Pour les femmes du RCD, Amina Merabet n’est pas la victime de la folie passagère d’un homme, mais d’un système où l’école et les espaces publics désignent la femme comme le mal absolu.
Réuni en session ordinaire, vendredi, à Alger, le conseil national des femmes démocrates du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a considéré que “l’autoritarisme du pouvoir s’exerce doublement à l’endroit des femmes”.
Il est ainsi souligné dans un communiqué rendu public hier, qu’“aux atteintes aux droits de l’Homme, l’instrumentalisation de la justice et les inégalités sociales, de plus en plus insupportables, s’ajoute le maintien d’un code de la famille qui codifie l’infériorité de la femme qui la renvoie au ban de la société, voire aux pratiques moyenâgeuses”.
Les femmes démocrates du RCD relève, dans ce sens, un quotidien “meublé par le cri des femmes violées ou violentées physiquement ou verbalement. La société qui voit en elles le maillon le plus faible, est encouragée par l’indifférence et l’effroyable bigoterie ambiantes installées par un système politique qui a brouillé tous les repères et banalisé toutes les formes de violence par la promotion de l’argent et la pollution des valeurs universelles de l’humanisme”.
Le conseil national des FDRCD cite l’exemple d’“Amina Merabet, brûlée vive à Constantine, (qui) n’est pas la victime de la folie passagère d’un homme, mais d’un système où l’école et les espaces publics désignent la femme comme le mal absolu”.
Dans ces conditions, est-il souligné dans le même communiqué, “les feux de la haine ne touchent pas que les femmes, mais aussi les enfants, lesquels sont victimes d’une idéologie d’une école sinistrée et d’adultes encouragés par de multiples impunités : agressions, kidnappings, abus sexuels, assassinats d’enfants tendent à devenir des banalités qui envahissent l’espace médiatique”. Les FDRC se posent d’ailleurs la question : “À quel avenir peut aspirer une communauté humaine où les enfants ont peur de vivre leur enfance et les femmes leur féminité ?”
Les femmes démocrates du RCD soulignent d’ailleurs que “les velléités de réformes sans la volonté politique de construire un projet social de progrès ne peuvent être qu’un saupoudrage de circonstance”. Pour preuve : “L’abrogation du code de la famille, la fin de la discrimination sexiste à l’école et la protection des enfants sont des préalables pour libérer la femme algérienne et construire une société de production et de justice tournée vers l’avenir”. Pour elles, “l’impasse politique est d’abord l’échec d’un système construit autour de la confiscation de la citoyenneté algérienne. Fraudes électorales, discriminations sexistes et régionalistes, passe-droits et corruption à grande échelle sont inséparables.
La faillite économique qui se profile à l’horizon avec son lot de chômage, de restriction de l’accès au logement, de coupes dans l’éducation, de dégradation des services sociaux et sanitaires, augure d’une situation plus difficile pour les catégories sociales les plus fragiles dont les femmes”.
Enfin, il est à signaler que “le conseil national a procédé à l’évaluation de l’état organique et a décidé de donner la priorité à l’installation des coordinations régionales en vue d’asseoir et d’élargir l’audience de notre organisation”. Pour ce faire,“un programme de sorties sur le terrain et de réunions a été arrêté en vue de préparer ou de doter les wilayas d’une instance qui prend en charge la sensibilisation et la mobilisation des femmes autour de leurs revendications”.