La présentation aujourd’hui du plan d’action du gouvernement devant les membres parlementaires du Conseil de la nation constitue une nouvelle occasion pour le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, de défendre les grands axes de son programme de mise en œuvre du plan quinquennal du Président de la République
La présentation aujourd’hui du plan d’action du gouvernement devant les membres parlementaires du Conseil de la nation constitue une nouvelle occasion pour le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, de défendre les grands axes de son programme de mise en œuvre du plan quinquennal du Président de la République et une opportunité pour faire le bilan de la situation du pays et des réalités du terrain.
Le Premier ministre qui avait souligné devant les députés de l’APN, le 25 septembre dernier, que le plan d’action tirait toute sa substance du programme du Président de la République, s’inscrit dans la continuité et donne une nouvelle impulsion avec plus d’efficacité à l’action du gouvernement.
Les axes du plan d’action, adopté à une majorité absolue par les députés le 1er octobre passé, s’articulent autour du parachèvement des réformes politiques initiées par le Chef de l’Etat, avec la révision de la Constitution et l’organisation efficace du déroulement du double scrutin local du 29 novembre 2012.
La consolidation du processus de réconciliation nationale pour pérenniser la paix et la sérénité retrouvées dans le pays parallèlement à la poursuite de la lutte antiterroriste à travers le maintien du niveau de mobilisation et de vigilance optimales.
Le plan d’action est aussi orienté vers la prise en charge des préoccupations quotidiennes du citoyen pour gagner sa confiance, améliorer son cadre de vie, préserver sa sécurité et mobiliser les moyens pour une participation active dans tout le processus d’édification du pays, notamment à l’égard des jeunes.
La sphère économique et commerciale
Le gouvernement maintient le choix d’une croissance basée sur la dépense publique considérée actuellement comme l’un des importants facteurs créateurs de richesses et d’emplois et ce programme d’investissement public sera renforcé par la redynamisation des secteurs disposant de potentialités et de marchés prometteurs en vue de faciliter les dispositions d’in- vestissements et la création des entreprises viables et des emplois permanents.
L’Etat qui ne renoncera pas à la règle des 51/49% régissant l’investissement étranger en Algérie, compte s’appuyer, dans son développement économique, sur la promotion du secteur de la petite et moyenne entreprise en accompagnant les entreprises privées avec des partenariats qualifiés et porteurs de technologie et de bonnes pratiques dans la gestion des entreprises.
Et pour ce faire, l’Etat, qui annonce une série de mesures au profit des entreprises publiques industrielles, doit agir sur les environnements pour améliorer le climat des affaires propice au tissu industriel en s’engageant à l’éradication de la bureaucratie. Parmi les priorités des actions du gouvernement dans le cadre du marché économique, figurent la régulation, l’organisation efficiente des activités commerciales et la lutte contre le secteur informel en poursuivant les efforts visant la protection de l’économie et le pouvoir d’achat des citoyens.
Des mesures législatives et réglementaires pour la réhabilitation des infrastructures commerciales existantes seront renforcées afin d’arriver à un cadre organisé de l’activité commerciale. En matière d’organisation, de régulation et d’encadrement du marché, le gouvernement s’engage à veiller à l’amélioration des conditions d’approvisionnement du marché national à travers une série de mesures visant à assurer le bon fonctionnement concurrentiel du marché. Il compte également installer le Conseil de la concurrence afin de garantir la libre concurrence, saine et loyale entre les opérateurs, de préserver le pouvoir d’achat du consommateur et d’intensifier la lutte contre toutes pratiques commerciales illicites, notamment celles liées à l’exercice illégal d’activités de production, d’importation et de distribution.
Le nouveau gouvernement s’est également fixé pour objectif primordial la réduction du commerce informel et le renforcement des circuits de distribution.
