Une augmentation allant de 70 à 85 % touchera les médecins généralistes dans le cadre de la nouvelle grille des salaires.
L’effet rétroactif sera appliqué à partir de janvier 2008.
Interpellés jeudi dernier par les membres du Conseil de la nation dans le cadre des questions orales adressées au gouvernement, quatre ministres assumant la gestion des départements des Transports, de la Santé, des Finances et du Commerce ont dû répondre aux interrogations des sénateurs sur des sujets qui marquent l’actualité. Le ministre de la Santé, M.Ould Abbès, a donc été interpellé sur le brûlant dossier de la grève illimitée déclenchée par les médecins résidents depuis le 7 mars dernier et qui nuit de manière pesante aux malades.
Le ministre affirmera qu’une grande partie des revendications exprimées sont légitimes et défendables, notamment celles liées aux indemnités, aux conditions de travail et à la formation. Toutefois il précisera que pour ce qui est de la suppression du service civil, la question n’est pas de son ressort car cette disposition a été instaurée par des lois et par une ordonnance présidentielle. Rappelons que les médecins résidents réclament la suppression de ce service civil qui les contraint à exercer dans des zones reculées du pays durant deux ou quatre années, après avoir achevé leur spécialisation à l’hôpital. Pour M Ould Abbès, « il s’agit là d’un devoir de solidarité et non d’une punition ». Il indiquera que ce service minimum est indispensable pour la population du sud du pays où on enregistre encore des cas de décès pour non-prise en charge pour cause d’absence de spécialistes.
Il précisera à cet effet que près de 1000 médecins spécialistes seront affectés dans les régions du Sud au cours de cette année pour pallier justement cette carence. Le ministre dira que peut-être n’aura-t-on plus besoin de ce service civil dans deux ou trois ans lorsque ce problème ne se posera plus. Le premier responsable du département de la santé affirmera que le dialogue avec les médecins résidents reste ouvert. Pour ce qui est des médecins généralistes, le ministre informera que la nouvelle grille des salaires a été signée et avalisée et que les augmentations varient de 70 à 101 % avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Le rappel pourra donc aller jusqu’à près de 180 millions de centimes.
L’Algérie révisera le démantèlement douanier prévu dans l’accord d’association avec l’UE
Le ministre du Commerce, M. Benbada, indiquera devant les membres du Conseil de la nation que l’Algérie a l’intention de réviser le démantèlement douanier prévu dans l’accord d’association avec l’Union européenne à cause d’un déséquilibre des échanges à l’avantage de la partie européenne. Il s’agira d’un démantèlement douanier qui touchera les produits industriels ainsi que les avantages préférentiels dont bénéficient les produits agricoles et agroalimentaires. Au plan financier, ce démantèlement a coûté au Trésor public près de 2,5 milliards de dollars depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association. Autre question d’actualité qui préoccupe les membres du Conseil de la nation, la tension sur la semoule enregistrée ces derniers jours sur le marché national.
Interpellé à ce sujet, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada indiquera que la contre- bande de ce produit vers la Tunisie et la Libye explique ce début de crise touchant la semoule. Il expliquera que certains commerçants s’approvisionnent auprès des minoteries et des grossistes pour l’exporter illégalement vers la Tunisie et la Libye en proie à des tensions politiques et sécuritaires. Le ministre précisera que la perturbation dans la distribution de la semoule a été remarquée dans certaines régions du pays, notamment les régions de l’Est et du Centre où il a été enregistré une hausse des prix de ce produit en raison de l’augmentation de la consommation.
M Benbada assurera que les stocks de blé disponibles sont suffisants pour répondre à la demande nationale. Par ailleurs, il n’a pas écarté la possibilité de réviser à la hausse les quotas de blé distribués par l’OAIC aux minoteries et producteurs de semoule. Interrogé sur la persistance du commerce parallèle en dépit des efforts colossaux fournis par l’Etat pour l’éradiquer, M. Benbada indiquera qu’une feuille de route a été mise en place par son département afin de gérer ce dossier. Des commissions de wilaya ont été installées à cet effet. Elles auront pour mission d’établir un fichier des commerçants qui exercent dans des marchés parallèles et de les réintégrer par la suite dans le circuit légal. Ces commerçants seront exhorté de la fiscalité pendant une période de deux ans.
A l’issue de ce délai, ils auront un registre du commerce et ils ne payeront que 30 % de fiscalité la première année, 50 % pour la deuxième année d’exercice de leur activité et enfin 70 % la troisième année. Par ailleurs, les responsables communaux sont invités à dégager pour cette opération, et le plus rapidement possible, des espaces à même de permettre cet assainissement. Pour ce qui est de la régulation des prix des fruits et légumes, le ministre annoncera la création par une nouvelle société de gestion de 14 nouveaux marchés de gros de fruits et légumes. Une enveloppe de 750 millions de DA a été dégagée a cet effet.
Le budget de l’Etat est soutenable jusqu’en 2014
Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a soutenu lors de cette séance de questions orales que les finances publiques de l’Algérie sont à un niveau soutenable jusqu’en 2014-2015 et ce malgré l’augmentation des dépenses publiques inscrites dans la loi de finances complémentaire pour 2011. Le ministre explique cette augmentation par le besoin d’accompagner en autorisations de programme et de crédits de paiement les décisions prises par le Conseil des ministres en février dernier pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Ces dépenses comprennent 400 milliards de DA pour les régimes indemnitaires des fonctionnaires, y compris leur rappel, et 178 milliards de dinars de subvention supplémentaires pour la stabilisation des prix des produits de large consommation, ce qui porte cette subvention à près de 271 milliards de dinars pour 2011.
