Abdelkader Bensalah a reçu, jeudi, l’onction des membres du conseil national pour assurer l’intérim, aux commandes du RND, jusqu’au congrès. Un comité technique, composé d’anciens collaborateurs d’Ahmed Ouyahia et de redresseurs, gérera les affaires courantes du parti, jusqu’à ce rendez-vous organique, mais sans prendre de mesures politiques.
Si la crise organique du RND n’est pas tout à fait absorbée, elle est mieux gérée que celle de la contestation qui secoue le FLN depuis bientôt une année. La démission d’Ahmed Ouyahia de son poste de secrétaire général du Rassemblement, qu’il occupe depuis 1999, n’a pas induit l’effet redouté sur la stabilité du parti, car très vite, on lui a trouvé un intérimaire consensuel en la personne d’Abdelkader Bensalah.
Ce dernier, qui a déjà présidé le parti de sa création en février 2007 à la tenue des législatives en juin de la même année, a été carrément plébiscité, jeudi dernier, par les membres du conseil national, réunis en session extraordinaire. Aussi bien les partisans à l’ancienne direction du parti que les animateurs du mouvement de sauvegarde du RND ont applaudi lorsque Mohamed-Chérif Abbas, le ministre des Moudjahidine et militant du parti, a annoncé que M. Bensalah est le candidat unique à la fonction de secrétaire général par intérim. “La situation est difficile. Elle appelle à la pondération et au sens des responsabilités. Les membres du conseil national sont capables, à mon avis, de transcender cette situation, à laquelle on ne s’attendait pas”, a-t-il recommandé, avant de soumettre sa proposition au vote des présents, en rappelant que ce choix est dicté par une série de consultations menées dans les deux camps. “Nous devons lui donner toute notre confiance”, a-t-il poursuivi. Dans son discours, Abdelkader Bensalah a été pointilleux sur l’usage des mots, afin d’éviter, a-t-il précisé, toute interprétation tendancieuse. “C’est une occasion, pour nous, de sortir de la crise. L’Algérie, en ce moment précis, a besoin du RND comme un partenaire politique fort.” Après avoir fait une digression sur la menace qui pèse sur le Mali et par là même la région du Sahel et mis l’accent sur l’importance de réussir le prochain congrès du parti, prévu à la fin du mois de mai 2013 et aussi rendu hommage à Ahmed Ouyahia, Abdelkader Bensalah a prévenu l’assistance qu’il n’est pas possible de satisfaire tout le monde. “Il faut accepter les solutions intermédiaires et provisoires dans l’intérêt général. Nos missions sont techniques”, a-t-il suggéré.
Il venait trancher là sur un point d’achoppement qui opposait les deux partis. Il était proposé ainsi de remplacer le bureau politique par un comité technique paritaire, qui gérera les affaires courantes du parti, jusqu’au congrès, sans prendre aucune décision de nature politique.
Finalement, cette démarche a été adoptée par le conseil national. Le comité est formé, de ce fait, de quatre anciens collaborateurs d’Ahmed Ouyahia, à savoir Ali Rezgui, Abdelkrim Harchaoui, M. Bouzeghoube et Abdelkader Malki. Le mouvement de sauvegarde du RND est représenté, dans cette instance, par Yahia Guidoum (ancien ministre de la Santé), Tayeb Zitouni (ex-P/APC d’Alger-Centre), Hami Laroussi (ancien député) et Bakhti Laïb (ancien ministre). Abdelkader Bensalah a demandé à ce qu’il choisisse, parmi ses proches, deux membres supplémentaires qui siégeront dans ce comité.
Il été convenu, en outre, d’installer la commission nationale de préparation du congrès, dans quelques semaines.
En définitive, le conseil national du RND se déroule dans une atmosphère calme et consensuelle. En sera-t-il ainsi durablement ? L’avenir le dira.
S H