Conseil national du FFS: Huit membres convoqués devant la commission de discipline

Conseil national du FFS: Huit membres convoqués devant la commission de discipline

Les critiques de l’actuelle direction du Front des forces socialistes et le vent de colère qui secoue actuellement le parti après la reconduite de Mohamed Hadj-Djilani ne s’arrêtent pas. Les exclusions à tout-va se poursuivent, plongeant cette formation dans une spirale infernale.

Après avoir exclu des députés et des cadres, la direction du FFS a convoqué de nouveaux membres du conseil national pour comparaître devant la commission de règlement des litiges du parti. Parmi les huit militants convoqués figurent même Hayet Taïati, membre de l’instance présidentielle, et Abdelmalek Bouchafa, ancien premier secrétaire national du parti qui a récemment démissionné de son poste de conseiller de l’instance présidentielle. La raison ?

Ces cadres et militants ont osé critiquer publiquement la désignation de Mohamed Hadj-Djilani comme premier secrétaire national pour la troisième fois consécutive. Les autres sont Belkacem Benamar, Bouider Ahmed, Achir Mohamed, Malik Sadali, Boualem Haddad et Hadj Mansour. Lors de la tenue de la réunion du conseil national, le 28 janvier dernier, Hayet Taïati avait dénoncé, publiquement, la désignation de Mohamed Hadj-Djilani pour un nouveau mandat à la tête du secrétariat national du FFS. Pour cela, elle s’est appuyée sur les statuts du parti qui stipulent clairement que le Premier secrétaire national du FFS doit être issu des rangs des membres du conseil national, une qualité qui fait défaut pour l’ancien syndicaliste des paramédicaux. Or, l’article 42 des statuts du FFS précise que “le conseil national se compose des membres élus au congrès national ordinaire. Sont également membres ès qualités les premiers secrétaires fédéraux”.

Pour un député, Mohamed Hadj-Djilani “n’a pas été élu membre du conseil national au dernier congrès national ordinaire de 2013”. “Il n’a intégré cette instance qu’en tant que premier secrétaire de la Fédération d’Aïn Defla, donc ès qualités (ce qui signifie membre en raison de sa fonction)”, précise notre source.

Or, ajoute notre interlocuteur, Mohamed Hadj-Djilani “a été nommé secrétaire national dans le secrétariat d’Abdelmalek Bouchafa. Il a ensuite été reconduit dans le second secrétariat national d’Abdelmalek Bouchafa.’’ En devenant secrétaire national, Hadj-Djilani “a de fait perdu sa qualité de premier secrétaire fédéral, et donc son statut de membre ès qualités du conseil national”.

“Le cumul de fonctions exécutives est interdit à tous les niveaux des structures du parti”, précise l’article 57 des statuts, ce qui fait que l’actuel premier secrétaire national “ne pouvait donc devenir secrétaire national et rester en même temps premier secrétaire de la Fédération d’Aïn Defla”. Lors de sa nomination en tant que premier secrétaire national en août 2017, “il a été clairement établi que Mohamed Hadj-Djilani, qui était en poste à cette date comme secrétaire national, n’était plus membre du conseil national, et ne pouvait donc être nommé secrétaire national”, ajoute un opposant qui a requis l’anonymat.

Dans le lot des griefs lancés contre la direction nationale, on trouve également l’absence d’une présentation d’un bilan financier de l’actuelle direction.

Depuis son installation, il y a un an et demi, l’actuel premier secrétaire national du FFS n’a jamais présenté de bilan devant les membres du conseil national. Ce qui n’a pas empêché la direction de le reconduire pour la troisième fois. Interrogé récemment sur la crise que vit son parti, Mohamed Hadj-Djilani avait indiqué que la crise n’existait que “sur les réseaux sociaux”.

Puis, pour lui, “la gestion interne” du parti ne pouvait “concerner les citoyens”.

Ali Boukhlef