Congrès extraordinaire du FFS : Concurrence rude pour prendre l’instance présidentielle

Congrès extraordinaire du FFS : Concurrence rude pour prendre l’instance présidentielle
Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, hier à la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda à Alger, son congrès extraordinaire pour élire une nouvelle instance présidentielle.

Contrairement au souhait de Jugurta, fils du fondateur du parti Hocine Aït Ahmed, les congressistes ont opté pour une élection ouverte avec la possibilité d’avoir plus d’une liste dans la course pour l’instance présidentielle. Le fils d’Aït Ahmed ainsi que certains cadres du parti avaient voulu fermer le jeu en limitant l’élection, lors du congrès, uniquement aux deux postes vacants au sein de l’instance présidentielle. Une option rejetée d’abord par Ali Laskri, qui a maintenu sa démission de l’instance présidentielle sortante, puis par la majorité des congressistes qui ont réclamé le départ des deux membres restants de l’instance, à savoir Aziz Baloul et Mohamed Amokrane Cherifi, ainsi que l’organisation d’une élection ouverte pour choisir une nouvelle instance présidentielle.

La sortie d’Ali Laskri refusant tout compromis avec ses adversaires, à leur tête Aziz Baloul, Chafaâ Bouaiche et Karim Baloul, a constitué une surprise pour les congressistes, qui s’attendaient à un compromis entre les deux parties en conflit, notamment depuis l’intervention du Jugurta Aït Ahmed, qui a envoyé la veille du congrès, une lettre plaidant pour un consensus entre les parties qui se disputent la direction du parti. Autrement dit, le fils d’Aït Ahmed ne souhaitait pas une élection ouverte avec plus d’une liste.

La position de Laskri a laissé une seule issue pour les congressistes, à savoir l’ouverture du champ en constituant des listes de candidatures pour occuper l’instance présidentielle.

Après la suspension des travaux, deux listes se sont lancées dans la compétition pour prendre les rênes de l’instance présidentielle. Une composée de l’architecte du congrès extraordinaire, l’ex-premier secrétaire Ali Laskri, de l’ex-ministre du Commerce Mohand Amokrane Cherifi, du sénateur de Béjaïa Brahim Meziani, de Sofiane Cheoukh et de l’ex-députée Hayet Taiati. La seconde formée par les deux présidents d’APW de Bejaia et de Tizi Ouzou, respectivement M’Heni Hadadou et Youcef Aouchiche, le député de la wilaya de Bouira Djamel Bahloul, Karima Bendjebari et l’ex-premier secrétaire du FFS Mohamed Nebbou. Les résultats de l’élection devaient être annoncés au cours de la soirée d’hier par la direction du parti. Toutefois, des sources bien informées présentent la liste conduite par Ali Laskri comme favorite. Si cette hypothèse se confirme, des changements importants au sein du FFS sont à attendre. En effet, l’échec de la liste conduite par les présidents d’APW de Béjaïa et Tizi Ouzou signifie le début de la fin du pouvoir qu’avaient les proches d’Aït Ahmed au sein du parti, en l’occurrence Karim Baloul et Aziz Baloul, respectivement président du Comité d’éthique et membre de l’Instance présidentielle. Ces deux figurent disposaient, jusqu’à la démission d’Ali Laskri de l’instance présidentielle, d’une large influence au sein des structures du parti. Selon les anciens cadres  du parti, ces deux personnes, qui ont un lien familial avec le défunt Hocine Aït Ahmed, faisaient la pluie et le beau temps au Palais de Souidani Boudjemaâ. Ils avaient le dernier mot dans le choix des listes électorales, dans la désignation du premier secrétaire et la ligne politique du parti et autres.

Si l’avance de liste d’Ali Laskri se confirmait, il faut s’attendre à des changements dans le secrétariat national du parti, dans sa ligne politique et autres.
Écrit par Aghilas Sadi