Le Conseil de la nation a tenu, jeudi dernier, une séance plénière consacrée aux questions orales auxquelles ont répondu cinq membres du gouvernement. Les préoccupations des sénateurs ont porté essentiellement sur l’exploitation des terres agricoles, la protection de l’environnement, la réhabilitation et la restauration des sites culturels, les ressources en eau ainsi qu’une question liée à la situation des musées du Moudjahid et du Chahid.
Rachid Benaissa
Décret exécutif obligeant les privés à exploiter les terres agricoles
M. Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural a indiqué qu’un décret exécutif obligeant les propriétaires privés à exploiter leurs terres agricoles a été publié en février dernier. Ce décret vient amender certaines dispositions de l’ancien décret exécutif de 1997 et rendre opérationnelles d’autres procédures portant sur l’exploitation des terres agricoles appartenant aux propriétaires privés. Le ministre a rappelé que la loi d’orientation agricole de 2008 précise, dans son article 12, que les outils d’encadrement du foncier agricole concernaient aussi bien les terres du domaine privé de l’Etat que celles relevant des propriétaires privés. Cette loi oblige également, dans ses articles 20 et 22, ces propriétaires publics et privés d’exploiter leurs terres et ne pas les détourner de leur vocation agricole.
Cherif Rahmani
Un inventaire de la bande littorale sur une profondeur de 50 kilomètres
Le ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, M. Cherif Rahmani a indiqué jeudi à Alger que son département avait effectué une opération de cadastrage de la bande littorale sur une profondeur de 50 kilomètres dans le cadre des mesures prises en faveur de la relance de la loi relative à la protection et le développement du littoral. M. Rahmani a relevé que cette opération a permis de répertorier 22 îles, 132 forêts côtières, 34 dunes côtières, 33 sites marins et 26 zones humides. L’opération a permis par ailleurs, selon le ministre, de définir les différentes sources de pollution et de classifier les zones « vulnérables » qui nécessitent « une protection particulière ». Il a révélé le classement de trois parcs nationaux ainsi que la création du commissariat national du littoral qui compte 14 annexes au niveau national. Cette structure veille sur l’application de la loi relative à la protection et au développement du littoral ainsi que la création du fonds national pour le financement des opérations de préservation du littoral.
Khalida toumi
68 projets concernés par la réhabilitation
La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi a annoncé que des travaux de restauration du mausolée royal de Maurétanie dans la wilaya de Tipasa seront entamés prochainement. Mme Toumi qui répondait lors d’une plénière, aux questions orales des membres du Conseil de la nation, a indiqué que le ministère de la Culture prenait en charge la restauration des sites culturels après leur classification conformément à la loi relative à la protection du patrimoine.
Le ministère de la Culture « accorde une importance » à tous les sites nationaux des différentes périodes de l’histoire, a-t-elle déclaré, avant de préciser que cela tendait à rattraper le retard accusé en matière de patrimoine, notamment celui concernant « l’époque islamique et numide » négligée par le colonialisme français qui ne s’est intéressé qu’à l’histoire algérienne à partir de l’époque romaine. Répondant à une autre question liée à la réhabilitation des vieux Ksour du Sud, la ministre de la Culture a annoncé la création à Adrar d’une école de formation de techniciens et d’architectes spécialisés dans la construction en terre. Cette école sera « un pôle d’excellence » pour cette wilaya qui compte la plupart des vieux Ksour construits avec ce matériau naturel dans le Sud du pays a-t-elle indiqué, ajoutant qu’il n’existe que « cinq architectes seulement spécialisés dans la construction en terre à travers le territoire national. La ministre a rappelé que 68 projets sont concernés par la réhabilitation au niveau de plusieurs wilayas.