Un programme national d’assainissement des activités commerciales informelles a été mis en œuvre, ces deux dernières années, pour endiguer ce phénomène à travers l’intégration des commerçants informels dans les circuits officiels et l’allégement des formalités et des procédures destinées au transfert du petit commerce informel sur la voie publique vers des sites aménagés. Un plan d’action a été élaboré dans ce sens. L’encadrement du commerce extérieur constitue une autre priorité pour le nouveau gouvernement qui affiche sa volonté de poursuivre le processus de négociation en vue de l’accession à l’Organisation mondiale du commerce tout en veillant à la sauvegarde des intérêts du pays.
L’habitat et l’aménagement du territoire
La politique de l’habitat du gouvernement sera axée sur l’intensification de la production de logements avec de nouveaux programmes de logements publics locatifs, notamment la promotion publique AADL et des encouragements à l’investissement public et privé, en asséchant la spéculation.
A ce titre, le gouvernement s’engage à réaliser 150.000 unités de logements de type location-vente pour satisfaire les demandes des citoyens ayant déposé leurs dossiers dans le cadre de l’ancien programme en renforçant le programme actuel pour donner un nouveau souffle au logement locatif compte tenu de la pression sur ce type de logement.
Aussi le gouvernement s’engage à mettre un terme à la pression sociale autour du logement en répondant à toutes les demandes jusqu’à gagner la bataille.
Les actions prévues misent sur l’encouragement de l’investissement public avec des mesures publiques incitatives dont le recours à des moyens de réalisation étrangers, en privilégiant notamment la région des Hauts Plateaux et le Sud qui bénéficieront de mesures incitatives particulières.
Projets et actions d’information, de presse et d’audiovisuel
Au chapitre de la liberté d’expression, le gouvernement considère que la loi organique relative à l’information, un des axes des réformes politiques initiées par le Chef de l’Etat, permet de jeter les jalons d’une organisation moderne du secteur de la communication, fondée sur des normes et référents internationaux. Aussi, l’Algérie s’assigne pour objectif de garantir et de consolider le libre exercice des activités et métiers du secteur de l’information et la création prochaine de l’autorité de régulation de la presse écrite et du conseil de l’éthique et de la déontologie consacrera la volonté des pouvoirs publics d’accompagner les acteurs de ce secteur dans cette dynamique de modernisation et de consécration du libre exercice du droit à l’information. Le plan d’action du gouvernement inscrit la modernisation du secteur par la poursuite de la mise en place de la télévision numérique terrestre (TNT), qui permettra en 2013 de couvrir 85% de la population puis 95% en 2014, les 5% restants seront couverts grâce au satellite. L’utilisation du nouveau satellite AB7 qui permettra de diffuser jusqu’à 20 chaînes de télévision, dans la perspective de l’ouverture du secteur audiovisuel et la poursuite de la réalisation d’imprimeries, notamment dans les régions du sud du pays pour améliorer la distribution de la presse écrite et consacrer le droit du citoyen à disposer de l’information. Le plan d’action comprend aussi la poursuite du soutien et de l’aide à la presse avec la mise en place d’actions de formation et de perfectionnement et du soutien à l’impression des journaux et l’élaboration prochaine des lois sur la publicité et sur le sondage d’opinion, qui permettront de parachever le dispositif de modernisation du secteur.
Le gouvernement s’attellera en outre à la promotion et l’organisation de la communication institutionnelle. Le plan d’action, en examen dès aujourd’hui au sein de la deuxième chambre du Parlement pour trois jours, permettra au gouvernement Sellal dès son vote de se lancer sur le terrain de la matérialisation des actions devant, en priorité, réhabiliter le services public, consolider l’Etat de droit à travers la poursuite des réformes, lutter contre la corruption pour moraliser la vie publique, améliorer le cadre public pour donner une nouvelle impulsion à la réalisation du plan quinquennal en impliquant l’ensemble des collec- tivités locales à l’émergence des environnements de gestion et de revitalisation des projets de développement national durable et rentable.
Houria A.