Conseil de la nation : 10 questions orales à 5 ministres

Conseil de la nation : 10 questions orales à 5 ministres

Le Conseil de la nation a poursuivi, avant-hier jeudi, ses travaux, après l’opération de vote des trois projets de loi, par une séance plénière consacrée aux questions orales adressées à des membres du gouvernement.

Il s’agit de trois questions orales posées au ministre des Finances, Karim Djoudi, de deux interpellations au ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, Cherif Rahmani, de trois interrogations soumises au ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, une question au ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, et enfin d’une question adressée au ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnel, El Hadi Khaldi. Les travaux se sont déroulés en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri.



Finances

Les ports secs ont réduit les délais et les coûts des importations

Dans sa réponse au sénateur Abdellah Bentoumi, à propos des ports secs et de leur efficacité, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a précisé que les six ports secs que compte le pays ont permis de réduire sensiblement les délais et les coûts de dédouanement des marchandises importées. Il a ajouté que jusqu’à ce jour, seulement six ports secs ont été créés dont quatre à Alger, un à Oran et un autre à Skikda. Au membre du Conseil de la nation, Bouzid Lazhari, au sujet des missions de contrôle effectuées par l’IGF, le ministre a rappelé que cette inspection avait procédé depuis 2009 à 36 opérations de contrôle auprès des Entreprises publiques économiques (EPE). Ces opérations ont révélé une grande concentration de main-d’œuvre indirecte, une mauvaise exploitation des capacités de production, faibles activités de recherches en dépit des budgets consacrés, absence de transparence dans la conclusion de certains marchés publics, et de stratégies de développement des investissements, contrôle interne défaillant, mauvaise gestion des stocks et un fort endettement. Quant aux mesures prises pour résoudre la pénurie des médicaments, il a rappelé les décisions du dernier Conseil interministériel tenu entre le Premier ministre, le ministre des Finances et celui de la Santé. Une ligne de crédits de 30 milliards de dinars soumise à un taux bonifié de 1% avec un différé de paiement sera accordée à la Pharmacie centrale des hôpitaux pour lui permettre d’honorer ses engagements, a rappelé Karim Djoudi.

La PCH, domiciliée chez la BNA et le CPA, dispose encore de 11 milliards de dinars de ressources auprès de ces deux banques publiques.

Au sujet de l’avancement des négociations sur la revalorisation des retraites

Dans une déclaration en marge des séances, le ministre des Finances a indiqué, à propos de l’avancement des négociations sur la revalorisation des retraites, que « vous allez bientôt avoir la réponse du gouvernement et du Président de la République ».

Education nationale

La violence en milieu scolaire dépasse l’école

Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé, jeudi dernier, que la violence en milieu scolaire dépasse l’école et ses causes sont liées à la conjoncture socio-économique et internationale, en réponse à la question du sénateur Djamel Guigane, indiquant que plusieurs facteurs pouvaient être à l’origine de la violence en milieu scolaire, dont les problèmes d’ordre familial, économique ou même psychologique tel l’échec scolaire et le manque d’espaces culturels.

Pour Benbouzid, la violence en milieu scolaire peut être étroitement liée au milieu social et se manifeste généralement sous forme de violence physique ou morale pouvant conduire à une destruction des biens.

La violence morale ou verbale se manifeste par des insultes, une atteinte à l’ordre public et le non-respect du règlement intérieur de l’école, a-t-il ajouté.

Le ministre a souligné, par la même, que la violence en milieu scolaire était également liée à la consommation de tabac et de stupéfiants ainsi que d’autres fléaux sociaux qu’il convient de combattre.

Le phénomène de la violence en milieu scolaire est désormais social au regard de l’intérêt que lui porte les autorités publiques, la société civile et les organisations internationales.

Les enseignants du primaire n’ont pas été privés de promotion au poste de directeur.

La tutelle n’a pas privé les enseignants du primaire diplômés de l’institut technologique de l’éducation, de la promotion 1997-1998, de participation au concours de promotion au poste de directeur d’établissement scolaire, a affirmé le ministre de l’Education nationale, à une question du sénateur Messaoud Bedradji relative aux employés du secteur qui ont été privés de participation au concours de promotion au poste de directeur d’établissement scolaire. Il a affirmé que son département n’a pas privé cette catégorie qui a, a contrario, bénéficié d’une promotion du poste d’adjoint d’éducation à celui d’instituteur d’école primaire. L’enseignant de l’école primaire est devancé par le professeur d’enseignement primaire qui est titulaire d’un diplôme universitaire, a fait savoir le ministre, rappelant que ce poste a été créé dans le cadre de la réforme qui a touché le secteur de l’éducation.