Abdelmalek Sellal
Les ressources en eau stockées en 2012 sont considérables
L’année 2012 est « positive » en matière de stockage de ressources en eau, a estimé jeudi à Alger le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal. Le ministre qui s’exprimait en marge de la séance plénière du Conseil de la nation a précisé que la moyenne nationale des réserves des barrages a atteint 75% relevant, toutefois, un déficit en eau dans certaines wilayas de l’ouest du pays, à l’instar de Mascara. Selon les chiffres avancés par M. Sellal, les réserves en eau dans les barrages ont atteint 7,6 milliards m3 et devront passer à 8,5 milliards m3 avec la mise en service des nouveaux ouvrages en cours de réalisation. Le ministre qui répondait à une question orale sur l’alimentation de la wilaya de Tindouf en eau potable, a fait savoir que les travaux de réalisation de la station de traitement d’eaux souterraines dans la wilaya de Tindouf seront lancés en été prochain. Tindouf qui souffre d’un problème de minéralisation importante de l’eau potable verra l’installation prochaine d’une station de traitement d’eaux souterraines, a-t-il poursuivi. Selon M. Sellal, un appel d’offres international pour la réalisation de cette station (traitement de 15.000 m3/j) a été lancé en décembre 2011, le projet devant être reçu 2 ans après. En dépit de son arrière-goût amer, l’eau potable à Tindouf ne présente aucun danger pour la santé du citoyen car le taux de minéraux contenus dans cette eau est conforme aux normes sanitaires, a rassuré le ministre. L’Agence nationale des ressources en eau, a ajouté le représentant du gouvernement, a effectué des études de recherches et de prospection dans cette wilaya du Sud dont le taux de raccordement au réseau d’AEP est de 97% soit un « record » par rapport à la moyenne nationale. A une question sur le problème d’alimentation de Relizane en AEP en dépit des ressources considérables dont dispose cette wilaya, M. Sellal a indiqué que cette dernière sera dotée d’un nouveau barrage portant le nombre de ces ouvrages à 4. Elle sera également alimentée par un ratio supplémentaire provenant de la station de dessalement de Bethioua (Oran), un projet qui est encore à l’étude, selon le ministre.
Mohamed Cherif AbbAs
Les musées du moudjahid accueillent 200.000 visiteurs par an
Les musées nationaux du Moudjahid et du Chahid accueillent 200.000 visiteurs par an, dont des chercheurs et étudiants, a indiqué jeudi à Alger la ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Cherif Abbas. « Ces établissements ne sont pas fermés au public », a affirmé le ministre. Ces espaces « sont ouverts pour tous et plusieurs jeunes et écoliers bénéficient des services de la bibliothèque et des salles de l’Internet au niveau des musées », a encore fait savoir le ministre qui a rappelé les « efforts colossaux » déployés par l’Etat dans le souci de préserver le patrimoine national et la mémoire collective. Des musées régionaux ont été réalisés et annexés aux musées de wilayas suite à l’amendement en 2008 du décret exécutif relatif au musée du Moudjahid. La carte nationale des musées annexés s’est élargie pour atteindre actuellement 40 établissements, selon le ministre qui a révélé d’autres projets visant à couvrir l’ensemble des wilayas du pays. Pour M. Cherif Abbas, les musées qui ont suscité un intérêt particulier ont été classés par la loi relative aux Moudjahid et Chahid comme symboles de la Révolution. M. Cherif Abbas a réitéré l’engagement de son département à lancer des programmes de préservation et restauration des sites historiques tels les centres de tortures conçus par le colonisateur français durant la guerre de Libération estimant qu’ils font office de musées.
Synthèse Salima Ettouahria
Déclarations du ministre de l’intérieur et des collectivités locales :
“Les deux commissions de surveillance et de supervision encadrent l’opération et veillent à la régularité de la campagne”
Interrogé, en marge des travaux de l’Assemblée populaire nationale, au sujet des mesures à prendre en cas d’éventuelles dépassements ou infractions à la loi par des partis politiques durant la campagne électorale, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, s’est appuyé sur les missions des deux commissions de supervision et de contrôle des prochaines élections législatives pour affirmer que la responsabilité leur incombe en matière d’encadrement et de surveillance de la campagne ainsi que dans la prise de décision aux contrevenants de la loi. La création des deux commissions nationales a été initiée pour veiller et garantir la régularité et la transparence de la campagne électorale a encore soutenu le ministre insistant sur les mesures prises pour assurer le bon déroulement de la campagne électorale.
