Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia
Le secrétaire général du RND annonce que son parti abordera les prochaines législatives avec la ferme intention de les remporter.
Le retrait du MSP de l’Alliance présidentielle ouvre la porte aux échanges de critiques entre les ex-partenaires. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, n’a pas manqué d’épingler, jeudi dernier, son, désormais, ancien allié, Bouguerra Soltani. Profitant de la 5e session ordinaire du conseil national du RND, tenue jeudi et vendredi à Zéralda, M. Ouyahia a reproché au président du MSP d’avoir tourné le dos aux projets des réformes proposées par le gouvernement et de s’inscrire dans l’opposition dans les temps morts. «Le RND n’a pas attendu les cinq dernières minutes pour s’inscrire dans l’opposition», a-t-il dit. Outre le retrait du MSP de l’Alliance présidentielle, les députés de ce parti ont voté contre les projets de réformes. Cette formation accuse le FLN et le RND d’avoir transformé l’examen des projets de lois sur les réformes au Parlement, en «tribune politicienne». Une accusation que M.Ouyahia rejette. «Le RND n’a pas transformé les réformes en tribune politicienne et il n’a pas fait de ces réformes un fonds de commerce électoraliste», a t-il précisé. Fustigeant toujours le MSP,M.Ouyahia annonce que son parti reste «respectueux de sa présence au gouvernement».
Sans le dire ouvertement, il interprète le retrait du MSP de cette alliance comme une volonté de renoncer à son soutien au chef de l’Etat. C’est ainsi qu’il réitère «entier» et «total» du RND le soutien au président de la République. «Certaines positions et conditions actuelles et ce que nous constatons sur la scène (politique), nous dictent le devoir de réaffirmer notre soutien au président de la République et de soutenir son programme et ses initiatives», a-t-il dit. Et de poursuivre: «Voilà pourquoi, à la veille d’une échéance politique importante, nous réaffirmons au président Abdelaziz Bouteflika qu’il peut compter sur le soutien constant du RND, avant et après le rendez-vous des législatives, au service d’une Algérie démocratique et républicaine fidèle au message du 1er Novembre 1954.» Après avoir bien servi le MSP,M.Ouyahia ne ménage pas non plus Abdelaziz Belkhadem. Le secrétaire général du FLN avait crédité les partis islamistes de 35 à 40% des voix, lors des prochaines législatives. A cette déclaration, le patron du RND impose sa mise au point. «Nous ne déclarons pas obtenir 30 ou 40% des voix aux élections prochaines. Notre participation se fera sans aucun sentiment d’exclusion ni d’hostilité pour quiconque ou envers aucune formation politique légitime», a-t-il souligné. Et d’alerter encore que son parti participera aux élections législatives dans l’intention de les gagner et ne se présentera pas dans la peau d’une victime expiatoire. «Nous allons aller vers des élections dans l’objectif de les remporter et nous nous présenterons pas comme un mouton de l’Aïd», a-t-il averti.
Et d’afficher le respect anticipé de son parti aux résultats de ce scrutin. Le secrétaire général du RND annonce d’ores et déjà la régularité et la transparence des prochaines échéances électorales. «L’Algérie s’apprête à organiser des élections législatives avec la garantie de la transparence et d’une participation élargie aux nouvelles formations politiques», a-t-il assuré. Et d’appuyer ses dires par les mesures prises en prévision de la transparence des élections. Il cite la supervision par la justice de l’opération électorale, la venue d’observateurs étrangers pour suivre le déroulement de l’opération et la remise des procès-verbaux de dépouillement aux partis. Quant au retour des anciens de l’ex-FIS à la vie politique, M.Ouyahia a rappelé que cette question a été tranchée par les Algériens à travers le référendum sur la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Pour les ex-dirigeants du parti dissous qui souhaitent avoir recours aux tribunaux internationaux, M.Ouyahia estime qu’ils sont atteints de «la culture de l’oubli». «La Charte pour la paix et la Réconciliation nationale contient des dispositions plus sévères que celles de la loi actuelle sur les partis politiques (…) Ils (membres de la direction du parti dissous) sont interdits d’activité politique en vertu des textes de la Charte adoptée par le peuple algérien à la majorité». Evoquant ce qui est appelé «le Printemps arabe»,
M. Ouyahia a rappelé que l’Algérie a été un modèle pour le Monde arabe il y a 20 ans sur les plans du pluralisme politique et médiatique.
«Entre 1989 et 1990, le nombre de partis politiques est passé d’un seul parti à 60 et le nombre de journaux de 4 titres à 50», a-t-il argumenté. Et de qualifier les événements du Monde arabe d’anarchie que l’Algérie a évitée.
Dans ce sens, il a tenu à rendre hommage à la lucidité du peuple algérien et au «sens exemplaire et responsable des forces de police et de Gendarmerie nationale qui ont évité l’effusion de sang des Algériens». Enfin, Ahmed Ouyahia a qualifié le bilan de 2011 de contrasté.
«En 2011, l’Algérie a enregistré un bilan positif, même si d’autres insuffisances ou manquements existaient réellement», a-t-il conclu.