Le président du Conseil de déontologie pharmaceutique avait déjà énuméré plusieurs carences et incohérences de l’avantprojet de loi sanitaire. La nouvelle loi sanitaire a fait l’objet de critiques et de réserves de plusieurs opérateurs et acteurs de la santé.
Le Conseil de déontologie pharmaceutique est un de ceux qui ont établi un constat de carence, d’autant que ses propositions déjà formulées n’ont pas été prises en considération. Ainsi, le président du Conseil de déontologie pharmaceutique des wilayas du Centre, Docteur Lotfi Ben Bahmed, a critiqué, hier à Amsterdam, le nouveau projet de la loi sanitaire qui ne renferme pas, selon lui, toutes les propositions formulées lors des assises nationales sur la santé.
Certaines recommandations des assises nationales sur la santé, notamment celles émises par l’atelier de médicaments, n’ont pas été prises en considération lors de l’élaboration de la nouvelle loi sur la santé, a regretté Dr Ben Bahmed, en marge du 17e Colloque européen de la Société internationale de pharmacoéconomie qui se tient dans la capitale néerlandaise.
Les acteurs de l’industrie pharmaceutique, producteurs et pharmaciens ont formulé plusieurs propositions retenues au titre des recommandations des assises nationales sur la santé, tenues en juin 2014, a-t-il fait savoir. Le ministre avait promis de les inté-grer dans ce projet, mais les spécialistes sont surpris de les voir tronquées, a-t-il soutenu. Il s’agit notamment des recommandations inhérentes à l’erreur professionnelle et aux textes élaborés durant les années 1990, a précisé Dr Ben Bahmed, déplorant leur suppression du nouveau projet de loi.
Ce comportement renvoie l’Algérie aux années 1950, a-t-il dit. Il a souhaité que le ministère révise le contenu du nouveau projet de loi dans le volet relatif à l’erreur professionnelle, avant sa soumission au gouvernement. Il a, en outre, rappelé que «le nouveau projet de loi réduit les fonctions du Conseil d’éthique, ne définit pas clairement les fonctions des corps du secteur et ne tient pas compte de leurs spécificités».
Le pharmacien est réduit dans le nouveau texte à «un simple vendeur de médicaments», a-t-il poursuivi. Selon lui, le nouveau projet de loi devait adapter le secteur de santé en Algérie avec les mutations du 21e siècle, conformément aux orientations du président de la République, alors qu’il la replongeait, a-t-il dit, dans certaines de ses dispositions à avant 1985.
Les personnes ayant élaboré le texte n’ont pas respecté les recommandations du ministre, a-t-il fait remarquer. D’autre part, le spécialiste a souhaité que le ministère prenne en considération toutes les propositions retenues par les assises nationales sur la santé, organisées en juin 2014, afin que cette loi contribue à la promotion de la santé publique et réponde aux besoins de la société.
Le Comité de liaison et de réflexion, installé dans le but d’étudier l’avant-projet de loi sanitaire a remis, le 15 octobre dernier, une série de propositions d’amendements à l’avant-projet de loi sanitaire. Il convient de rappeler que le président du Conseil de l’Ordre national des pharmaciens, avait énuméré, à l’occasion de la tenue des 6es rencontres internationales de pharmacie à l’hôtel El-Aurassi, les incohérences de l’avant-projet de loi, relevées par les opérateurs de l’industrie et marché pharmaceutiques.
Yazid M.