, telles que le non-paiement de rançon et la menace d’enlèvement. «Nous avons d’excellentes relations dans le domaine de la défense et de la lutte antiterroriste et nous nous réjouissons de la poursuivre avec les autorités algériennes avec l’arrivée d’un automne qui promet d’être chargé avec la conférence d’Alger prévue en septembre sur le Partenariat dans le Sahel, et le Dialogue annuel algéro-britannique sur la lutte antiterroriste, qui aura lieu prochainement à Alger.» Le général Searby a été nommé comme conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel en 2009.
Officier retraité de l’armée britannique, il a acquis une grande expérience en Bosnie et dans le Golfe et a également servi avec les forces armées du sultanat d’Oman. Comme il a étroitement travaillé avec Rezzag Bara, conseiller du Président Bouteflika pour la lutte contre le terrorisme, y compris à travers le groupe de travail bilatéral algéro-britannique sur la lutte antiterroriste.