A un autre membre du Conseil de la nation sur la nécessité de prévoir des postes permanents pour les enseignants algériens afin d’assurer la scolarisation des enfants de la communauté nationale établie à l’étranger, le ministre a souligné qu’il s’agit de deux systèmes, le premier concerne l’apprentissage de la langue et la culture tandis que le second concerne l’école internationale de Paris créée selon le principe de réciprocité.

Aménagement du territoire

La nouvelle ville d’El Goléa futur pôle économique

L’aménagement de la plate-forme de la nouvelle ville d’El Goléa sera lancé dans les prochains mois, a indiqué jeudi dernier le ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, M. Chérif Rahmani. En réponse à une question orale d’un sénateur, le ministre a affirmé que le lancement des travaux de ce projet est prévu dès la sélection des offres par la tutelle qui avait lancé dernièrement un appel d’offres pour la réalisation de cet important projet. Le ministre a souligné que le retard enregistré dans la réalisation de la nouvelle ville d’El Goléa de la wilaya de Ghardaïa qui s’inscrit dans le cadre du projet des nouvelles villes pilotes est dû à des raisons qui ne relèvent pas du ministère. La réalisation d’un aussi grand projet n’est pas une tâche facile, a indiqué le ministre qui a ajouté que cela nécessitait le suivi et le soutien de tous les secteurs pour garantir la livraison du projet dans les délais fixés. Le ministre a annoncé par ailleurs le lancement prochain des études concernant l’aménagement du lac d’El Goléa, un des sites touristiques de la ville situé à proximité du projet. La conception du projet visant à relancer le développement dans le sud du pays, se base sur l’exploitation des nouvelles technologies en matière de maîtrise des énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne, pour la production de l’électricité, a ajouté le ministre.

La nouvelle ville d’El Goléa est une extension de la partie sud de cette ville située à 900 km d’Alger et qui relève du territoire administratif de Ghardaïa. Située sur la route nationale transsaharienne, la ville d’El Goléa, futur pôle économique, culturel et touristique, occupe une place stratégique à même de lui permettre de jouer un rôle important dans les échanges entre le nord et le sud du pays. Le nombre de la population urbaine est appelé à doubler d’ici 2025 avec un taux d’urbanisation supérieur à 80 %.

Développement Agricole

Les importations de céréales pourraient atteindre 2,75 Mds de dollars fin 2011

Les importations de l’Algérie en céréales pourraient atteindre 2,75 milliards de dollars fin 2011, a indiqué jeudi dernier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa.

Intervenant lors d’une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, le ministre a précisé que les importations de blé ont connu une hausse par rapport à 2009 et 2010, atteignant 2,2 milliards de dollars à la fin septembre.

La facture des importations a augmenté de 135,9 % durant les dix premiers mois de 2011 pour passer à 2,42 milliards de dollars contre 1,02 milliard de dollars durant la même période de 2010, indiquent les dernières données de l’ONS.

Rachid Benaïssa a imputé cette hausse à l’augmentation des prix à l’échelle internationale et au souci des pouvoirs publics de garantir la disponibilité de ces produits au niveau national.

Le ministre a, dans ce contexte, précisé que le gouvernement avait décidé, en 2011, d’élever à 30 le taux de disponibilité du blé et de l’orge sur le marché local.

Bien que les importations aient augmenté cette année, elles n’ont tout de même pas atteint le montant de 2008, estimé à 3,4 milliards de dollars, et ce, grâce à une amélioration progressive de la production nationale et une meilleure régulation du marché, a-t-il souligné.

Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le production nationale de céréales est estimée à 42 millions de quintaux en 2011, contre 45,6 millions en 2010 et 61,2 millions en 2009, précisant que la rendement à l’hectare a connu une amélioration durant la dernière décennie en passant de 11 quintaux à l’hectare à 17 quintaux. En dépit de l’amélioration enregistrée dans la production nationale, la conjoncture nationale et internationale exige davantage d’efforts et une utilisation plus large des technologies de pointe et leur application au niveau de 600.000 exploitations au niveau national en vue de hisser la productivité à l’hectare, a souligné le ministre.

En réponse à une question sur le soutien aux éleveurs, le ministre a indiqué que le gouvernement avait décidé d’élever le taux de disponibilité de l’orge en faveur de cette catégorie et à maintenir la subvention à environ 1000 DA par quintal, précisant que les quantités d’orge disponibles au niveau des coopératives et des unités d’élevage ont atteint un million de quintaux par mois, soit 1 milliard de dinars environ.