Pourtant, 67% des femmes en Algérie utilisent la pilule, en dépit de l’existence d’autres méthodes de contraception plus efficaces et à moindre risque, tel le stérilet.
Les techniques de prise en charge en matière de contraception, d’infertilité et de soins de périnatalité ont été à l’ordre du jour des travaux du 19e Congrès international de la Société algérienne de fertilité et de contraception, du 8e congrès de la Société francophone de la contraception et des 3es Journées de la Société algérienne du papilloma-virus, qui se sont ouverts hier matin sous la présidence du Dr Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Cette triple manifestation scientifique qui a réuni des spécialistes nationaux et internationaux venus d’une vingtaine de pays africains, européens et du Moyen-Orient, répond à un besoin d’actualiser l’information scientifique afin d’assurer la formation continue des gynécologues-obstétriciens, des omnipraticiens, des sages- femmes et des spécialistes des pathologies liées au papillomavirus humain, comme elles permettent un échange d’expériences.
C’est d’ailleurs ce qui a été relevé par le premier responsable du secteur qui a longuement insisté sur l’intérêt scientifique et le partage du savoir et du savoir-faire de ces assises. Tout en insistant sur les travaux de ces deux congrès qui sont autant d’occasions de «promouvoir et consolider le partenariat, un partenariat bénéfique pour tous», le ministre a indiqué qu’«à l’ère de la mondialisation, le partage des connaissances au bénéfice du plus grand nombre constitue le meilleur moyen de développer l’entraide et de promouvoir la solidarité dans ce domaine particulier de la médecine ».
Evoquant la situation sanitaire dans le continent africain, qui connaît encore des taux de mortalité maternelle et infantile élevés, le ministre a fait remarquer que de nombreux segments de population et notamment les plus pauvres, n’ont pas accès à un suivi médical et à une assistance appropriée. Tout en insistant sur les progrès remarquables accomplis par ces pays dans le domaine de la santé, le Dr Ould Abbès précise que cette situation ne doit pas occulter le fait que le continent reste globalement en retard en matière d’accès aux soins de base. «De nombreux pays n’atteindront pas les Objectifs du millénaire pour le développement, particulièrement les objectifs liés à la santé de la mère et de l’enfant», souligne-t-il.
Le ministre, qui s’est attardé sur la santé de la femme africaine en général et de la mère et de l’enfant africains en particulier, a interpellé les participants pour préconiser des propositions concrètes de politiques et de schémas de prise en charge, en plus de la mise en réseau des compétences et l’utilisation judicieuse et intégrée des ressources humaines et matériel-les qui sont d’une importance primordiale.
S’agissant de l’Algérie, le Dr Ould Abbès a relevé les répercussions importantes de la transition démographique accélérée durant les années 1990 et qui se caractérisent par une augmentation graduelle et substantielle du taux d’accroissement de la population, passé de 1,48% en 2000 à 1,96% en 2009, pour atteindre 2,03% en 2010 et ce, en raison de l’interaction de la natalité en progression et de la mortalité en baisse relative. Le ministre, qui cite aussi la reprise de la natalité, a relevé, en outre, une «baisse conséquente» de la mortalité maternelle, malgré un niveau jugé «trop élevé» au regard des capacités structurelles du système national de santé et l’augmentation des accouchements en milieu médicalisé, estimée à plus de 97% en 2010. Il a, par la même occasion, noté une diffusion «appréciable» de la pratique contraceptive auprès des couples, qualifiant cette évolution de «progrès incontestés dans le développement humain et de l’amélioration du cadre de vie de la population.
Malgré ces données qui traduisent une amélioration constante, le ministre a affirmé que les moyens engagés et les ressources dont dispose l’Algérie permettent d’améliorer considérablement ces indicateurs. Il a précisé que la mise en place du plan de la santé de la mère et de l’enfant s’inscrit dans ce cadre, parallèlement à l’évaluation de la mise en œuvre du programme national de périnatalité dont l’objectif clairement affiché consiste à réunir toutes les conditions assurant une maternité sans risque et une réduction drastique de la mortalité néo-natale qui constitue l’essentiel de la mortalité infantile en Algérie.
Les interventions des spécialistes ont été axées sur les différents modes de contraception particuliers et spécifiques aux divers pays participants. Ils ont souligné que 67% des femmes en Algérie utilisent la pilule, en dépit de l’existence d’autres méthodes de contraception plus efficaces et à moindre risque, tel le stérilet.
Les communicants ont évoqué par ailleurs le cancer du col de l’utérus et le rôle important du dépistage et de la vaccination dont pourront bénéficier les jeunes filles algériennes à l’instar de 164 pays dans le monde.
Sarah SOFI
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Procreation médicalement assistée trois nouveaux centres régionaux seront réalisés
Pr Bouzekrini : Le taux de stérilité se situe autour de 15%.
Le Centre de procréation médicalement assistée (PMA) qui a vu le jour après une dizaine d’années d’efforts considérables au sein du CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), sera renforcé par trois nouveaux centres régionaux dédiés à la procréation médicalement assistée qui seront réalisés prochainement au niveau des régions de l’est, de l’ouest et du sud du pays, a notamment indiqué le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en marge des travaux du 19e Congrès international de la Société algérienne de fertilité et de contraception, du 8e congrès de la Société francophone de la contraception et des 3es Journées de la Société algérienne du papillomavirus.
Une fois opérationnels, ces centres permettront la prise en charge du problème de l’infertilité dont le taux se situe à 15%, selon le Pr Mohamed Bouzekrini, président de la SAFEC et de la SAPVH et vice-président de la SFC, qui attribue le phénomène d’infertilité à de nombreux facteurs tels que le mariage tardif ainsi que les causes psychologiques et physiques.
S. S