“Chaque bureau de vote disposera d’au moins une urne transparente”
Au sujet du nombre des urnes transparentes, le ministre a précisé que chaque bureau de vote disposera d’une urne transparente, clarifiant qu’à ce titre il existe 113.000 urnes pour 42.000 bureaux. Donc nous pouvons placer deux urnes par bureau. Interrogé sur les informations concernant les dépassements enregistrés lors de l’opération d’inscription sur les listes électorales dans certaines wilayas et les recours introduits à ce sujet, Ould Kablia a réaffirmé que la question relevait des prérogatives de la commission administrative locale présidée par un magistrat qui est la seule autorité habilitée à résoudre ces problèmes. Et en cas de rejet de certaines listes électorales par la commission électorale, dont la publication débutera le 21 du mois courant, le ministre a déclaré que les auteurs de ces recours devront s’adresser aux juridictions compétentes, pour trancher, précisant que le ministère n’a aucun lien avec la question et a répondu à l’ensemble des doléances qui lui sont parvenues, concluant que les choses semblent bien avancer.
Au sujet de nouveaux partis à agréer, le ministre précisera qu’environs quatre ou cinq dossiers de partis sont au niveau de son département soit pour examen de conformité à la loi, soit pour complément de documents avant d’être agréés, avançant la célérité de l’octroi de l’agrément qui peut se faire en 24 heures.
« La menace terroriste préoccupante pour l’Algérie, provient de l’extérieur de nos frontières »
Au sujet de la menace terroriste, le ministre de l’Intérieur a affirmé que l’Algérie n’a pas attendu la réunion de Tunisie pour s’organiser et combattre le terrorisme. C’est ce que nous faisons depuis 20 ans, quand bien même la réunion renforce la stratégie de lutte. Il faut préciser que la menace terroriste qui préoccupe notre pays est celle qui provient de l’extérieur de nos frontières, affirmant que l’Etat algérien a pris toutes les dispositions nécessaires pour faire face à ce danger.
Le terrorisme à l’intérieur étant réduit et contenu, c’est plutôt les groupes terroristes qui se trouvent à l’extérieur de nos frontières qui peuvent nous inquiéter, a encore indiqué Ould Kablia, expliquant que ces groupes qui se trouvent dans la région du Sahel se sont renforcés en hommes et en matériels militaires assez sophistiqués, tout en affirmant que les dispositions sont prises pour qu’ils ne puissent absolument pas entrer dans notre pays ou nous nuire, que se soit du côté du Mali, du Niger ou du côté libyen. Au sujet de la sécurisation des frontières et de la lutte contre le terrorisme dans le monde arabe, à la lumière des travaux de la 29e session du conseil des ministres arabes de l’Intérieur (CMAI) tenu à Hammamet en Tunisie, Ould Kablia a indiqué que l’exemple de l’Algérie a été pris comme base de réflexion et de travail lors de ce Conseil ainsi qu’au niveau des différentes résolutions sanctionnant cette réunion.
« Pour la sécurisation des frontières, création d’un comité frontalier entre l’Algérie et la Libye, d’ici la fin du mois»
Le ministre de l’Intérieur qui annonce la visite de son homologue libyen en Algérie avant la fin du mois, a déclaré qu’un comité frontalier entre l’Algérie et la Libye verra le jour lors de cette visite. Et la création d’un tel comité bilatéral frontalier en vue d’assurer la sécurité et la surveillance des frontières communes se fera à l’instar de ce nous avons fait avec le Niger et le Mali. Une coopération qui a donné des résultats positifs, a indiqué le ministre, expliquant que ce comité aura des structures déconcentrées où il y aura une très grande flexibilité et souplesse pour les contacts sans avoir à revenir à l’autorité centrale. Le ministre avait évoqué récemment à Tripoli lors des travaux de la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, la création d’un comité frontalier bilatéral algéro-libyen.
Houria A.