C’est à coups de rencontres, de négociations et de tractations que les parties en conflit sont parvenues à un semblant de compromis. Sauf retournement de dernière minute, la crise au RND tend vers le dénouement. Apparemment, la crise qui a couvé au RND avant et après le départ de Ouyahia tend vers le dénouement.
Le parti qui, depuis la démission de l’ancien secrétaire général, Ahmed Ouyahia le 3 janvier dernier se débat dans une crise interne, exacerbé par l’attitude parfois extrémiste de l’un et de l’autre clan, à savoir partisans et adversaires de l’ex-leader du parti qui, pour préserver l’unité du parti, a démissionné de son poste de secrétaire général, une action par laquelle Ouyahia voulait apaiser l’atmosphère électrique qui régnait au sein du parti.
Mais, depuis, les choses ne se sont pas améliorées et le conflit entre les redresseurs et l’actuelle direction provisoire plutôt transitoire ne s’est pas encore estompé. Le conseil national du RND se réunira demain en session extraordinaire qui se tiendra sous la houlette du secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, pour fixer la date du prochain congrès du parti prévu avant la fin de l’année 2013. Cette rencontre qui se tiendra à Zéralda sous la houlette de Bensalah, verra la participation de quelque 300 participants. Outre la date du prochain congrès qui sera fixée lors de cette session extraordinaire, une commission de préparation du congrès sera également installée. La commission préparatoire du congrès comprendra des membres du conseil national et des cadres du parti, précise-t-on.
Cet «aboutissement» intervient à la suite d’une série de rencontres pour l’élection des représentants du conseil national qui, à leur tour, devront faire partie de la commission nationale chargée de la préparation du 4e congrès qui devrait se tenir avant la fin 2013. Aujourd’hui, les membres du conseil évoqueront la situation du parti ainsi que des questions d’ordre politique et socio-économique.
Le prochain congrès du RND est une étape très importante à l’issue duquel sera élu le nouveau secrétaire général du parti. Car, il est attendu du futur leader de piloter la deuxième force politique du pays qui, parti du pouvoir, devra mettre les pendules à l’heure en prévision de la toute prochaine élection présidentielle de 2014. La révision de la Constitution est aussi un autre impératif qui oblige, plutôt presse la direction provisoire du RND à élire un leader. Le conseil national avait plébiscité en janvier dernier Bensalah secrétaire général par intérim jusqu’à la tenue du prochain congrès du parti.
Pour ce qui est des cadres révoqués pour leur candidature sur les listes d’autres partis lors des dernières législatives, Mme Djaâfar, elle-même, radiée puis réintégrée par l’actuel secrétaire général par intérim, a précisé que la commission nationale installée pour examiner leur situation au cas par cas poursuivait ses travaux. Notons que l’ancien secrétaire général Ahmed Ouyahia a exclu, lors de sa 6e session ordinaire du conseil national du parti, quatorze de ses militants, dont trois membres du conseil national, pour s’être portés candidats sur d’autres listes électorales que celles du parti lors des législatives du 10 mai.
«Ceux qui se sont présentés sous d’autres listes l’auront fait contre le parti», avait déclaré Ouyahia. Rappelons qu’une série de rencontres régionales a été engagée au début de ce mois en vue de la désignation des nouveaux membres du conseil national du RND qui, à leur tour, siégeront au sein de la commission chargée de la préparation du prochain congrès.
De l’avis de certains dirigeants du parti, la rencontre d’aujourd’hui verra l’échéance de l’organisation du 4e congrès dont la date sera fixée de manière définitive à l’issue des travaux de ce conseil national. «Il est fort possible que la date du congrès soit connue au terme de cette rencontre», a-t-on souhaité. En tous les cas, cette rencontre permettra de dégager un compromis au RND qui est sur le point d’effectuer son dernier virage avant la fin de la crise.
Par Yazid Madi