Selon le ministre des Finances, l’augmentation de la fiscalité non pétrolière de plus de 20 % ces dernières années permettra d’atténuer l’impact de cette augmentation du budget de fonctionnement. M. Djoudi dira que «aujourd’hui le plus important pour nous, c’est de faire que la ressource publique soit un levier de la croissance économique, de la création d’emplois et pour un plus grand équilibre sur le plan social ». Le ministre précisera par ailleurs que la loi de finances complémentaire 2011 s’est basée sur un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars et prévoit une croissance économique de 3,9 % – 6 % hors hydrocarbures – et une inflation de l’ordre de 4 %.
Le projet de décret relatif au permis à points bientôt soumis au gouvernement
Enfin le ministre des Transports a affirmé que le projet de decret relatif au permis à points sera finalisé la semaine prochaine. Il sera examiné en conseil de gouvernement très prochainement. Par ailleurs, le tramway d’Alger qui sera mis en service demain sur le tronçon les Bananiers-Bordj El Kiffan assurera le transport quotidien de près de 15 000 voyageurs.
Farida Larbi
La commission spécialisée du Conseil de la nation examine le code communal
La commission des affaires juridiques et administratives et des droits de l’homme du Conseil de la nation a tenu jeudi, une réunion pour examiner le code communal afin d’élaborer le rapport préliminaire pour le soumettre en plénière du Conseil.
La commission, présidée par M. Mokhtari Lazhar, son président, indique un communiqué du Conseil de la nation, a entendu le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, qui a évoqué les grandes lignes du texte de loi.
Le ministre de l’Intérieur a souligné dans son exposé, « l’importance de ce texte qui apportera le changement nécessaire en matière d’organisation et de gestion des collectivités locales sur une base démocratique qui garantit une plus large participation du citoyen ».
La réunion, ajoute la même source, a été marquée par un débat exhaustif lors duquel le représentant du gouvernement a répondu aux interrogations et observations des membres de la commission sur les nouvelles dispositions de la loi.
Ould Abbès :
“Il n’y aura pas de pénurie de médicaments cette année”
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a affirmé jeudi à Alger qu’il n’y aurait pas de pénurie de médicaments cette année.
« Cette année, il n’y aura pas de pénurie de médicaments », a déclaré M. Ould Abbès à la presse, en marge d’une séance de questions orales au Conseil de la nation.
Selon le ministre, le secteur prévoit même de « dépasser les 70 % de couverture des besoins nationaux par la production nationale, à l’horizon 2014-2015 ».
Le ministre a également indiqué que « 140 dossiers » d’investisseurs locaux et étrangers avaient été déposés pour la fabrication de médicaments princeps et génériques, ajoutant qu’ils allaient être présentés au Comité national des investissements pour leur agrément.
Des mesures ont été prises après la découverte d’anomalies sur le marché du médicament avec notamment des surfacturations des produits, qui ont dépassé parfois de dix à quinze fois leur prix initial, a-t-il encore révélé.
Le ministère a décidé alors de renforcer le « contrôle et la transparence », en recevant « régulièrement les pharmaciens producteurs, importateurs et conditionneurs », a-t-il indiqué.
Chacun doit nous donner la liste des produits et s’engager à garantir la couverture nationale, ce qui permet de voir plus clairement ce qui se passe sur la marché des médicaments, a précisé M. Ould Abbes.
Concernant les importateurs de médicaments, il a indiqué que ceux-ci étaient tenus de respecter les lois régissant le secteur, précisant que l’importateur qui ne passe pas à la production après deux ans d’importation, verra son agrément retiré.
Foncier agricole
“Les choses avancent très bien”, a déclaré M. Benaïssa
Les premiers actes de concession seront remis incessamment aux exploitants des terres agricoles du domaine privé de l’Etat, a affirmé jeudi le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa.
« Les choses avancent très bien. Le dispositif est en place, y compris l’étape du ministère des Finances, à travers les directions des domaines. Je pense que les premiers actes de concession seront remis très prochainement à leurs bénéficiaires », a indiqué le ministre à la presse, en marge d’une réunion qu’il avait tenue à huis clos avec les membres de la Commission de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Selon M. Benaïssa, le nombre de dossiers déposés par les exploitants a dépassé 140.000 sur 218.000 concernés. Plus de 1.000 dossiers ont été étudiés à ce jour.
La nouvelle loi sur les terres agricoles relevant du domaine privé de l’Etat a été votée par les deux chambres du Parlement au mois de juillet dernier. Cette loi protège les terres agricoles des prédations, et consacre le droit de concession comme mode d’exploitation des ex-EAC et EAI. La durée de cette concession est fixée à 40 ans renouvelable contre une durée de 99 ans auparavant.
Selon le ministère, les terres agricoles du domaine privé de l’Etat occupent une superficie de 2,8 millions d’hectares, soit 35 % de la surface agricole utile (SAU). S’exprimant sur le système de régulation des viandes rouges, le ministre a indiqué que les dispositions prises dans ce sens, depuis le début de l’année, étaient « en cours d’application ».
« Depuis le début de l’année, les dispositions nécessaires ont été prises pour constituer les stocks qu’il faut dans les différents produits qui enregistrent une forte consommation” pendant le mois de Ramadhan. « Nous sommes en train de renforcer la mise en place de stocks stratégiques de viande, qui pourront être utilisés en cas de besoin », a-t-il ajouté.
Le ministre et les membres de la commission parlementaire ont débattu notamment des décisions prises par le Conseil des ministres de février dernier portant notamment sur la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage et la mise en place de nouveaux dispositifs de financement des investissements agricoles.
Les parlementaires ont également souligné la nécessité de trouver des solutions adéquates au phénomène du renchérissement des prix des viandes sur le marché